Appel pour un week-end de réflexions antipatriarcales
Catégorie : Global
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Appel pour un week-end de réflexions antipatriarcales entre ICM (Individus de construction masculine*) du 25 au 30 mars 2005 à l’Espace autogéré des Tanneries de Dijon
PAS QU’UNE SEULE LUTTE…
PAS QUE DES PÂQUERETTES…
PAS QUE DES « LIBERTAIRES »
PAS QUE DES SPÉCIALISTES
Pourquoi une rencontre non-mixte entre icms ?
Renseignements pratiques
Organisation quotidienne
Adresse et contact
Comment s’y rendre?
PAS QU’UNE SEULE LUTTE…
Depuis de nombreuses années, des initiatives et collectifs féministes, proches des mouvances libertaires, agissent et se structurent. Depuis de nombreuses années, nous autres icms libertaires, attaqués dans nos privilèges, leur renvoyons généralement pas mal d’hostilité, beaucoup de désintérêt et parfois un peu de bienveillance paternaliste… Sans parler de ceux qui ne se sentent pas concernés ou considèrent qu’il s’agit d’une lutte secondaire.
Au final, un état de fait qui génère un fort et légitime scepticisme de certaines féministes quant à la possibilité d’un réel travail mixte sur la question, et qui laisse tout un pan du problème – la déconstruction par les icms de leurs rôles d’oppresseurs – en suspens.
Néanmoins, depuis quelques années maintenant, il semblerait que des icms, au sein des mouvances anticapitalistes et anti-autoritaires, (re)commencent à prendre l’initiative de réfléchir collectivement sur ces questions.
PAS QUE DES PÂQUERETTES…
Au cours d’un week-end de septembre 2003, dans un village au bord de la Loire, s’est déroulée une rencontre qui rassembla une vingtaine d’icms. Ce fut l’occasion d’échanges entre des personnes s’interrogeant sur leurs constructions masculines, et plus précisément sur diverses questions telles que leurs rapports à la pornographie, aux tâches ménagères, à l’homosexualité/l’homophobie, à la séduction, à la violence, à la contraception masculine, etc. Le temps de la rencontre fut surtout constitué de moments très formels de discussions parlées. Il s’avéra ainsi, pour les participants à ce week-end, que ce temps laissa court à quelques frustrations, suscitant par là le désir de prolonger ce genre de rencontre et de se retrouver à nouveau pour approfondir les questions, et aussi pour diversifier les formes d’ateliers et de discussions.
Le projet d’une prochaine rencontre s’inscrit donc dans cette volonté. C’est pourquoi, nous avons voulu, pour ce nouveau week-end, proposer une durée plus longue, espérant ainsi que cela permette d’expérimenter des formes d’atelier qui firent peut-être défaut la dernière fois (ateliers-danse, discussions interindividuelles, ateliers-promenade-et-pourquoi-pas-poétiques le long des boulevards péri-urbains, etc.).
Le lieu, pour cette fois-ci, sortira du cadre champêtre pour connaître les charmes des banlieues industrielles. La rencontre se fera ainsi à l’Espace Autogéré des Tanneries, 15 bd de Chicago, 21000 Dijon.
PAS QUE DES « LIBERTAIRES »
Ce texte d’appel a commencé en contextualisant le «lieu» d’origine des réflexions posées. Ces origines sont ainsi placées dans une certaine mouvance libertaire, mais il ne s’agit pas là d’une marque de manoeuvre. La rencontre est aussi ouverte aux icms qui ne se considèrent pas comme appartenant à une quelconque mouvance libertaire (à condition, évidemment, qu’ils se considèrent dans une perspective de remise en question des structures patriarcales qui les a forgés et qui les forge).
PAS QUE DES SPÉCIALISTES
Alors, si vous êtes intéressés par cette rencontre, vous pouvez vous inscrire en envoyant un mail à : inscriptionauweekend@no-logBEN_VOUI_FAUT_EFFACER_CA.org .
