Caravane europÉenne contre la valla
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CARAVANE EUROPÉENNE CONTRE LA CLÔTURE DE LA MORT: PERSONNE N’EST ILLÉGAL.
4.5 et 6 novembre
Le fait que les gens meurent aux frontières, malheureusement, n’est pas
nouveau et encore moins à cette frontière sud de l’Europe qui sépare
l’Espagne du Maroc: il suffit de penser à la quantité de pateras
(radeaux de fortune auto-construits pour traverser le détroit de
Gibraltar) trouvées à la dérive toutes ces dernières années. Les
déportations illégales dans le désert en Algérie ou dans un pays tiers, ne
sont pas nouvelles non plus. Elle frappent souvent des demandeurs d’asile dont
la demande n’a jamais été considérée.
Il n’est pas non plus nouveau que les gens essaient de passer les
frontières : de fait,
plus qu’une barrière infranchissable, celles-ci fonctionnent comme une
digue, avec son
complexe système d’écluses, qui détermine qui passe et comment, à
combien et en échange de quoi. Sauter les clôtures qui séparent les
enclaves coloniales de Ceuta et de Melilla du territoire marocain, est
depuis longtemps un moyen d’entrer en Europe, surtout pour ceux/celles
qui ne peuvent pas ou ne veulent pas payer un visa falsifié, la « patera »
ou la guardia civile qui fera l’autruche au moment adéquat.
Quelle différence alors dans les images qui nous sont arrivées ces
dernière semaines depuis Ceuta et Melilla ? Est différente la brutalité
qu’atteint la gestion des frontières : pour la première fois, les forces
de sécurité (peu importe de quel drapeau, à la fin le degré de
« coopération » est chaque fois plus élevé) ils ont tiré pour tuer
ceux/celles qui essayaient de passer en sautant la clôture. Pour la
première fois, les déportations ont été exercées vers des zones du
désert éloignées de toute population mais surtout de tout
approvisionnement en eau et alimentation. Est aussi différente la quantité de
gens qui essayaient de sauter ensemble. Peut-être à cause du contrôle du
Détroit par le Système Intégral de Surveillance Extérieure (SIVE), qui
oblige à trouver des routes alternatives ? par l’augmentation des prix pratiqués
par les réseaux de contrebandiers ? parce que le saut de la clôture
n’implique pas de se risquer avec les mafias ? Faut-il y voir aussi
l’augmentation de la coopération policière entre l’Espagne et le Maroc,
et l’intensification consécutive de la pression des autorités
marocaines, le Maroc étant un pays de transit dans leur migration vers
le nord ? Facteurs de poids qui, entre autres, doivent interroger sur les
motifs qui font de la frontière sud la plus militarisée des frontières
européennes.
Il y a davantage de choses qui ont changé cette fois : au fur et à
mesure que les images ont été diffusées dans nos espaces quotidiens, à
travers la télévision ou la radio, il nous a été de plus en plus
insupportable de regarder de l’autre côté. Dans différents points de
l’Europe, on a organisé des rassemblements, des actions et des
manifestations qui ont dit : » ça suffit : non aux meurtres, non aux
déportations assassines, non aux coups et vexations, non à la
militarisation des frontières ! ».
Les 4, 5 et 6 novembre prochains à Ceuta : la Caravane Européenne contre
la clôture de la mort.
« Groupes et centres sociaux auto-organisés, citoyen-ne-s européen-ne-s
né-e-s ici ou la-bas, associations de voisins, assemblées et forums
d’immigrants nous avons décidé à partir de différents points de
l’Europe, de créer une caravane vers les clôtures de Ceuta, pour que notre « non
à la clôture » soit entendu haut et clair. Vers la clôture comme lieu
d’un crime perpétré au nom des démocraties européennes. Vers la clôture
comme symbole d’un régime de frontières qui non seulement est fait de
barrières physiques et d’un système surveillance chaque fois plus
militarisé, mais aussi d’un système d’accès aux droits qui crée des
citoyens de première et de seconde catégorie (et des « non-citoyens »),
produisant de véritables apartheids au travail comme dans la société,
qui coupent et fragilisent le lien social et l’imprègnent de la peur de
l’autre.
Nous vous invitons tous-tes, hommes et femmes des différentes villes
européennes, à vous joindre à ce voyage. Parce qu’aujourd’hui plus que
jamais, face à la barbarie, contre la multiplication les barrières et
des systèmes d’inclusion/exclusion en Europe, produire du collectif
implique de dire « non à la frontière de la mort » et à tout ce que
celle-ci symbolise : non en notre nom. Cela signifie aussi produire une
alliance avec ceux qui essayent de traverser, défendre leur droit à l
‘existence, qui est aussi le nôtre… dans un monde meilleur. »
Plus d’information sur la caravane prochainement sur
http://estrecho.indymedia.org
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