– Vendredi 1er avril 2005 par Philippe Ladame ,

Citron-Vert

( doc. Les Verts)

Le temps n’est plus où seuls quelques écolos isolés tentaient de tirer la sonnette d’alarme …
Le Monde du 31/03/05 évoque le rapport sur « L’évaluation des écosystèmes pour le Millénaire » publié sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
« C’est l’étude la plus complète réalisée à ce jour de l’état de notre planète », a déclaré A.H. Zakri, directeur de l’Institute of Advanced Studies de l’université de l’ONU et l’un des responsables du projet lancé en juin 2001, auquel ont collaboré

1 360 SPECIALISTES DE 95 PAYS.

Selon ce rapport, qu’on ne peut prendre à la légère, au cours des dernières décennies, « environ

60 % des écosystèmes permettant la vie sur Terre ont été dégradés ».

Cette dégradation s’explique, selon le Monde, par l’ampleur de mutations intervenues au cour de la deuxième moitié du Xxe siècle. « Plus de terres ont, par exemple, été converties pour l’agriculture depuis 1945 qu’aux XVIIIe et XIXe siècles réunis, tandis que 60 % de l’accroissement de la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère depuis 1750 s’est produit depuis 1959. »

Les auteurs du rapport reconnaissent certes que ces changements « ont contribué à des gains nets substantiels sur le niveau du bien-être de l’homme et le développement économique »,

mais ils en redoutent les conséquences à moyen terme.

Ils donnent en exemple la destruction de 35 % des mangroves qui a, par exemple, accentué l’impact des tsunamis, qu’elles contribuaient à amortir.
Mais, surtout, ils s’alarment de la probabilité accrue de « changements non linéaires ». Comme l’explique le Monde, « ce terme signifie que, à partir d’un certain seuil de dégradation, un changement brutal se produit dans l’écosystème, qui ne devient plus seulement affaibli ou appauvri mais incapable de fonctionner. Un bon exemple en est celui des pêcheries mondiales, dans lesquelles plusieurs stocks de poissons ne sont plus exploitables, même modérément. »

Ils dénoncent en outre la vraie crise derrière la fausse croissance, expliquant, à travers plusieurs cas précisément étudiés, tels ceux en 2001 de l’Equateur, du Venezuela ou du Kazakhstan, que des situations de croissance apparente du produit intérieur brut sont en réalité « une perte en épargne nette » si l’on intègre au calcul la baisse des ressources naturelles. Mais, comme l’indique le rapport, « les comptabilités nationales traditionnelles ne mesurent pas la diminution ni la dégradation des ressources naturelles ».

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3220,36-633730@51-628713,0.html

http://www.greenpeace.org/france_fr/campaigns/intro?campaign_id=65749