– (a) Surprises irakiennes. Le nouveau syndicat… est l’ancien
– (b) Les ouvriers de l’industrie du cuir ont organisé un grand sit-in et dissout l’association Alhaq liée à Moqtada Al-Sadr
– (c) Savourons la démocratie à l’irakienne
– (d) Les ouvriers de l’industrie des produits chimiques et plastiques de Bagdad ont gagné leur grève et créé leur propre conseil
– (e) 8 mars : jour de l’égalité et de la liberté pour les femmes et les hommes en Irak ?
– (f) Un réseau syndical pour l’Irak

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(a)

Surprises irakiennes. Le nouveau syndicat… est l’ancien

[!]le lien spip suivant n’a pas ete importe correctement dans oscailt: www.solidariteirak.org [!]

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(b)

Les ouvriers de l’industrie du cuir ont organisé un grand sit-in et dissout l’association Alhaq liée à Moqtada Al-Sadr

Les ouvriers de la Compagnie Générale de l’Industrie du Cuir à al-karada, une banlieue de Bagdad ont commencé un sit-in à l’intérieur de l’entreprise le 17 janvier 2004 pour protester contre le niveau des salaires et des allocations accordés par le ministère et la direction. Ils accusent la direction de corruption. Les revendications durant le sit-in incluaient :
– 1) le remplacement de la direction et notamment les responsables de la comptabilité et de la planification.
– 2) l’identification de ceux qui sont à l’origine des pertes de l’entreprise comme le demande la direction
– 3) l’identification de ceux qui ont été à l’origine des dettes de l’entreprise sous l’ancien régime.
– 4) Cesser de reporter les dettes sur les ouvriers en coupant leurs allocations ou en exerçant une pression psychologique sur eux en les tenant responsables des dettes.
– 5) Le paiement des allocations aux échéances dues.
– 6) le remplacement des représentants syndicaux actuels et l’organisation d’une nouvelle élection sous la supervision de la Fédération des Conseils Ouvriers et des Syndicats Irakiens.
– 7) la reconnaissance du droit des travailleurs d’obtenir une partie de la production pour leur compte après chaque cycle de production.

La délégation de la FCOSI menée par Samih Ashor, secrétaire de cette fédération et à la tête du mouvement de l’Union des chômeurs en Irak a rencontré un groupe d’ouvriers de cette entreprise. La délégation a souligné que les organisations ouvrières sont l’affaire des ouvriers et que la direction doit comprendre que les ouvriers sont les véritables producteurs et que leur tâche est d’organiser la production.

Il faut indiquer que la compagnie a augmenté sa production de 120 % par rapport à la production maximum qui avait été planifiée. La délégation de ma FCOSI a rencontré la direction et l’a informé des revendications des ouvriers. La direction a promis de répondre à ces revendications le mercredi suivant et a indiqué qu’elle était d’accord avec celles-ci. L’association Alhaq établie par les groupes d’Al-Sadr a été récemment dissoute à la demande des ouvriers et a été remplacée par une branche du FCOSI.

Récemment, diverses villes irakiennes ont été témoin d’une grande vague de grèves et de protestations ouvrières et la FCOSI a joué un rôle majeur, en organisant et en menant les luttes comme cela est le cas notamment dans le cadre des luttes des ouvriers de l’Energie à Bagdad et à Nassiryiah, de ceux de l’industrie de l’Electricité à Bassora, de l’entreprise du bâtiment à Nassiryiah et de l’industrie des produits chimiques et plastiques à Bagdad.

Une conférence coordonnée par la FCOSI sera organisée par les représentants des ouvriers irakiens début février à Bagdad.

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(c)

Savourons la démocratie à l’irakienne

par Yannar Mohammed, porte parole de l’Organisation pour la liberté des femmes en Irak

Les forces militaires de l’Occupation ont distribué les tracts électoraux sous la menace des armes. Elles ont autorisé les pires groupes en Irak : les anciennes personnalités du Baas, les chefs de la théocratie islamiste et les partis nationalistes fascistes, aussi bien arabes que kurdes. Ces trois partis se retrouvent sur la même position contre les femmes, la jeunesse et les hommes libres et tous les progressistes particulièrement les organisations de la classe ouvrière.

