A qui le tour ? Personnels Tos, surveillants, enseignants, travailleurs sociaux, précaires de tous horizons, chômeurs de longue durée, salariés SNCF, EDF, La Poste,intermittents du spectacle, chercheurs, étudiants puis lycéens et même collégiens : Qui seront les prochains sur la liste ? Qui seront les prochaines victimes de la course au profit ?
A chaque fois, la même logique froide, implacable, d’une société malade et aveuglée. Nous marchons sur la tête : l’économie n’est plus au service des humains. Au contraire les femmes et les hommes deviennent de plus en plus, jour après jour, de simples rouages. Tous doivent remplir sagement leurs rôles et prier pour être épargné par la précarisation rampante. Le système, lui, n’a pas d’autre but que de se reproduire, se développer sur le dos des individus. Pour cela, il faut dégager des marges, maximiser les rendements, limiter les coûts, donc la main d’œuvre. Dès lors, pas question de chipoter, il faut tailler dans le vif. En vrac : licenciements, CDD, Privatisations, déréglementations en tout genres, atteinte au droits du travail, la liste est encore longue. Tout ceci étant encadré par une politique sécuritaire, la peur étant un moyen de contrôle social profondément inhumain mais terriblement efficace.
Chacun, en ouvrant les yeux, peut constater que cette logique est partout, oppressante. La Loi d’Orientation scolaire de M. Fillon, sinistre de son état, est dans la droite ligne de cette politique destructrice. Préparer chaque enfant, chaque adolescent, à sa future fonction d’asservi conciliant. « Sois jeune, travaille et tais toi » voilà l’exacte philosophie du projet. Sélection, suppression massive de postes et d’heures de cours, « socle commun » d’abêtissement programmé constituent la partie visible du projet. Sous la ligne de flottaison, maintenue plus ou moins habilement par les grands médias capitalistes (n’ayons pas peur de le dire) et les syndicats lycéens, c’est la fonction de normalisation de la jeunesse qui est renforcée. Un exemple parmi d’autres : la mise en place d’une note « de comportement », comptant pour le brevet…Le « contrat individuel de réussite éducative » constitue un autre exemple de la démagogie ministérielle : il responsabilise l’élève, certes, mais en faisant de ce dernier le SEUL responsable de son échec. Pour les plus faibles, l’orientation vers les filières de relégation va devenir la norme. Quid du droit de chaque élève à progresser ?
Inutile de détailler plus, chacun a pu se faire une idée du caractère globalement nocif de cette loi. Elle relève bien d’une politique volontaire de précarisation individualisée (bien que généralisée) de la jeunesse, pour une meilleure mise sous coupe libérale. La guerre sociale engagée par nos dirigeants (appelée en langage Médéfiste, « refondation sociale ») semble porter ses fruits. Alors que les grosses entreprises françaises dégagent des profits records, le chômage « passe la barre » des 10%. Qui s’en étonnera ? Personne, car tout cela est tristement logique.
« It seems like there is no more love since they kill the lovers, no more dreams since they jailed the real dreamers, no more peace since they crucified the peacemakers. No pity for the poor, the beggar and the sufferer ». La démocratie représentative se fissure, remplacée par un alter-ago en carton pâte, gérée par une poignée de dirigeants népotiques. Leur guerre n’est pas un rêve : ils tirent à balles réelles. Celles de l’indifférence, de la compassion de façade, de l’exploitation, de la précarisation. « Their war is for real, they shoot to kill ». La tyrannie marque des points partout dans le monde, de Washington à Moscou. Les 3 cinquièmes de la population mondiale sont contraints par les lois de la finance mondiale (FMI, OMC) à rester dans la misère et les guerres de bandes, bien sûr armées par… suivez mon regard.

L’esprit de révolte est là, en chacun de nous, contre cette société de consommation-de-soi, qui nie les individualités, n’a pas le temps, ni l’argent, de prendre en compte se qu’elle appelle dédaigneusement des « états d’âme ». Nous, nous sentons devenir des robots, endormis par la télé, la pub, la consommation, le travail et les médicaments. Un adage dit : pour faire cuire une grenouille, augmentez le feu très progressivement, jusqu’à ébullition, car si on la jette directement dans l’eau bouillante, elle saute hors de la casserole. La question que nous devons nous poser aujourd’hui est : souhaitons nous réellement se laisser cuire à petit feu. ? Alors contre l’union sacrée de l’apathie sociale, chaque grenouille peut se servir de ses cuisses pour se lever, prendre ses responsabilités et crier ce qu’elle a au fond du cœur : NON ! (….et pas seulement au traité constitutionnel…..). Personne ne peut et ne doit le faire à votre place !
« Le bonheur est la plus grande des conquêtes, celle qu’on fait contre ce qui nous est imposé »
Il est urgent d’inventer un autre futur, de créer des espaces temporaires libérés, autonomes, créatifs. N’ayons plus peur de briser nos chaînes, voilà ce que signifie la pose de ce drapeau géant. Alfred a hissé cette banderole, il pourrait très bien récidiver. Alfred c’est toi, moi, nous.

« Nous sommes partout
Nous n’avons pas de nom
Nous n’avons pas de visage
Nous sommes le futur…….

PS : Une suggestion pour remplacer les TPE : Les Travaux Personnels Autonomes. Gratouilllage d’autorité, innovations et expérimentations socialement utiles : « Les TPA, c’est encore mieux que les TPE ! » dit Alfred…..