Le son de la tentative d’expulsion du rosier
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Anti-répressionResistancesZad
Lieux : ZAD
pour comprendre lire les autres articles publiés à ce sujet sur Indy Nates et les brochures Le mouvement est mort … vive la réforme, Réflexion autour de la ZAD : une autre histoire et Zadiscidences 1, 2 et 3 disponnibles sur Indy Nantes rubrique Zines et Infokisque.net
enfin surtout le son de sa non-tentative d’expulsion vu que de ce qu’on en comprend, il ne s’est jamais agit d’expulser qui que ce soit physiquement à part dans les fantasmes diabolisants colportés sur ce genre de site à des fins d’instrumentalisation politique.
Ah non? Et alors vous faisiez quoi, y’avait tout le monde qui s’était décidé d’aller boire un thé chez V et A et occasionalement vous êtes tombé.e.s sur des inconnues et vous les avez demandé ce qu’ils foutaient la?
Mais arretez de creuser.
t’as raison, c’est une non-tentative d’expulsion ; c’est seulement une bande de gens plus ou moins sous foulards, et plus ou moins appelards, qui sont venu dire : voilà, on a pris une décision, vous devez vous casser ; donc, allez-y, cassez-vous. Et la communalisation, l’appropriation, se passe de vous, bien volontiers.
Déjà, affirmer qu’il n’y avait aucune volonté d’expulsion, c’est sacrément de la mauvaise foi : vous avez vu ça où que 50 personnes se pointent pour dire “vous partez ou sinon…” sans que ce soit une expulsion ?
Pour la qualité du son elle est un peu meilleure sur les videos ici https://nantes.indymedia.org/articles/48931 où on peut, tiens donc, voir qu’au final y’a rien qui tient dans les arguments super foireux : “une façon de vivre qui n’est pas acceptable” /…/ “oui c’est vrai y’a pas eut d’accident avec les moutons mais…”, etc.
Et puis surtout ce qu’on ne peut enregistrer ce sont les silences : les votes à main levée pour aller plus loin si nécessaire, la gène quand tous les arguments se cassent la gueule, et l’embarras parce qu’il n’est pas possible de faire des choses illégales devant des caméras.
Ça fait vraiment chier de devoir en arriver là pour rappeler que quand on a convoqué la france entière pour protéger des terres, qu’on a accepté de faire sa promo sur des promesses de vie différente, bah non, on fait pas n’importe quoi ensuite sans en rendre des comptes…
De pire en pire
Une camarade m’a transféré le communiqué de la ZAD à propos de dimanche qui circule sur les réseaux mails en mettant ce commentaire :
” Salut,
Je viens de lire ça. Ca n’est pas facile de se faire une opinion quand on n’est pas sur place… L’histoire des chiens en liberté pose quand même problème depuis longtemps semble-t-il ?
Du coup, j’éviterai de prendre part à ces problèmes qui devraient être gérés sur place par les gens qui habitent là qu quotidien.
bises
——– Message transféré ——–
Sujet : [nddl-intercomites] Retour sur les évènements de la journée et piratage du site zad.nadir
Date : Sun, 16 Feb 2020 14:58:41 -0800
De : ZAD NDDL <zad>
Répondre à : ZAD NDDL <zad>
Pour : listeintercomite <nddl-intercomites>
bonsoir,
Ce soir, pour la 2eme fois, le site zad.nadir.org a été piraté ou en
tout cas l’accès au site a été coupé aux membres du groupe qui
l’alimente, par des personnes exterieures.
ceci n’est probablement pas sans rapport avec une action qui a eu lieu
aujourd’hui, dont nous voulions vous tenir informer par ailleurs:
——
En début d’après midi, ce dimanche 16 février 2020 une cinquantaine de
personnes se sont rendues aux Rosiers pour signifier oralement à 4
personnes qu’ielles doivent quitter le lieu.
[…] (N.B : je vous épargne la lecture du reste de communiqué écrit à la va vite dispo sur Indy)
La commission de l’Assemblée des Usages chargée de la résolution des
conflits du Rosier
—————-
—
Zone A defendre – http://zad.nadir.org/
Pour suivre nouvelles et appels inscrivez-vous a notre liste email/
To follow our news and callouts, subscribe to our mailing list:
http://lists.aktivix.org/mailman/listinfo/zad-occupation
Donc ce mail circule dans tous les comités ZAD propageant une seule version des faits !
Ce n’est pas la première fois que la ZAD fait ça pour mieux faire taire les voix dissonantes !
A toutes celles qui sont révoltées par ce qui s’est passé dimanche et qui voient bien que cela dépasse le simple cadre de la ZAD de NDDL, transmettez les articles et les vidéos publiés sur Indymedia Nantes à tous les comités de soutien à NDDL que vous connaissez et partout où c’est possible !
Il est temps que leurs méthodes de pourris soient révélés au grand jour et que le soutien actuel à la ZAD soit décerné à d’autres luttes en cours qui en ont grand besoin (entre autre la lutte contre les expulsions par exemple, n’est-ce pas le CMDO… ?!)
