L’avocat des puissants
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Il faut manifestement le répéter une fois de plus, ces grands principes, effectivement précieux que sont la présomption d’innocence et le droit de tout.e accusé.e à un avocat ne sont absolument pas mis en cause lorsqu’on dénonce ces nominations de la honte.
La présomption d’innocence d’un.e accusé ou d’un.e mis.e en examen, tout d’abord, concerne la manière dont l’institution judiciaire considère cet.te accusé.e, et n’inclut pas, et n’a jamais inclus, sur le terrain politique, un droit à être promu à la tête d’un des principaux ministères régaliens, a fortiori à la tête de la police nationale.
Comme l’a souligné la juriste Julie Klein, la nomination de Gérald Darmanin, pose de toute façon un problème de « conflit d’intérêt », du fait du « lien hiérarchique qui l’unit aux officiers de police chargés d’enquêter sur les faits dénoncés » :
« Le ministre a beau jeu de se réfugier derrière une “lettre de déport” qu’il aurait rédigée pour éviter que les informations le concernant ne remontent à son cabinet. Aucune muraille de Chine ne protégera jamais de l’autocensure un corps chargé d’enquêter sur son supérieur hiérarchique. Et, en toute hypothèse, le doute est à présent là, qu’aucune déclaration de déport ni présomption d’innocence ne pourront lever. Entendons-nous : n’importe quelle plainte ne doit pas automatiquement fermer l’accès à toute fonction ministérielle, au risque de la multiplication des constitutions de partie civile abusives. Mais le ministère de l’Intérieur n’est ni celui du Budget, ni celui de l’Aménagement du territoire ou encore de l’Agriculture. Le conflit d’intérêts qu’emporte la promotion à la tête de la police d’un ministre visé par une information judiciaire a aussi pour effet de nourrir une méfiance envers la classe politique, qui n’avait pourtant guère besoin d’être ainsi alimentée. » [1]
Elle pose par ailleurs un problème sur le plan symbolique, par le message qu’elle fait passer :
« Indépendamment du point de savoir si la relation a bien été consentie, la matérialité des faits, non contestée par le ministre lui-même, marque déjà l’exploitation d’une position de pouvoir dans le champ des relations intimes. Est-ce compatible avec les qualités attendues d’un ministre appelé à diriger une police placée à l’avant-garde de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes ? Comment admettre, trois ans après le lancement de #MeToo, qu’un tel comportement ne fasse pas obstacle à cette nomination ? Plus généralement, quel message un pouvoir qui a fait de l’égalité entre les hommes et les femmes la grande cause du quinquennat adresse-t-il : aux femmes, aux jeunes, ou encore à ceux qui aspirent à défendre l’intérêt général à travers l’exercice de fonctions publiques ? Derrière la belle image du « jeune homme », subsiste la réalité d’un vieux monde. » [2]
Par ailleurs, le droit inaliénable de tout accusé à être défendu n’a strictement rien à voir avec la critique des choix professionnels d’un avocat, et il n’est en rien mis en péril par cette libre critique, a fortiori quand l’avocat en question se targue d’intervenir dans le débat public, a fortiori quand il se targue d’être une « conscience » et de prendre des positions politiques, a fortiori quand il prend la tête du ministère de la justice.
Dès lors qu’elles peuvent payer, les pires crapules, les violeurs, les assassins, les Papon, les Barbie, trouveront toujours d’excellents techniciens du droit pour leur peaufiner des défenses en béton – on peut même parier que les avocats de droite et d’extrême droite, notamment, mais aussi les mercenaires sans principes, ou encore les masculinistes viscéraux, qui existent dans de ce corps de métier comme dans beaucoup d’autres, se précipiteront pour saisir l’aubaine, empocher le pactole et « faire l’actualité ». Mais il n’a jamais été dit que ce fameux droit d’être défendu impliquait le droit de l’être par des grands consciences de gauche.
Ces dernières, de leur côté, ont un temps de vie et des capacités de travail qui ne sont pas illimitées, et tout dossier de « cador abject » pris en charge par elles l’est donc au détriment d’un autre dossier, parmi lesquels se trouvent une foule d’inculpé.e.s à la fois moins ignobles et moins doté.e.s en capital social, dont le « droit à être défendu » aurait eu bien plus besoin des services d’un « grand avocat de gauche » pour être assuré.
En résumé, il n’est évidemment pas hors de propos, ni superflu, pour ce qui concerne le jugement politique que l’on se forge sur une personnalité publique, se prendre en considération ses choix professionnels, et de les juger – et cela s’applique en l’occurrence au nouveau ministre de la Justice. Toutes les ordures qu’il a défendues avait absolument le droit d’être défendues, Dupond-Moretti avait parfaitement le droit de s’en charger, et nous avons de notre côté aussi parfaitement le droit d’en tenir compte dans notre jugement sur ce répugnant personnage.
