DES IBM’ers DE TERRAIN AUX IBM’ers de TERRAIN
« Il ne convient pas aux membres du comité fédéral de s’asseoir à une table qu’ils rêvent de renverser »
Fernand Pelloutier.

Le 18 janvier 2004, IBM a publié d’excellents résultats pour l’année 2004 avec un profit d’exploitation en hausse de 11%, à 12 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires en croissance de 8%, à 96 milliards. En France, le chiffre d’affaires, estimé à 3,4 milliards d’euros, est en progression. En 2004, après quelques années difficiles, IBM FRANCE a dégagé un résultat d’exploitation positif, malgré la ponction sur recettes qui remontent chaque année à la maison mère.

Depuis le coup des moins 7,7, la baisse de nos salaires, après une succession de plans sociaux, des filialisations et une dégradation de nos conditions de travail, la direction soutenue par trois syndicats nous annonce une première fournée de plus de 800 licenciements.

Voulez vous vraiment partir ?

Les syndicats, favorables à « des accords de méthode » nous expliquent doctement qu’il y aura des départs volontaires en préretraite, et diverses autres séparations, évitant le mot grossier de licenciement. Nous ont-ils demandé notre avis, sont-ils si sûrs que nous voulions tous perdre nos emplois et par là même, nos vies ? S’ils souhaitent partir qu’ils partent les premiers, exécutant ainsi leurs propres décisions ! Nous ne négocierons jamais autour d’une table que nous rêvons de renverser.

Dans certains services nous sommes surchargés de travail et nous avons la tête dans le guidon, pourtant malgré notre souci professionnel de servir correctement nos clients, nous sommes angoissés par la menace de lendemains incertains.

Dans cette situation schizophrénique, allons-nous subir les licenciements sans réagir ? Qui veut vraiment partir ? Allons-nous poursuivre notre travail avec un aveuglement sérieux jusqu’à nos derniers moments ? Les syndicats non signataires ne vont pas pouvoir agir à notre place sans nous.
Puisque la direction semble encore attachée à son plan d’extermination de masse d’emplois pour maintenir voir dépasser les 3 milliards de dollars de bénéfices nets 2004, puisque nous avons tous notre avenir à perdre, cessons de faire rentrer l’argent, cessons de produire les contrats de services entre autres, cessons même d’assurer les services aux clients que notre direction néglige et maltraite, bloquons toutes nos activités qui engraissent la direction, les actionnaires et quelques syndicats bienveillants. Frappons là où ça fait mal, là où il semble que nous soyons tous de simples valeurs d’ajustements dans un bilan, là où il semble que nous soyons des coûts…. Soyons de simples coûts et portons un coup aux coûts !

Lors de la grève du 23 mai dernier, lorsque nous sommes entrés de manière impromptue dans la salle de négociations, nous avons immédiatement perçu le sourire méprisant de la DRH et la peur sur certains visages de la direction.

Après le 23 mai, poursuivons la grève. Elle avait été courageusement entamée en province pour ne plus assurer le suivi client le temps du week-end ! Machines non dépannées, services non assurés, contrats non signés, argent non rentré, nous verrons si la direction et ses soutiens pourront faire tourner la boutique sans nous, les inutiles, sans nous, les futurs licenciés, les futurs contraints aux retraites, les futurs filialisés !

Avant de tout perdre, montrons que la Cie, c’est NOUS et pas cette direction méprisante et assassine! IBM, Madame Gri et ses représentants vivent grâce à nos engagements professionnels, grâce à nos talents, à nos savoirs faire, à nos expériences, allons-nous les laisser piller nos richesses, notre travail et nos efforts sans le moindre courage et avec lâcheté ?

Réfléchissons et agissons pour nous-mêmes et pour tous ceux avec qui nous faisons avancer le monde de l’informatique, tous ceux qui à nos côtés, chaque jour, font fructifier la Compagnie IBM France. La grève reste notre dernière arme contre notre seule et constante ennemie, la Direction !

QUE PEUT ON ATTENDRE D’UNE DIRECTION QUI N’A COMME UNIQUE VALEUR QUE LE PROFIT AU DEPENS DU PLUS GRAND NOMBRE ET DES VALEURS HUMAINES ?

DITES NON A LA FATALITE CAPITALISTE
coeurdibmer@yahoo.fr
(n’envoyez pas de message de votre poste de travail).