Vous serez ensuite inscrits à la liste d’échange suiteauweekend@lists.riseupBEN_VOUI_FAUT_EFFACER_CA.net .
L’intérêt de cette liste est d’être une plate-forme de préparation pour cette rencontre : le déroulement de ce prochain week-end ne dépendant pas d’une poignée « d’organisateurs » mais de l’ensemble des participants. Toutes les propositions d’ateliers restent donc ouvertes et peuvent être envoyées sur la liste.
* Ce sigle a été choisi comme compromis suite à des divergences sur l’usage des notions de garçon/homme.
Pourquoi une rencontre non-mixte entre icms ?
L’intérêt de moments en non-mixité icm dans un axe de lutte antipatriarcale suscite des interrogations renouvelées.
L’idée de non-mixité icm est souvent mal acceptée, ou ressentie de manière assez violente par des icms et même des icfs (individues de construction féminine), qui peuvent y voir des objectifs sectaires et excluants. La non-mixité n’est évidemment pas pour nous une finalité, mais un outil parmi d’autres pour tenter de déconstruire le rôle masculin imparti, et l’oppression patriarcale dont nous sommes principalement acteurs.
Elle vise à pouvoir construire de nouveaux rapports entre icms et, hors de l’espace non-mixte, avec les icfs. Les cadres mixtes sont trop souvent une arène livrée à la compétition et à la séduction. Ils reflètent des normes sociales et des tabous qui renforcent même souvent nos imprégnations dans ces constructions masculines.
Mais ne nous méprenons pas, il s’agit ici bien sûr de créer un cadre de rencontre non-mixte avec des objectifs particuliers et donc aussi différents que possibles de la non-mixité icm qui se retrouve d’ailleurs parfois largement dans notre société, du club de foot, au groupe militant, en passant par un grand nombre de cadres salariés ou amicaux.
D’autre part, nous ne cherchons surtout pas à reconstruire une nouvelle masculinité « à visage humain », mais à faire disparaître la différenciation sociale icm/icf. Nous ne voulons pas conforter les réflexes de solidarité masculine qui s’exercent habituellement contre les icfs mais les remettre en cause.
Ces rencontres peuvent, avec toute la différence supposée du rôle joué par les icms dans le rapport d’oppression patriarcale, accomplir un travail parallèle à celui réalisé dans les groupes non-mixte icf. Ce travail peut bien sûr s’alterner, quand on le désire, avec des retours et échanges réguliers en mixité. Elles peuvent contribuer à ce que les luttes anti-patriarcales deviennent, pour des icms, non plus seulement une lutte « en solidarité » (ou proféministe), mais une lutte qui nous concerne tout autant et que nous menons aussi pour nous.
Renseignements pratiques
Organisation quotidienne
Présence: S’il est souhaitable que tous les participants soient présents des les premiers jours de la rencontre, il n’est pas indispensable de rester jusqu’au bout pour venir (nous pensons notamment à ceux qui devront retourner travailler dès mardi matin)!
Alimentation: Les repas seront cuisinés collectivement par les participants. La nourriture sera végétalienne, par respect du choix éthique de l’espace d’acceuil, et pour que les repas soient accessibles à tous. Des récups et courses seront organisées sur place, mais n’hésitez pas à amener de la bouffe vegan si vous le pouvez!
Couchage: Le nombre de places étant limitées, merci de prévenir de votre participation. N’oubliez pas d’amener un sac de couchage, ainsi que des vêtements chauds, l’hiver étant parfois violent.
Frais: Les dépenses seront partagées collectivement, en fonction des moyens des personnes présentes. La participation aux frais sera donc prix libre!
Adresse et contact
L’espace autogéré des Tanneries se trouve au 13-15-17 bd de Chicago à Dijon Sud, près de Longvic.
Téléphone: 03-80-666-481 (demander nicolu ou veggy).
Pour toute question concernant l’organisation du week-end: suiteauweekend@lists.riseupBEN_VOUI_FAUT_EFFACER_CA.net
Comment s’y rendre?
