ça se passe à paris :a.grosser; d.s.k; un militant p.s
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Pour une Paix juste au Proche-Orient
L’HEBDOMADAIRE L’EXPRESS, SUCCURSALE DES ULTRAS SHARONIENS ? L’UNIVERSITAIRE ALFRED GROSSER CLAQUE LA PORTE DU JOURNAL
28 juin – L’historien Alfred Grosser a claqué la porte du Conseil de surveillance de l’hebdomadaire l’Express, ne souhaitant plus cautionner, par sa présence, le terrorisme intellectuel qui y sévit dès lors qu’on aborde le conflit israélo-palestinien.
Les faits sont les suivants.
Le 22 mai dernier, Alfred Grosser, qui assure une collaboration rédactionnelle occasionnelle avec l’hebdomadaire, signe une critique du livre de Pascal Boniface, « Est-il permis de critiquer Israël ? ».
Alfred Grosser, qui est lui-même un survivant du génocide nazi (né en 1925 en Allemagne, d’origine juive, il était venu en France avec ses parents dès l’arrivée de Hitler au pouvoir en 1933), salue ainsi la sortie de l’ouvrage salutaire de Pascal Boniface, estimant que ce dernier a bien raison de « mettre en lumière les abus de la victimisation », c’est-à-dire le chantage à l’antisémitisme exercé par les défenseurs de la politique criminelle du gouvernement israélien à l’encontre du peuple palestinien.
Le 19 juin, le directeur de la rédaction de l’Express, Denis Jeambar, fait publier une série de 5 lettres particulièrement virulentes contre Alfred Grosser, ainsi qu’un « Droit de Réponse » de l’ineffable Goldnadel, avocat de l’écrivaine raciste Oriana Fallaci. Mais, contrairement à tous les usages jusque là en vigueur à l’Express (et dans bien d’autres médias), la publication des courriers sharoniens se fait à l’insu de l’auteur de l’article incriminé, c’est-à-dire Alfred Grosser.
La méthode en matière de « Courrier des lecteurs » veut en effet que les courriers soient montrés à l’auteur, qu’une décision collégiale soit ensuite prise au sein du journal pour la publication de tout ou partie de ces derniers, et que l’auteur conserve un droit de commentaire sur les remarques faites par les lecteurs. Mais Alfred Grosser, lui, a été censuré.
D’où sa décision. “Je démissionne en raison de ma conception sur l’information des souffrances palestiniennes », a déclaré Grosser au Monde. Spécialiste de l’histoire de l’Allemagne, Alfred Grosser a œuvré, tout au long de sa vie, contre le nationalisme et le chauvinisme, et notablement pour le rapprochement entre les peuples français et allemand, qui s’étaient entre-tués trois fois en moins d’un siècle.
« L’affaire Grosser » a apparemment suscité quelques remous parmi les journalistes de l’Express, tout le monde n’y appréciant pas les diktats de Jeambar, connu pour son parti pris sharonien. Mais la « Société des Journalistes » de l’hebdomadaire a pour le moment réagi de manière assez pleutre, et a produit un communiqué tellement ambigu qu’il en est illisible.
Chacun d’entre nous peut s’exprimer (sans obligation, bien entendu, d’acheter le journal), en écrivant, par exemple, au Président du Conseil de Surveillance, M. Jacques Duquesne, L’Express, 17 rue de l’Arrivée, 75733 Paris cedex 15. Tel : 01.53.91.11.11. Vous pouvez également envoyer un email (mais les chances de toucher Jacques Duquesne sont moindres) en écrivant à forum@lexpress.fr. De même, vous pouvez adresser à Alfred Grosser des messages de soutien, en demandant à l’Express de faire suivre.
CHASSE AUX SORCIERES AU PARTI SOCIALISTE : DSK SE SURPASSE
La sortie du livre de Pascal Boniface (« Est-il permis de critiquer Israël ? éditions Robert Laffont, 240 pages, 19 euros), dont nous recommandons à tous la lecture et la diffusion, a également déclenché une chasse aux sorcières au sein du Parti Socialiste, dont Pascal Boniface était jusqu’à présent membre.