Nous sommes les grands perdants de ces élections et encore plus pour les femmes que pour les hommes comme toujours, inutile de le préciser. Pour tous ceux et toutes celles qui ont été dupé-es par la chimère électorale, les résultats seront plus clairs dans les prochains jours : la « balkanisation » de l’Irak vient juste de commencer et la lie de la pourriture y règne maintenant ou tente de le faire. Les troupes américaines n’ont aucune intention de partir. Elles sont ici pour rester et attirer encore plus de terroristes islamistes en Irak.

Il n’y a aucun espoir dans ce gouvernement fantoche. Sous le harcèlement militaire quotidien des troupes américaines et du terrorisme islamiste meurtrier, il n’y a pas de sécurité ou de vie possible pour nous. Il nous appartient maintenant de devenir la troisième alternative, celle de la joie et de l’humanité et nous devons rassembler nos forces en vue de cet objectif.
Nous avons tenu notre réunion de l’OLFI. J’ai été étonné par le nombre de femmes et d’hommes qui viennent vers nous, des ouvrier-es, des étudiant-es et des intellectuel-les et tout particulièrement des journalistes locaux. Hadil a préparé notre programme de déplacements quotidiens dans les usines et dans les camps de réfugiés. Hanan a démarré notre programme de rencontre auprès de groupes d’étudiant-es, à commencer par le département des sciences politiques à l’université de Bagdad. Malgré cela, les autres nouvelles ne sont pas toujours positives. La mère de Haidar a signalé que dans la ville de Mahmoudiya, sa soeur, infirmière à l’hôpital local, a certifié qu’environ une trentaine de personnes – la plupart des femmes – viennent aux urgences parce que leur bout de doigt taché d’encre a été tranché par les Moudjahiddine qui étaient fâchés par leur participation au vote. Une autre infirmière nous a rapporté des histoires d’abus physique, dont une par un soldat américain qui, de la crosse de son fusil, a cassé les côtes d’une femme dans la rue.

De toutes ces nouvelles, la plus angoissante fut celle du kidnapping de notre chère Giuliana Sgrena, journaliste au Manifesto, enlevée par les Moudjahiddine. Elle avait dépensé toute la journée du dernier mardi et une bonne partie du jeudi avec nos militantes et une de nos résidentes du foyer [centre d’accueil pour les femmes victimes de violences à Bagdad initié par l’OLFI-NdT]. Nous avons été horrifiées en pensant aux conséquences possibles.

Aujourd’hui, notre bureau était plein de monde de toute sorte. Malgré toutes les difficultés, nous sentons une détermination désespérée pour maintenir bien hauts nos drapeaux pour la liberté et l’égalité. J’ai le sentiment que le potentiel pour tendre vers un changement est beaucoup plus grand après deux ans de mensonges consécutifs sur la sécurité et la démocratie de la part de la Coalition et de son gouvernement fantoche.

Le temps est venu pour que nous augmentions en nombre et de redresser la tête. Et ce manège horrible qui force à appeler « démocratie » une tyrannie affreuse ne peut plus continuer.

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(d)

Les ouvriers de l’industrie des produits chimiques et plastiques de Bagdad ont gagné leur grève et créé leur propre conseil

Les ouvriers de l’industrie des produits chimiques et plastiques ont conclu leur grève victorieusement après que la direction ait accepté 7 de leurs 8 revendications. Ces revendications portaient sur : l’augmentation du salaire minimum, l’abolition des heures supplémentaires obligatoires, le paiement des salaires pour les salariés qui avaient été sanctionnés par la direction, la protection, contre les menaces, de toutes sortes, pesant sur les ouvriers qui encouragent les protestations, le paiement de compensations déterminées en fonction des risques professionnels et des accidents du travail, la redistribution des gains annuels de l’entreprise aux ouvriers, le remplacement de la direction technique suite aux mauvais traitements infligés aux ouvriers et à l’abus de leur position hiérarchique et suite à la mise à l’écart de l’ouvrier Alla Salman, qui avait protesté contre la direction, et dont nous demandions le retour.

