Engagées vers 13h20, les expulsions simultanées de deux grands squats d’activité grenoblois se sont déroulées dans un climat de tension prévisible. L’expulsion de la Kanaille (26 rue des Bergers) s’est terminée vers 16h, celle des 400 couverts (traverse des 400 couverts) vers 16h45. Ces expulsions n’auraient pas pu avoir lieu sans la collaboration directe des pompiers avec la police. En effet, ce sont des nacelles portées par des camions de pompiers qui ont permis d’aller chercher les squatteureuses sur les toits. Merci les pompiers collabos ! Quelques arrestations ont eu lieu sur le cours Berriat, non loin des 400 couverts, mais suite à des délits inexistants donc bien que nous n’ayons pas la certitude que tout le monde a bien été relaché, nous pensons que cela devrait être le cas (plus d’infos là dessus plus tard).

Tout le monde s’est rassemblée au croisement rue des 400 couverts / cours Berriat, de la musique sortant d’un appart’ du cours Berriat, c’était chouette (quand je suis arrivé, la chanson « Ainsi squattent-ils » de Bérurier Noir tournait, c’était génial). Ensuite, un peu plus d’une centaine de personnes sont parties en manif sauvage à travers les rues de Grenoble, tandis que d’autres partaient se reposer un peu. La manif a bloqué de nombreux croisements de rues (cours Berriat / cours Jean Jaurès, rue Lesdiguières / Boulevard Gambetta, Place Gustave Rivet, Boulevard Maréchal Joffre, Place Pasteur, rue Jean Bistési / Boulevard Maréchal Lyautey, etc.). Quelques poubelles ont été renversées, des barrières de chantier et autres mobiliers urbains déplacées sur les rues pour les bloquer. Des slogans étaient sans arrêt clamés (« Non non non aux expulsions » en boucle, ou « Non aux expulsions, Grève des loyers, Insurrection », ainsi que le devenu classique depuis la lutte autour du parc Mistral « Ni Destot ni Carignon, autogestion » ou encore « La mairie expulse, expulsons la mairie », etc.) et des manifestant-e-s expliquaient aux passant-e-s les raisons de cette déambulation coléreuse. La manif a fait demi-tour au niveau de la mairie, où de nombreux flics attendaient… Des flics étaient également postés devant la GEG (Gaz et Electricité de Grenoble, connue pour ses refus de mettre le jus aux squats) place Vaucanson, où les manifestant-e-s n’ont pas manqué de redoubler vocalement leur colère. Passée dans les rues du centre-ville, la manif s’est dispersée au jardin de ville (là où y’a le Cabaret Frappé vous savez…).

De nombreux et nombreuses squatteur-euse-s sont donc actuellement à la rue, la paix n’est pas vraiment dans leur esprit, il y a donc des chances / risques que d’autres actions visant à troubler la paix sociale aient lieu ces jours-ci, ces semaines-ci, ces mois-ci…

En gros, on n’a pas fini d’entendre parler des squats à Grenoble !

Vive les 400 couverts, vive la Kanaille, vive les squats de la planète entière !

La propriété privée pourrit nos vies, pourrissons la propriété privée !