Un projet de démolition sociale et culturelle

Casse des emplois jeunes, des retraites, démantèlement de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur, des services publics, attaques contre les chômeurs, les Rmistes, les étudiants, les salariés… C’est une véritable entreprise de démolition sociale qu’ont engagée la droite et le MEDEF. Leur objectif est simple : briser toutes les solidarités, et toute forme de sécurité dans le but de mieux servir les profits, les patrons, le capitalisme.

Droite et MEDEF veulent casser le statut des intermittents Aujourd’hui le gouvernement et le MEDEF s’en prennent au statut des intermittents du spectacle. Le projet du MEDEF prévoit entre autres que les salariés concernés travaillent 507 heures en 9 mois-et non plus en 12- pour être indemnisés durant un semestre et non plus une année. Une telle mesure pourrait conduire à l’exclusion de 50 à 70 % des professionnels, artistes et techniciens, de toute indemnisation. Cette réforme s’inscrit dans la logique du PARE mis en place sous le gouvernement Jospin. Conjuquées aux baisses du budget de la culture et aux projets de décentralisation, les conséquences d’une telle « réforme » seraient extrêmement graves, mettant en péril, à court terme, une large frange de la création et de la culture en France. Ce qui se joue actuellement ne concerne donc pas uniquement les professionnels, mais tous ceux qui sont attachés à la culture, au spectacle vivant en particulier. Les citoyens, les collectivités, les associations doivent d’urgence s’associer aux mobilisations et au débat en cours actuellement. Il est impossible d’imaginer une France réduite à un désert culturel, où seules auraient leur place la télépoubelle et les superproductions consensuelles et « rentables ».

La culture n’est pas une marchandise

Le contexte international dans lequel s’inscrit ce projet est lui-même très inquiétant. Avec l’AGCS (Accord général sur le commerce des services), les barons du capitalisme mondialisé entendent soumettre aux lois du marché dans leur version la plus brutale tout ce qui leur échappe encore un peu : les services publics, la santé, l’éducation, mais aussi la culture, réduite à la condition de marchandise source de profit. Le MEDEF et le gouvernement, au diapason de cette logique destructrice, ignorent le sens du mot « création ». Ils ne connaissent que le terme de « rentabilité ». La construction européenne aussi est en cause. Le régime spécifique des intermittents est une singularité dans une Europe qui entend tout niveler sur la base des critères sociaux les plus défavorables aux salariés.

Qui sont les privilégiés ?

Pour faire passer leur réforme aux yeux de « l’opinion », la droite et le MEDEF nous rejouent la vieille rengaine démago et mensongère des « privilèges ». Qui sont les privilégiés ? Les intermittents qui pour certains d’entre eux touchent une allocation d’environ 15 euros par jours ou les ministres qui cumulent les indemnités d’élus et s’arrogent en plus 70% d’augmentation de salaire ? Les chômeurs bénéficiant d’indemnités pour lesquelles ils ont cotisé où les patrons parasites qui jouent en bourse le fruit des richesses créées par les salariés ? Les fonctionnaires ou les grands bourgeois qui voient se multiplier les cadeaux fiscaux ?

Contre l’insécurité sociale, une sécurité d’emploi et de formation

Aux antipodes de l’insécurité sociale entretenue par le patronat, la droite et les sociaux-libéraux, les communistes proposent la création d’un système de « sécurité d’emploi et de formation ». Un tel système permettrait à chacun d’alterner, tout au long de la vie, périodes d’emploi et périodes de formation, sans jamais tomber dans le chômage, et en ayant, en toutes circonstances, l’assurance d’un bon revenu. En assurant à chaque sala-rié-e une sécurité matérielle quelque soit sa situation ou son projet de vie, ce système ouvrirait la possibilité, pour chacun, de se former tout au long de la vie, de se réorienter vers d’autres métiers, de se construire en toute quiétude un projet de vie sans la menace permanente de la précarité et de l’exclusion. L’argent existe pour financer ce système : taxation des revenus de la bourse, des profits, des grandes fortunes, mobilisation du crédit des banques… Un tel système est possible. Il implique de rompre avec la politique de l’argent pour l’argent, et de mettre les êtres humains et leur épanouissement au cœur de l’économie.