Mais pourquoi cette fixette sur les camionnettes ?
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Actions directesResistances
Lieux : Paris
Depuis plusieurs semaines, un groupe de personnes participant aux manifs parisiennes semble un peu obsédé par les camionnettes syndicales. Ces personnes ont ainsi publié deux textes (ici et là) exprimant leur volonté de s’emparer (pacifiquement selon leurs dires…) de ces camionnettes, pour vraisemblablement les retourner et/ou les mettre en travers de la rue lors des prochaines manifs.
D’autres personnes (à moins que ce soient les mêmes ?) se sont aussi attaquées à la camionnette de la CGT lors de la manif du 5 décembre, attaque qui semblait justifiée par l’attitude peu solidaire du cortège CGT vis-à-vis du cortège de tête qui prenait cher des gaz et des charges de la part des keufs.
Bon… aussi minable qu’ait été la CGT à ce moment là, on peut tout de même s’interroger sur la pertinence de leur répondre en brisant les vitres de leur camionnette…
Plus généralement, c’est assez étrange de se féliciter que pour une fois « autour des organisations, il n’y avait absolument aucun service d’ordre » [1] pour profiter ensuite de cette faiblesse à leurs dépends. La principale conséquence de cette tentative de s’emparer des camionnettes syndicales et de sa publicisation sur internet sera que lors des prochaines manifs, les SO seront bien plus fournis et équipés.
Merci les gars, merci les filles, ça fait au moins depuis 2016 qu’on se retrouve entre militants autonomes et syndicalistes côte à côte dans le cortège de tête, qu’on fait face ensemble à la police, que de nombreuses fois les cortèges syndicaux avec leurs camionnettes derrière ont servi de zone de repli quand ça devenait vraiment trop dur de tenir face aux flics devant, que les quelques fois où ça n’a pas été le cas et que les SO ont facilité le travail des flics cette attitude a été vivement dénoncée par les syndicalistes qui participent au cortège de tête, mais la priorité aujourd’hui serait quand même d’aller s’en prendre à leurs camionnettes ? Pas sûr du coup que les syndicalistes se désolidarisent ensuite avec autant de vigueur de l’attitude de leurs SO…
Tout ça pour dire que le respect de la diversité des tactiques, ça marche dans les deux sens : que les cortèges syndicaux ne se mettent pas au travers des gens qui veulent casser ou s’en prendre à la police devant ok, mais que personne ne vienne non plus empêcher celles et ceux qui apprécient de défiler derrière une camionnette avec une sono de le faire. Quels que soient nos désaccords politiques avec les syndicats, il y a bien mieux à retourner que leur matériel de manif.
C.B.
Excuse moi, mais le responsable syndical du lieu où je travaillais été le compagnon de ma cheffe d’équipe, un jour m’a reconnu et il s’amusait à me balancer à sa compagne. Un jour elle est venue me voir au taf pour me demander si j’avais été à la dernière manif de samedi puis sans attendre ma réponse est repartie. Là je te parle d’un haut responsable régionale de Solidaire dont tout le monde sait, dans son syndicat, avec qui il vit. Ensuite il y eût une grève, ensuite qui a servi de porte-flingue à la direction de la boite dans laquelle je travaille, pour dégager les deux seul CDD à avoir fait grève, c’est bien elle! odieuse, elle me déclarait, devant le directeur en extase, que je coutais trop cher à la boite!
Je lui répondis qu’elle me dégageais à cause de la grève mais qu’elle ne voulais pas l’avouer, elle ne répondais pas…
Ensuite peu après elle eût sa promotion et monta à la direction de la boite.
Et le haut responsable régional syndicaliste continue de se pavaner en manif.
Des histoires banales comme celle-ci, j’en ai d’autres.
Et je me suis intessé un peu aussi à l’histoire des luttes sociales aussi, ce qui m’a fait prendre conscience que tout çà, ce ne sont pas des bavures!
Les syndicats sont « cogestionnaires », « partenaires sociaux », ils pratiquent le « dialogue social », ils le disent eux-même, c’est clair, non?!
Il me semblait que les syndicats étaient plutôt une force contre-révolutionnaire. Que ça fait un moment qu’ils co-gèrent le capital. Certes des syndiqué.e.s sont quand même plus honnêtes. Mais à Paris on parle quand même bien des grosses centrales avec leur leader, leur ballons géant et tutti blanqui. Du type de ceux qui expulsent le bourse du travail quand elle est occupée par des sans-pap’…
Alors bon ce texte rien que par le titre qui parle juste que de « camionnete », on se doute que ça va pas voler haut, parce qu’évidemment que c’est pas qu’une question de camionnette (tu le fais exprès ou t’es neuneu?).
