Confédération Nationale de Travail
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Paris, le 27 avril 2005 :

Douze travailleurs sans papiers du 9ème collectif
sont en grève de la faim
depuis le 17 mars 2005.

Créé en 1999, le 9ème collectif de Sans Papiers (vingt-cinq nationalités différentes), a épuisé toutes les voies et recours administratifs pour obtenir la régularisation de ses membres. Depuis deux ans, de nombreuses occupations ont eu lieu (permanence de Nicolas Sarkosy en 2004, Conseil de l’Europe à Paris, permanence de la section départementale du Parti Socialiste de Seine Saint Denis en 2005, siège de l’association de Bernadette Chirac…) sans obtenir d’interlocuteur. Depuis quarante-et-un jours, douze de ses membres sont en grève de la faim.
Cette grève de la faim fait suite à l’occupation du siège de l’UNICEF Paris où le 9ème collectif pensait trouver soutien et engagement dans sa lutte pour la régularisation de tous les sans papiers.

Le choix du 9ème collectif s’est porté sur l’UNICEF pour les raisons suivantes :

· dénoncer l’extrême précarité des conditions de vie dans laquelle se trouvent les travailleurs sans papiers et leurs enfants

· demander à l’UNICEF de se positionner sur les expulsions d’enfants de travailleurs sans papiers que la police va chercher jusque dans les écoles, ou se servant d’eux pour atteindre les parents.

Bien qu’ hostile dès le départ à cette occupation, l’UNICEF, par l’intermédiaire du directeur du comité France, Gilles Paillard, avait tout de même assuré au collectif qu’elle ne demanderait pas l’expulsion des occupants.

Le motif de refus argué par Gilles Paillard était que cette occupation entravait la collecte de fonds destinée aux enfants du Tiers-Monde (sic !).

Le 19 avril à 7h20 du matin, jouant sur les mots avec cynisme, l’UNICEF a finalement demandé à la police « l’évacuation sanitaire » des grévistes et de tous les soutiens.

Décidés à continuer la lutte malgré les conséquences irréversibles que peut entraîner une grève de la faim prolongée, les grévistes se sont réfugiés à la Bourse du Travail de Paris.

La CNT, bien que ne revendiquant pas des modes d’action aussi dangereux pour la santé des grévistes de la faim mais consciente du désespoir de ces personnes devant l’arrogance, le mépris et l’inflexibilité de l’Etat, réaffirme son soutien au 9ème collectif.
La CNT demande aux autres organisations syndicales de rester solidaires de cette lutte et exige de l’Etat qu’il réponde à leurs revendications.

Liberté de circulation et d’installation !

Ouverture des frontières et égalité des droits !

Régularisation de tous les sans papiers !