Paris, 13 février 2005,

La Confédération Nationale du Travail (CNT) attaquée par la police.

Sans aucune raison, lors d’une fête organisée dans les locaux de la Confédération Nationale du Travail, la police a chargé un concert de soutien qui se déroulait dans ces locaux syndicaux. Les forces de l’ordre ont en effet essayé d’y pénétrer avec une extrême violence. Plus de deux cents agents, dont une trentaine en tenue anti-émeute, ont dans ce but matraqué et gazé à grand renfort de bombes lacrymogènes les militants syndicalistes présents, ainsi que les simples spectateurs venus assister à cette soirée musicale.
Plusieurs blessés légers et une interpellation sont à déplorer. Nous sommes, quelque deux heures après la fin des événements, toujours sans nouvelles de la jeune fille interpellée. Nous nous inquiétons pour cette dernière, vu la violence de l’intervention ainsi que des propos particulièrement choquants à caractère raciste, sexiste et homophobe proférés par les forces de l’ordre. En outre, nous tenons à préciser que cette jeune femme est asthmatique et donc particulièrement sensible au effets de ces gaz lacrymogènes. Sa situation nécessite par conséquent des soins médicaux particuliers, leur absence pouvant avoir de graves conséquences sur sa santé.
Nous exigeons des explications de la part des responsables des forces de police pour cette bavure inqualifiable contre notre organisation syndicale, ses militants et ses sympathisants. Nous demandons la libération immédiate de la camarade interpellée, ainsi que l’abandon de toute poursuite judiciaire à son encontre.
Par ailleurs, la CNT constate que le climat délétère et ultrasécuritaire régnant actuellement dans le pays menace aujourd’hui les organisations syndicales jusque dans leurs propres locaux et activités culturelles. Nous condamnons fermement ces dérives qui ne sont pas sans rappeler les pires heures de notre histoire.
Lorsque l’Etat s’attaque aux libertés syndicales, le pire est à craindre. La CNT ne laissera pas s’installer l’impunité et la répression la plus sauvage. Les libertés d’organisation et d’expression ne se négocient pas.
D’ores et déjà, des avocats suivent cette affaire. La CNT fera en sorte que toute la lumière soit faite sur cette bavure.

Pour le Bureau Régional de la CNT Région Parisienne,
Le secrétariat régional.

Non à la répression syndicale et aux bavures policières

Notre camarade interpellée hier soir à 22h50 a été libérée ce dimanche après midi à 16h00 après 15 heures de garde à vue, grâce à la mobilisation exemplaire et le soutien d’autres organisations Act-Up, LDH, CGT… Le mouvement de solidarité spontané face à cette violente interpellation, que nous n’hésitons pas à qualifier d’agression xénophobe, a permis une libération rapide de notre camarade.

Cette dernière porte de nombreuses traces des violences qu’elle a subies. les policiers insatisfaits de l’avoir menottée et matraquée au sol ont continué à lui asséner de nombreux coups de matraques, coups de poings et diverses clés aux articulations dans le véhicule de police Les insultes racistes et sexistes n’ont pas manqué non plus « je n’ai réussi à mettre un coup de tonfa qu’à cette pute !. »..

Nous constatons que depuis plusieurs mois les agents de police agissent avec un sentiment de totale impunité leur laissant croire que tout est possible.

Cette « bavure » ne restera pas sans conséquences, nous ne tolérerons jamais que nos locaux syndicaux ainsi que nos camarades et sympathisants se fassent agresser. Un coup porté contre l’un d’entre nous est un coup porté contre tous !

Nous envisageons déjà les suites juridiques que nous pouvons donner à cette affaire. Nos militants blessés (membres cassés, ecchymoses,…) sont d’ores et déjà à cette heure en train de déposer plainte contre les « forces de l’ordre » responsable de ces violences. Nous invitons l’ensemble des personnes blessées à prendre contact auprès du bureau régional île de France de la CNT de façon à regrouper l’ensemble des plaintes. Nous dénonçons les violences policières et les lois sécuritaires de type perben2 qui permettent de poser un cadre légal à ce type d’intervention totalitariste.

Nous restons mobilisé car notre camarade est injustement accusée de rebellions et outrages à agents et convoquée le 29 mars au TGI de Paris. Nous exigeons toujours des explications et des excuses de la part des représentants des force de l’ordre pour l’agression de nos locaux et militants, l’abandon des poursuites contre notre camarade ainsi que la garantie que ce genre d’agissements ne se reproduisent plus. Nous exigeons aussi que des sanctions soient prises contre les responsables de ces violences et nous veillerons au suivi du dossier par l’intermédiaire de notre service jurique.

Paris, le 13 février 2005

Le bureau régional île de France CNT