Le Ministre de l’Intérieur, président du parti du gouvernement, détient le pouvoir exécutif. Ce n’est déjà pas normal du tout. On peut se demander qui est réellement le premier ministre.

En tant que président de l’U.M.P., qui est majoritaire à l’Assemblée Nationale, on peut dire qu’il détient aussi le législatif. C’est anti-républicain. On n’a jamais vu des députés U.M.P. contredire leur président. Pas ces toutous-députés-là. On peut même dire qu’ils le suivent tous fidèlement. Je dis fidèlement pour rester poli.

Le Sénat a rarement contrecarré ses volontés. Il s’est, quelquefois, montré légèrement hostile mais a toujours fini par s’aligner sur l’U.M.P.

Le Ministre de l’Intérieur contrôle donc l’exécutif et le législatif. On est encore en république ?

Ce n’est pas tout !

Il est en mesure de faire voter une loi (sa loi) qu’il va lui-même faire appliquer. Comme il aime bien les magistrats, il ne rate pas l’occasion de le faire savoir, encore une fois : sa loi pour lutter contre le terrorisme transfère le pouvoir du juge au policier. C’est-à-dire à lui-même. Peut-il nous expliquer en quoi un juge est gênant en matière de lutte antiterroriste ?

Le tour est joué.

Autant dire que, si rien ni personne ne se met en travers de son chemin, il a aussi la possibilité de museler le judiciaire comme il veut.

Le juge ne peut juger qu’en fonction de la loi. Le Ministre de l’Intérieur a tous les pouvoirs.

C’est la royauté absolue.

Devant une situation que l’on peut raisonnablement qualifier de catastrophique pour la République, on aurait pu s’attendre à de vives protestations de la part de l’opposition.

Eh bien non !

Monsieur Vaillant, monsieur DRAY et le P.S. estiment, comme l’U.M.P., que sous prétexte d’attaque terroriste imminente, les français doivent renoncer à leurs libertés élémentaires. Ils sont d’accord avec le ministre !

Ceux qui disent qu’il n’y a jamais eu de différence entre le P.S. et la droite ont sans doute raison. Mais là on peut dire que la différence entre le P.S et l’extrême droite commence à manquer de netteté.

Les socialistes n’agissent, eux aussi qu’en fonction des sondages. Et c’est comme ça qu’ils perdent, un à un, leurs électeurs. Bientôt il ne leur restera que leurs militants.

Le hochet que le ministre tout puissant a donné au P.S. pour qu’il aille jouer loin du Parlement est le placement des services secrets sous contrôle parlementaire. Mais ça ne lui coûte rien puisque c’est LUI le Parlement.

Qui reste-t-il maintenant pour porter la parole des sujets au bon roi ?

Le quatrième pouvoir ? Il n’a plus que le pouvoir (qu’il utilise avec délectation) de mépriser le peuple. De toute façon, il est aussi entre les mains du ministre président de l’U.M.P.

Chers amis, ne pensez-vous pas que l’heure de nous dire au revoir est venue ? Croyez-vous que nous allons pouvoir continuer à nous parler librement sur ce site ?
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