Après avoir rencontré les leaders de la Fédération des Conseils Ouvriers et Syndicats Irakiens (FWCUI), les militants et les leaders syndicaux ont décidé de commencer leur mouvement de grève et de protestation en s’installant en face de l’entrée principale de l’entreprise et en appelant les autres travailleurs à les rejoindre dans leur lutte. Au début du mouvement, les ouvriers se sont donc rassemblés face à l’entrée principale et ont distribué un tract reprenant leurs revendications et ils en ont fait des copies qui ont été distribuées aux entreprises et aux usines à l’entour.
Avec le durcissement du mouvement de grève et la participation de plus en plus massive des ouvriers, la direction a demandé aux représentants de la fameuse Fédération des Syndicats Irakiens (IFTU) de négocier. Mais les ouvriers ont déclaré que ce syndicat jaune pro-gouvernemental représentait les intérêts de la direction, qu’il s’opposait aux revendications des ouvriers et qu’il ne représentait rien. Les ouvriers ont donc refusé que l’IFTU les représente et ils ont harcelé et fait pression sur ce syndicat pro-gouvernemental parce qu’il supportait la politique de la direction et que beaucoup d’ouvriers l’accusaient de corruption et de toujours faire barrage à leurs revendications. Ainsi, les ouvriers ont demandé à ce que la Direction ouvre des pourparlers avec les représentants de la FWCUI et avec des représentants ouvriers indépendants. Les ouvriers ont tenu une Assemblée Générale et ont crée leur Conseil des Ouvriers de l’Industrie des produits chimiques et plastiques à Bagdad et élus une délégation pour la
négociation avec la Direction afin d’empêcher le syndicat pro-gouvernemental d’y prendre part. Le syndicat jaune s’est éclipsé en cachette de l’AG pour éviter que les ouvriers en colère, ne leur mettent la main dessus.

Pendant les négociations avec la Direction de l’entreprise, M.Sameh Ashur et Faleh Maktuf ont représenté le FWCUI en compagnie du représentant élu des ouvriers.

Après le succès des négociations et de la lutte, des centaines d’ouvriers ont rejoint la FWCUI.

Les travailleurs de l’Industrie des Produits Chimiques et Plastiques ont remporté une victoire qui prouve l’importance cruciale de former l’unité ouvrière. Nous félicitions les ouvriers pour cette victoire et pour l’instauration du Conseil des ouvriers de l’Industrie des produits chimiques et plastiques à Bagdad qui pourrait servir de modèle sur ce qui pourrait être gagné ailleurs si la classe ouvrière s’unit derrière les principales revendications présentes au sein de notre société.
FWCUI 05/01/05

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(e)

8 mars : jour de l’égalité et de la liberté pour les femmes et les hommes en Irak ?

Comme ailleurs dans le monde, les femmes en Irak vont fêter le 8 mars, journée internationale des femmes car elles n’ont pas lutté contre le baasisme pour être aujourd’hui emprisonnées dans leurs maisons, dépossédées, privées de leurs droits et menacées de mort.

Femmes en sursis !
Depuis que l’Occupation a commencé, les islamistes agissent impunément contre les femmes. Cette guerre patriarcale est la continuation de celle menée par le régime fasciste baasiste qui, pendant plus de trente ans, a opprimé les femmes. Le régime baasiste n’avait aboli ni la polygamie, ni le mariage dit « de plaisir », qui est une forme organisée de prostitution. Les mouvements islamiques, eux, emploient la force et l’intimidation pour forcer les femmes à porter le hidjab.

Des milliers de femmes ont été tuées. Des millions d’entre elles sont confinées dans leurs maisons, interdites de sorties et de loisirs. Elles ne peuvent pas travailler ou étudier. Aussi choquant que cela puisse paraître, tuer des femmes n’est pas un crime dans cet Irak « démocratique ». Le Gouvernement irakien intérimaire ferme les yeux sur les crimes d’honneur en augmentation constante.