Et s’il est vrai qu’en théorie un avocat ne doit pas démarcher activement des clients, il est tout à fait abusif d’en conclure qu’il ne « choisit pas » mais « est choisi » par ses clients. Un ami avocat m’a sur ce point signalé le livre de référence de Raymond Martin, La déontologie de l’avocat, qui rappelle que celui-ci a la « liberté » d’ « accepter ou non la sollicitation du client » : si les auxiliaires de justice et officiers publics sont « tenus de prêter ministère à ceux qui le sollicitent », en revanche « aucune obligation de ce genre ne pèse sur l’avocat ». On peut donc bel et bien dire que les avocats choisissent leurs clients.
Car, enfin, qu’est-ce qu’un choix ? Au-delà de ce que dit le droit positif en la matière, il faut bien convenir que les choix que nous toutes et tous faisons au cours de notre existence, portent tous ou presque sur des enjeux et des panels d’options possibles qui nous sont imposés par une situation, moyennant quoi nous sommes toujours « requi.se.s », « choisi.e.s » d’abord par une situation, une proposition, une demande, ou même un ordre, qui nous laisse ensuite un choix à faire : celui de dire oui ou non. Le cas de l’avocat qu’on choisit de solliciter et qui ensuite décide d’accepter ou non, ne correspond donc pas à une absence de choix, bien au contraire : elle correspond au modèle paradigmatique de ce qu’est un choix.
Rappelons enfin qu’il y a la règle théorique, qui veut qu’un avocat ne va pas au-devant des clients qu’il veut avoir, et qu’il y a la pratique ! Comme toute règle, il arrive que celle-ci soit respectée, et parfois pas. L’image que se construit un avocat très « médiatique », par exemple, est une sorte de publicité ciblée pour un certain profil d’inculpé.e.s – et il arrive que le message soit plus explicite encore, comme l’indique ce propos glaçant, rapporté par Pascale Robert-Diard dans un portrait du nouveau ministre de la Justice, paru dans Le Monde le 7 juillet 2020 :
notes
[1] Julie Klein, « Affaire Darmanin : l’écran de fumée de la présomption d’innocence »
[2] Julie Klein, « Affaire Darmanin : l’écran de fumée de la présomption d’innocence »
“”L’image que se construit un avocat très « médiatique », par exemple, est une sorte de publicité ciblée pour un certain profil d’inculpé.e.s”
Ou pas !
ce fut le cas de Verges qui defendit les patriotes algériens et pourtant pris la défense de Barbie.
une image faite pour attirer certains inculpés et pas les autres cela arrive mais n’est pas une certitude ni une généralité absolue loin de là.
L’auteur de ce texte dit des trucs très intéressants, c’est pour ça qu’il est publié dans les milieux antiracistes que vous détestez ! Quand le sage montre une crapule, le troll regarde à qui appartient le doigt ! Il y en a qui ont plus de choses à dire sur Tevanian que sur Dupont Moretti, et comme c’est la seule chose qu’ils disent, on est bien obligé de constater qui sont leurs ennemis principaux.
Deux commentaires insultants ont été cachés.
L’auteur : falsifie Marx
1) https://blogs.mediapart.fr/germinal-pinalie/blog/100613/les-mots-de-marx-sont-importants-sur-la-haine-de-la-religion-de-pierre-tevanian
2) https://www.athees.net/la-haine-de-la-religion-crime-de-la-gauche/
3) https://blogs.mediapart.fr/yann-kindo/blog/010413/la-haine-marxiste-de-la-religion-episode-i-marx-et-engels
La statégie des trolls quand un sujet ne leur plait pas, c’est de faire diversion sur un autre sujet. Là, en reprenant les attaques contre Tevanian d’un milieu bien connu (Pinalie, c’est quasiment Coleman), le but est évidemment de pourrir un article qui dénonce Dupond Moretti pour nous parler d’autre chose. Ça en dit long sur les arrière pensées.
Faire croire que critiquer Tevanian s’est soutenir, épargner, ou s’abstenir de critiquer ce ministre pourri de Dupond Moretti : syllogisme et paralogisme !
Comment s’inventer des ennemi-e-s imaginaires pour tenter de sauver le soldat Tevanian, falsificateur de MArx, Ami des intégristes religieux et des politicien-ne-s : barrez vous les rouge bruns !
Ni les un-e-s, ni les autres
« Faire croire que critiquer Tevanian s’est soutenir, épargner, ou s’abstenir de critiquer ce ministre pourri de Dupond Moretti »
Ouais, c’est exactement ça ! Les ami-e-s du troll ont déjà eu l’occasion de dire ce qu’iles pensaient de Tévanian :
http://www.mondialisme.org/spip.php?article1933
https://carolinefourest.wordpress.com/2004/08/23/mise-au-point-de-prochoix-suite-aux-calomnies-de-pierre-tevanian/
On sait le crédit qu’on peut accorder à Coleman ou Caroline Fourest pour qui tous leurs contradicteurs sont des antisémites ou des rouges bruns, comme le fait le troll, mais comme les ennemis de ses amis sont ses ennemis, c’est normal pour lui de profiter de l’occasion de pourrir un article pour le remplacer par ses fantasmes sur une personne.
