Communiqué de presse du collectif PIF.PAF, vendredi 1er avril.

Aujourd’hui, Vendredi 1er Avril, le collectif Pif Paf se trouve à
nouveau privé de locaux. En effet, à 9h30, la moitié d’une compagnie de
CRS, la police nationale, ainsi que la municipale, les services de
maçonnerie et de serrurerie ont pris d’assaut le 36 quai Georges Simenon
alors occupé depuis seulement dix jours. La Plate-forme d’Initiatives
Furieuses pour la Pérennité de l’Autonomie Festive ainsi mise en péril,
toutefois sans effet de surprise (fuite émanant des services techniques
et du commissaire), nous nous devions sans céder à l’apparente ironie de
la date choisie pour ce mauvais forfait de faire face à la mauvaise
farce. Des barricades légères protégeaient l’édifice, des individu.e.s
aux nombre de dix (dont un bernard-l’ermite et trois moules) étaient
présent.e.s et y ont résisté sans violence ni provocation. Trois d’entre
nous se sont posté.e.s sur le toit pour y affirmer leur détermination à
ne pas se faire jeter à la rue aux cris de « le PS expulse, expulsons le
PS », « Pif Paf vivra, Pif Paf vaincra, on réoccupera », « Aujourd’hui ici
demain à la mairie », « contre les expulsions, réquisitions, occupations
de tous les logements vides », etc, lesquels étaient repris à l’unisson
par la foule sympathisante. Le tout son et lumière !
Le recours qu’à eu la force publique aux pompiers professionnels pour
nous en déloger témoigne d’un mauvais goût et d’un gaspillage de
ressources humaines voire humanistes qui n’a rien a envier à l’absurdité
du dépérissement des bâtiments publiques que nous dénonçons par notre
action. Afin de ne mettre la vie de personne en danger il fut décidé de
se rendre aux CRS au moment où les pompiers décideraient de déplier
l’échelle. Ainsi la répression outre son aspect spectaculaire fut
relativement douce. Une audition au commissariat des trois pif
pafien.ne.s s’ensuivit.
Le collectif Pif Paf entend persister dans son entreprise de créer des
lieux de vie, de convivialité, de réflexion et de partage là où ne
règnent plus que les gravats et/ou la poussière. La population peut à
ses cotés faire le constat de l’attitude lamentable et formaliste de la
municipalité. Il est notoire que le bâtiment que nous occupions était
depuis de nombreuses années inemployé sinon à des velléités de tourisme
de haut standing. De même il est désormais acquis pour toutes et tous
que le recours à la désobéissance civile et à l’illégalité s’impose en
ces temps d’immobilisme et de conformisme petit bourgeois, et que cela
ne peut nous être imputé sinon pour de basses raisons de forme. Les
moyens déployés lors de nos expulsions (16000 euro pour le 45 quai
Maubec selon le maire) eurent suffit à accomplir les quelques travaux
nécessaires au retour à la salubrité de ces lieux. Tout ceci renforce
naturellement notre détermination à poursuivre l’aventure Pif Paf sur ce
terrain sans pour autant rompre le volet de négociations engagées avec
la mairie. A suivre donc…

PifPafement votre,

Le collectif Pif Paf