C’est une question de pacification du conflit. C’est une question du double jeu des syndicats, qui des fois veulent bien que tu te cache derrière leur sono. Mais les mêmes qui en début de manif (et tout le long) causent avec les flics. De ceux qui font un gros trou entre le dit « cortège de tête » et le leur pour que les keufs puissent charger. C’est quand ça les arrange quoi. De ceux qui démobilisent direct une fois « arrivés » (c’est leur métier, d’arriver, après tout).
Alors les jérémiades parce que soulever et assumer le conflit avec ces participant.e.s aux manifs, sous prétexte de l’unité parce qu’une fois t’as pu te déssaper derrière leur camion, franchement… Va composer ta ritournelle moisie ailleur.
T’es à l’UCL ou quoi?
Moi de loin je trouve que ça ravive un débat qu’il y a besoin d’avoir, de comment s’organiser avec les syndiqué.e.s honnètes et sincères, loin de ces grosses machines syndicales. Et loin de la grosse machine du cortège de tête « gilets rouges, kaway noirs » sauce appelo-zadiste.
Sinon écrit sur lundi matin plutôt?
la question c’est pas de « défendre les syndicats », la question c’est est-ce que dans notre détestation des pacificateurs sociaux, on prend acte du fait que quand même que selon les situations, le travail syndical a encore de l’utilité
si t’as suivi les grèves sous-traitance et nettoyage, tu peux pas nier que certaines travailleuses et certains travailleurs ont bénéficié de ce travail syndical
sur les manifs du 28/11 et du 5/12 à Paris, ce sont des gros rendez-vous manqués, il y avait beaucoup de monde, et bcp de monde qui avait la rage, mais si t’estimes qu’une bagnole des jeunesses communistes ou un camion de la CGT/SUD/… ou une camionette de peoples+collectifs de familles de victimes … sont plus nos ennemis que la ligne de flic facilement dépassable à 50 mètres de là pour partir ravager Paris… c’est qu’on a foiré un truc… c’est quoi le projet politique là ?
pour le coup moi je trouve que les rencontres entre syndiqués et toto (et plus récemment des gilets jaunes) qui se sont faites dans le cortège de tête entre 2016 et 2020, ça allait dans la bonne direction (et c’est pas parce-que cette formation est encensée par certains groupes affinitaires qu’on doit s’interdire de penser que c’est un dépassement des divisions camion/pas camion).
en attendant, l’idée d’agresser ces gens qui manifestaient ou s’en prendre à leur matos, c’est politiquement super craignos
ps : on s’en fout de l’ucl, de lundi.am, …
Mais il est évident que tous ceux qui ne sont pas des révolutionnaires en actes sont des pacificateurs qui n’ont rien à faire dans la rue. D’ailleurs je me demande ce que les révolutionnaires font dans leurs manifs. Causer avec un flic ou un syndicaliste c’est pareil.
Il ne faut plus risquer de leur donner une quelconque légitimité en nous mélant à eux.
Ou alors ce sont nos premiers ennemis. Leur interdire la rue est une necessité pour ne pas se tromper de lutte. Nous aurons alors des manifs safe de tous ces collaborateurs, syndicats, partis, assos, collectifs.
loin des « gilets rouges, kaway noir sauce appelo zadiste » l émergence d une nouvelle mouvance informelle? : )
Renvoyer dos a dos le SO, les permanents qui effectivement peuvent collaborer et montrer du doigt et balancer aux condés ,avec l ensemble des UL, des délégués syndicaux en usine, dans la fonction publiques… « on peut s en passer » : aller dire ça aux Camarades d amazone qui par leurs mouvements ont fait perdre des mouvements a leur boite de merde! Pari ailleurs cet hiver, on sait tous qu il y a eu convergence avec les syndiqués sncf, les gj et les « electrons libres » pour des blocages de dépots et autres actions. ça n est que mon humble avis!
> ceux qui ne sont pas des révolutionnaires en actes sont des pacificateurs qui n’ont rien à faire dans la rue
> je me demande ce que les révolutionnaires font dans leurs manifs
lol…personne ne mérite personne et personne ne mérite la rue… voilà au moins c’est clair :)
plus sérieusement, les « révolutionnaires en acte » ne s’y retrouveront jamais dans une manif… normal ce n’est qu’une manif que tu peux au mieux, aider à faire dégénérer, c’est à dire pas grand chose
compenser l’impuissance en attaquant le manifestant à côté, c’est la loose totale
bruler une poubelle ou bruler une barricade en plein milieu d’un cortège (le séparant de fait), alors que t’es déjà nassé, c’est aussi la loose totale
c’est la vengeance des camionnettes autonomes qui furent attaquées par des syndicalistes !
ce texte est surtout une réponse rapide à cet appel : https://nantes.indymedia.org/articles/54566