Personne ne l’empêche de faire lui-même son article ou son « commentaire » sur « ce ministre pourri de Dupond Moretti », mais c’est pas son problème, son problème c’est les éternels procès d’intention et calomnies contre les antiracistes, toutes les occasions sont bonnes pour ça. Et les insultes semblent être ses seuls arguments.
faut il que l’on ressorte les liens de Tevanian avec le PCF, EELV, le PS ou avec B.Hamon ?
avec les islamistes ?
Tes liens, ils ont été utilisés ici jusqu’à saturation. Sauf qu’il y a eu des réponses :
Pour en finir avec l’islamalgame
Ces nouveaux croisés de l’athéisme laïcard font mine de croire que les marxistes se seraient ramollis, face aux religions. Que nenni. Cette tricherie tire d’un Marx lu à l’envers une religio-phobie, à priorité anti-«musulmans», c’est-à-dire alimentant la chasse aux mauvais arabes d’en-bas, dans une paranoïa prétendant combattre l’antisémitisme. Le cercle vicieux s’alimente en boucle dans la sphère médiatico-militante, faisant écran à la question sociale, parfois de part et d’autre, jusqu’à considérer comme raciste et antisémite le Parti des Indigènes mis dans le même sac que Dieudonné.
Cette radicalité anti-religieuse ne prend pas les choses à la racine, les rapports sociaux, qui est le sens du texte de Marx «la religion opium du peuple». Le concept d’islamo-gauchisme sert ainsi de paravent aux questions sociales et à la lutte des classes dans ses déterminations racialisées. Ils en rajoutent à l’idéologie, aux politiques et aux mesures liberticides du capital telles qu’elles produisent concrètement la segmentation racialisée du prolétariat.
Comment Marx est revu pour fonder l’islamophobie, Quentin Vanbaelen, Interview de Pierre Tevanian («La haine de la religion») suivie d’une discussion. On y trouve démontée l’argumentation du «marxiste» Germinal Pinalie, dont Yves Coleman recommande le blog. En mai 2013, dans un texte vidé de toute critique sociale, le soldat Coleman lumineux écrit : « Pierre Tevanian se trompe totalement de cible en attaquant et calomniant l’athéisme et les Lumières ». La boucle est bouclée : Coleman Charlie avant Charlie. Je les invite à une discussion-débat dans un «quartier sensible», je veux bien m’occuper de la sono mais pas du service d’ordre…
Pierre Tevanian est un sous fascistes
a collaboré avec des personnes d’extrême-droite (cercle des volontaires etc), avec des complotistes rouge bruns, avec des antisémites ( ce que semble être aussi le troll)
il a falsifié Marx pour promouvoir les religions,
il a interviewé et diffusé Dieudonné
Tevanian “islamo gauchiste et sous fasciste”, rien que ça !
Peut-être faudrait-il alors interdire tous les articles qui disent le contraire ?
http://www.ujfp.org/spip.php?article5510
http://www.ujfp.org/spip.php?article5577
https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/180912/caroline-fourest-lincendiaire-qui-crie-au-feu
http://lmsi.net/Une-revolution-conservatrice-dans
http://lmsi.net/Un-racisme-post-colonial
http://lmsi.net/La-mecanique-raciste
http://www.revue-interrogations.org/Pierre-Tevanian-et-Sylvie-Tissot
http://lmsi.net/Je-suis-tombe-par-terre-c-est-la
http://lmsi.net/Vous-avez-dit-violence
http://www.acrimed.org/Le-voile-mediatique-La-parole-confisquee
http://lmsi.net/La-lepenisation-des-esprits
http://www.acrimed.org/Jeudi-d-Acrimed-L-Islam-et-le-voile-mediatiques
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/301017/la-mecanique-raciste-entretien-avec-pierre-tevanian
https://blogs.mediapart.fr/quelques-blanc-he-s/blog/230418/nos-ami-es-blanc-hes
http://www.acrimed.org/Fourest-et-Venner-dans-Charlie-Hebdo
http://lmsi.net/Les-nouveaux-souchiens-de-garde
http://www.editionslibertalia.com/catalogue/hors-collection/Les-mots-sont-importants
http://www.alternativelibertaire.org/?Pierre-Tevanian-On-est-passe-d-un
https://www.contretemps.eu/extrait-mecanique-raciste-tevanian/
https://www.contretemps.eu/a-propos-de-devoilements-du-hijab-a-la-burqa-entretien-avec-pierre-tevanian/
http://www.revue-interrogations.org/Pierre-Tevanian-et-Sylvie-Tissot
http://www.reperes-antiracistes.org/article-les-nouveaux-souchiens-de-garde-pierre-tevanian-112257359.html
https://nantes.indymedia.org/other_medias/38302
https://blogs.mediapart.fr/francois-munier/blog/200517/quest-ce-quun-islamo-gauchiste