En train: depuis la gare, remonter l’avenue Maréchal Foch jusqu’à la place Darcy. Prendre le bus N°5 sur le trottoir de droite, en direction du centre-ville.
En bus: depuis le centre-ville, prendre le bus N°5 jusqu’à Dijon Wilson. Marcher vers l’arrêt Dijon Wilson Dumont, et prendre le bus N°10, direction Cimetierre Claudon, jusqu’à l’arrêt Coty.
A pied: depuis le centre-ville, se rendre place Wilson, prendre la rue d’Auxonne jusqu’au bout, et tourner à droite sur le boulevard de Chicago.
En voiture:
depuis l’A36 (Lyon): prendre la sortie Dijon Centre, et descendre le boulevard de Chicago. L’Espace autogéré des Tanneries sera vite visible sur la droite.
depuis l’A6/A38 (Paris): une fois à Dijon, traversez la ville en suivant la direction Besançon/Dôle jusqu’au boulevard de Chicago.
février 2005 – quelques icms
ben voila, moi je pense que dans l’absolu, ça m’interesse vraiment de faire des discussions en non-mixité hommes, mais j’avoue qu’à la lecture de ce texte j’ai pas du tout envie d’aller à Dijon.
Parce que s’il reflète l’ambiance du week end, et ben ça risque de vraiment pas être drôle, et à vrai dire je ne vois pas qui peut être attiré par ces lignes hormis des gens déjà super impliqués.
J’ai peur en fait de ne pas me sentir bien parce que je suis pas transgenre, parce que je compte pas me faire vivisier dans les deux mois qui viennent ou parce que j’utilise pas trente concepts à la minute pour parler de mon rôle d’oppresseur.
Je fais certes partie des oprresseurs mais je n’ai pas envie de passer un week end à m’autoflageler parce que quelque part je me sens aussi victime de la situation actuelle et ne suis pas vraiment bien dans ma peau d’homme. Je ne suis pas seulement oppresseur mais je suis aussi individu avec des ressentis. Ce que j’attends d’un week end de ce type ce n’est pas seulement de s’appitoier sur les travers de notre genre-malgré-nous, mais aussi qu’on échange des ressentis de mal-être par rapport à notre position d’homme dans la société en général ou dans les milieux militants et/ou féministes (mais est ce tabou? un homme qui se sent mal dans un milieu révolutionnaire est il forcément un « pétain d’oppresseur » et c’est tout?) ; et puis aussi qu’on s’amuse, qu’on chante et qu’on fasse des trucs pas du tout intellos. Mais sans doute n’est ce pas le but des organisateurs e ce week end qui vont surement trouver 28 raisons de qualifier mes propos de contre révolutionnaires…
é salut,
j’ai lu ton commentaire et je comprends ton appréhension, enfin je crois. moi je vais participer je crois à cette semaine entre garçons/mecs/hommes/icms ou ce qu’on veut, parce que je pense que ce sera ce qu’on en fera. Autrement dit, j’ai pas envie non plus de m’auto-flageller, les autres personnes participant à cette semaine non plus d’ailleurs je crois. Je veux prendre du temps avec des garçons, mais pas pour me culpabiliser, et pas que avec des gens qui sont les plus grands athlètes de la déconstruction. Autrement dit, je ne me sens pas exactement transgenre, je ne vais pas me faire vasectomiser sous quinzaine, je vois pas ce truc de s’interroger sur nos constructions et nos rapports entre garçons et l’influence de ceci sur celà comme un truc de compétition.
a oui en plus, moi je veux bien danser, chanter, jouer, parler avec toi, et pas que de concepts compliqués (nos intimes, nos peurs, nos plaisirs dits avec des mots simples des fois ça fait du bien).
si tu veux, écris à la liste, et puis propose des idées d’ateliers, ca serait vraiment la classe, vu que le programme est pas établi par les rédacteurs de cet appel, mais par tous les gens qui veulent participer à la rencontre.
é j’éspère qu’on se rencontrera à dijon, ou à gre, ou ailleurs, écris moi si tu veux.