Citoyennes de seconde zone !
Depuis deux ans, les forces de la Coalition, ont créé une situation pour les femmes insupportable. Aujourd’hui, leur sort se décide à travers la nouvelle Constitution s’inspirant de la loi islamique, la Charia. Cette nouvelle Constitution légalisera la discrimination sexuelle et fera des femmes des citoyennes de seconde zone. C’est un danger pour les libertés et les droits des femmes !

vivre et non survivre !
Ensemble, manifestons contre le terrorisme et contre l’occupation, pour une constitution laïque, moderne, non-ethniciste et anti-patriarcale et pour : le droit au travail ; le droit à l’instruction ; le droit de choisir son lieu de vie ; le droit de vivre sans risque et d’être protégé contre les violences domestiques ; e droit de choisir un-e conjoint-e librement ; le droit de se déplacer sans être obligée d’être accompagnée par un homme

Organisons des collectes dans chaque village, banlieue, ville, école, université et lieu de travail. Exigeons un monde libre et égal ! Rejoignez-nous dans la lutte pour l’égalité et la liberté et pour une société civile et laïque en Irak.

Organisation pour la liberté des femmes en Irak (OLFI)

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(f)

Un réseau syndical pour l’Irak

Depuis mars 2003, l’Irak est occupé par les forces coalisées menées par les USA. Après la guerre contre l’Iran, les deux guerres du Golfe, les douze années d’embargo, la classe ouvrière irakienne vit dans la plus grande misère. 70 % de la population est au chômage. Les femmes sont les plus touchées, car le régime de Saddam Hussein les a progressivement écartées des emplois dans l’administration, pour satisfaire les revendications des autorités religieuses. Celles et ceux qui ont encore un métier travaillent dans des conditions désastreuses pour la sécurité et la santé, en raison de la vétusté des installations industrielles.

Loin d’avoir amélioré la condition des travailleurs et des travailleuses, les forces d’occupation et le gouvernement qu’elles ont mis en place répriment les mouvements sociaux, prétendent interdire les grèves et restreindre la liberté syndicale.

Malgré cela, les grèves se succèdent pour obtenir l’amélioration des salaires et des conditions de travail, pour l’égalité entre hommes et femmes, pour rappeler au monde que la classe ouvrière d’Irak est toujours, malgré les difficultés, la seule force capable d’amener le progrès social face à l’occupation, au capitalisme et à l’exploitation.

En lien avec la Fédération des conseils ouvriers et syndicats en Irak (FCOSI), qui regroupe plus de 350 000 travailleurs et travailleuses du nord au sud de l’Irak, en dehors de toute considération ethnique ou religieuse, indépendamment de l’Etat et des armées occupantes, le Réseau syndical pour l’Irak organise la solidarité active entre syndicalistes d’Europe francophone (France, Suisse, Belgique) et d’Irak.

Le Réseau syndical pour l’Irak défend les syndicalistes en Irak qui luttent pour la reconnaissance de la liberté syndicale ; la reconnaissance du droit de grève ; la pleine égalité entre hommes et femmes ; l’amélioration des conditions de vie et de travail ; le retrait de toutes les troupes d’occupation.

Le Réseau syndical pour l’Irak organise la solidarité concrète avec les travailleurs et travailleuses en Irak, en collectant et en assurant l’envoi de dons pour permettre aux organisations syndicales de se développer le plus largement possible, de disposer de locaux, de moyens de communication, de transport et de défense.

Peuvent y adhérer des syndicats, fédérations ou unions syndicales, ou des syndicalistes à titre individuel.

Pour toute information contact : [contact@solidariteirak.org->contact@solidariteirak.org]

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Vous pouvez également télécharger le bulletin Solidarité Irak n° 8

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Les informations ont été traduites depuis l’arabe et l’anglais par des militant-es de Solidarité Irak

Toute aide est bienvenue pour les traductions, notamment à partir de l’Arabe et du Kurde, mais aussi du Farsi, du Turc, de l’Anglais, ou d’autres langues. Elles constituent un soutien important pour les camarades en lutte en Irak.

Vous pouvez aussi contribuer faire connaître ces informations en plaçant un lien vers [!]le lien spip suivant n’a pas ete importe correctement dans oscailt: www.solidariteirak.org [!] sur votre site ou votre page personnelle. Vous pouvez également aider matériellement les organisations féministes et sociales en Irak, en envoyant vos dons à l’ordre de l’Entraide, à l’adresse suivante : Solidarité Irak, 99 rue du Molinel 59000 Lille.