L’urgence, c’est le social et la démocratie

Il n’est en effet pas question de se tromper de diagnostic. Cette crise
n’est ni celle de l’immigration, ni celle de la jeunesse, ni celle des
banlieues. Face à la crise sociale, l’exigence de négociations pour
l’emploi, le pouvoir d’achat, la dignité, la lutte contre les
discriminations, doit s’exprimer plus fortement. La Cgt se prononce pour
une action nationale, interprofessionnelle et unitaire pour porter ces
revendications. Elle s’adresse immédiatement à toutes les composantes du
mouvement syndical.

Après avoir sous-estimé l’ampleur de la crise qui secoue notre pays depuis
10 jours, le gouvernement a décidé de prendre des mesures d’exception pour
assurer le maintien de l’ordre dans un certain nombre de départements.
Cela est dangereux. Le gouvernement fait fausse route. Ce n’est jamais en
restreignant les libertés qu’on assure l’autorité publique. Il faut
répondre, sans attendre, par le dialogue et la démocratie aux urgences
sociales dont celles prioritaires liées à l’emploi.

Les propos provocateurs du ministre de l’Intérieur, l’absence d’ouverture
de perspectives et la réaffirmation de la priorité à la répression
attisent des violences qui se retournent contre les populations les plus
modestes. En toute occasion, la Cgt défend les citoyens menacés ou frappés
par les violences d’où qu’elles viennent mais se refuse à toute forme
d’amalgame et de stigmatisation de telle ou telle catégorie de la
population.