La palme est revenue dans ce domaine à Dominique Strauss-Kahn. Ce responsable du Parti Socialiste a ainsi tenu à participer en grande pompe, la semaine dernière, à une journée de glorification de la politique d’Israël (les « 12 heures d’amitié France-Israël »), aux côtés de politiciens de droite et d’extrême-droite, français et israéliens, comme Nicolas Sarkozy ou Benjamin Netanyahou.
A un parterre acquis à Sharon ou plus extrémiste encore, Strauss-Kahn a alors publiquement apporté la tête de Pascal Boniface, annonçant que ce dernier n’avait plus de responsabilités au sein du Parti Socialiste. Et à la foule qui l’applaudissait pour ce cadeau, il a ajouté : « Ne vous y trompez pas, la gauche est de retour » (sic). Le maire de Paris Bertrand Delanoë, également présent, a acquiescé.
Le déchaînement des sphères dirigeantes du Parti Socialiste (qui n’avaient pas trouvé un mot à redire sur la présence de ses camarades du Parti Travailliste dans le gouvernement Sharon, jusqu’à novembre 2002), contraste, largement, avec l’opinion de milliers de militants et de sympathisants de ce parti qui, au niveau local, dénoncent l’occupation des territoires et militent pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien.
On peut heureusement le voir chaque jour, sur le terrain, que ce soit dans l’activité de nombreux comités et associations luttant pour une paix juste au Proche-Orient, ou encore dans le soutien apporté par des maires socialistes (et de diverses autres sensibilités politiques, d’ailleurs, du Parti Communiste à l’UMP) à la tournée en France de la troupe théâtrale Al Rowwad des enfants du camp de réfugiés palestiniens d’Aïda. Et ce, malgré des tentatives de chantage exercées à l’intérieur même du Parti Socialiste par les sharoniens, comme ce fantomatique « Cercle Léon Blum », apparu dans le paysage uniquement pour tenter de museler l’expression de critiques contre la politique d’Israël.
Pour finir, voici les principaux extraits d’une lettre ouverte adressée il y a quelques jours par Frédérique Sprang, militante du Parti Socialiste, à ses camarades de la section PS du 11ème arrondissement de Paris.
« Chers camarades,
Que fait la direction du Parti Socialiste à une réunion intitulée « 12 heures d’amitié avec Israël » organisée par des organisations juives assez contestées pour leur lobbying systématique en faveur d’Israël ?
Un membre de notre section, Pascal Boniface (ex-délégué national du PS pour les questions stratégiques) a publié récemment un livre intitulé « Est-il permis de critiquer Israël ? » Eh bien, maintenant, nous avons (pour une fois !) une réponse claire de la direction du PS : c’est non !
Par ailleurs, combien de temps encore ces organisations pro-israéliennes vont-elles continuer à intimider, en les taxant d’antisémitisme, tous ceux qui en France critiquent la politique menée par Ariel Sharon dans les territoires occupés ?
Or, ces organisations ne représentent ne représentent pas, loin s’en faut, la majorité des Juifs de France (voir, par exemple, le récent manifeste « Une autre voix juive »).
Combien de temps le PS va-t-il s’applatir devant les faucons, alors même que le secrétaire du Parti Socialiste, en séance télévisée, déclamait que le PS devait être « solidaire » avec le Proche-Orient ?
Est-il bien solidaire de ne prendre aucune position que ce soit sur le conflit israélo-palestinien, source de tous les terrorismes ? Est-il solidaire de n’engager aucun débat sur ce sujet et de clouer au pilori (ou presque) un ouvrage (et son auteur avec), qui ose ouvrir le débat ?
Est-il simplement logique ou rationnel, au moment où la France se communautarise, de s’afficher dans un meeting pro-israélien quand, par ailleurs, en grands donneurs de leçons, on dit aux gosses des cités de ne pas transposer le conflit du Proche-Orient en France ?
Pour ma part, je suggère à la direction du PS d’acheter une boussole, et les œuvres complètes des Lumières ! »
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