La renégociation de l’assurance-chômage et la réforme des
minima sociaux partent d’un présupposé : les chômeurs et les
précaires auraient trop de droits et en abuseraient…
Le fait qu’AC ! (Agir ensemble contre le chômage et la
précarité) continue de voir affluer dans ses permanences,
chaque semaine, des dizaines de chômeurs et de précaires,
montre que les abus ne sont pas là où l’on pense.
Rappelons par ailleurs que les Assedic ne sont pas une oeuvre
de charité ; tous les chômeurs ont, à un moment ou à un autre,
cotisé aux Assedic et ont donc apporté leur écot à ce qui leur
revient de droit.
A l’heure où les “partenaires sociaux” et les pouvoirs publics
s’organisent de leur côté au mépris des premiers concernés,
nous avons choisi de vous présente, jour après jour, le
quotidien des personnes accueillies dans nos locaux.

M. O est indemnisé par l’Assedic au titre de l’ARE (allocation
de retour à l’emploi). Comme tous les chômeurs indemnisés, il
est également inscrit comme demandeur d’emploi à l’ANPE, et
doit se rendre à toute convocation, sous peine de radiation.
Le 7 mars, il reçoit un courrier de l’ANPE l’informant que «
par lettre du 30/01/05, [il a] été informé que [sa] radiation
pouvait intervenir pour absence à l’entretien d’actualisation
de [son] projet d’action personnalisé ». N’ayant pas fait
valoir ses observations dans les 15 jours, il est radié pour 2
mois, à compter du 24/01/05. M. O conteste cette décision dès
le 10/03, en expliquant que son quartier connaît des problèmes
de distribution de courrier, et qu’il a déposé une lettre en
ce sens à son conseiller, accompagnée de justificatifs de
recherche d’emploi, le 5/02/05.
Le 15/03, M. O reçoit un courrier, de l’Assedic cette fois,
l’informant d’un trop perçu de plus de mille euros, du 24.01
au 28.02, pour le motif suivant : « modification de pointage
». Le 30/04, suite à une conversation téléphonique, l’Assedic
lui notifie une reprise de ses droits à partir du 24/03. Le
20/04, c’est une mise en demeure avant poursuites que reçoit
M. O, toujours pour le remboursement des allocations perçues
du 24.01 au 28.02.

Le 10/04, M. O fait un recours auprès du directeur délégué de
l’ANPE (le responsable départemental), soulignant qu’il n’a
jamais reçu le courrier du 30/01, et que le courrier du 7/03,
bien que portant l’en-tête recommandé avec accusé de
réception, lui est parvenu par lettre simple. Il joint une
attestation du responsable du centre de distribution de La
Poste, attestant que son courrier a été mis en instance par
erreur.

Il faudrait venir à une quinzaine dans l’agence ANPE pour que
ces éléments soient pris en compte, et que le responsable de
l’agence annule la radiation, et par suite la récupération
rétroactive par l’Assedic des allocations perçues pendant la
radiation. En attendant, M.O s’est retrouvé à découvert en
permanence et risquait l’interdit bancaire.