Liens vers les vidéos de la tentative d’expulsion à retrouver ici :
https://nantes.indymedia.org/articles/48931#comment-311447
Rosier 2k20, le film I
https://streamable.com/jn8ca
Rosier 2k20, le film II
https://streamable.com/l0yul
Et bientôt sur d’autres supports ;)
Je m’appelle Audrey,
j’habite à la Zad depuis le 20 novembre 2017
Quand je suis arrivée, par pur hasard, j’étais une meuf complètement pommée, dépressive et qui ne connaissais rien à ce milieu. J’ai été accueilli à la ferme de Bellevue, on m’a offert un toit et à manger alors que je n’avais pas d’argent. J’ai appris à faire du pain, j’ai appris à bricoler et à me servir de mes mains, j’ai appris à faire du jardin, de la fonderie, de la mécanique, j’ai appris à conduire un tracteur…
J’ai découvert un autre monde, tellement loin de tout ce que je connaissais.
A cette époque c’était l’accueil tournant sur zone, j’ai pu rester 2 semaines à Bellevue, puis 2 semaine à la Wardine. Je suis tombée amoureuse de la Zad dans toute sa richesse et sa complexité, je ne pouvais plus être ailleurs.
On m’a conseillé la Chèvrerie, qui était un lieu où il n’y avait pas de durée maximum pour rester. C’était un peu comme une auberge autogérée, tu arrivais, on t’expliquait comment ça marchait puis c’était à toi d’accueillir les nouvelles personnes. C’était un endroit magique, j’y suis restée deux mois.
Vivre en sleeping c’était pas facile tout le temps, j’ai commencé à ressentir le besoin d’avoir ma bulle, en peu d’intimité mais je n’avais pas d’argent pour m’acheter une caravane ou construire un truc. Un jour j’ai croisé Amalia par hasard, on ne se connaissait pas vraiment mais elle m’a proposé de squatter son ancienne caravane :
« Elle est un peu pourri mais si ça peut te dépanner je te la donne ».
J’ai donc été vivre à la Noue, dans cette caravane un peu pourrie, c’est vrai, mais je m’y sentais chez moi. J’ai vécu le conflit de la D281, le début de la compréhension pour moi de la violence de la lutte. J’ai vu des personnes qui m’avaient accueillie se déchirer sur cette question.
Puis il y a eu la Route des Chicanes, Lama fâché… J’ai aidé les copaines à démonter leur cabane, j’ai compris leur détresse et leur colère. C’est mon premier traumatisme sur la Zad dont je n’ai presque jamais reparlé.
Puis il y a eu les expulsions, ma caravane a été retournée et écrabouillée dans les premiers jours, c’était le jeu, on s’y était tous et toutes préparé.e.s. Et puis dans ce chaos j’ai vu tant de solidarité et de force collective que ça a largement compensé la violence des keufs.
Quand je suis retournée sur les décombres c’est encore une fois Amalia qui est apparue, qui m’a dit « Tu vas aller où ? ». Je n’en savais strictement rien. Alors elle m’a recueilli chez elle, à la Riotière, on était beaucoup dans cette petite cabane, à se réveiller au son des grenades assourdissantes et à l’odeur du gaz lacrymo. C’était dur bien sûr, pour tout le monde. Ça aussi je n’en ai presque jamais reparlé.
On a perdu la bataille militaire, alors on s’est lancé dans la bataille administrative, à contre coeur pour quasiment tout le monde. Une nouvelle lutte avec de la paperasse, tellement loin de tout ce que j’aurais pu imaginer. Beaucoup de mes copain.e.s étaient contre cette décision, ielles ont tenté de l’exprimer, n’ont pas eu l’impression d’être entendu, ne se retrouvaient plus dans l’évolution que prenait la Zad et sont parti.e.s.
Moi je suis restée quand même, car j’ai eu la chance qu’on m’accepte dans le collectif de la Riotière. Et puis pour moi ça a été plus facile de faire le deuil de la ZAD avant l’abandon, car je n’y avait rien construit de très concret, si ce n’est un imaginaire de tout les possibles que je ne perdrais jamais. Avec le temps, qui ici passe tellement plus vite, j’ai enfoui tout ces souvenirs, tout les regrets, tout les traumatismes et je n’y ai plus pensé pour regarder devant.
J’ai participé à la commission habitat pendant quelques mois, mais je ne m’y sentais pas très utile. Alors j’ai aidé Vincent et Amalia dans leur projet. Et très vite je me suis retrouvée témoins d’un autre conflit important, le conflit du Rosier.
J’ai encore une fois vu des gens se juger, se crier dessus, mais cette fois il y avait des gens que je connaissais et avec qui j’avais vécu dans les deux camps. J’ai essayé de rester neutre, de faire de la médiation. Ça a marché pendant un temps, au point que lorsque j’ai enfin eu assez d’argent pour m’acheter ma propre caravane j’ai demandé à m’installer au Rosier.
Finalement je me suis trouvé au coeur du conflit, j’ai été accusé d’être une espionne envoyé par la Riotière. Je n’ai pas réussi à m’expliquer correctement, j’ai vécu cette exclusion hyper violemment et j’ai choisi un camp.
A cette époque il n’y avait personne pour faire de la médiation, il n’y avait pas de temps ni d’espace pour cela. J’ai défendu les personnes à qui je devais de pouvoir encore être là.
Et puis le conflit n’a fait que s’empirer, j’ai passé des heures à essayer de le comprendre, d’y trouver des solutions. Je me suis aussi énervée et dit des mots injustes et qui dépassaient ma pensée à certains moments. J’ai eu pendant des mois l’espoir que ça pouvait s’arranger. Durant l’année que j’ai passé entre la Riotière et le Rosier il y a eu des moments calmes, des périodes où les gens se sont reparlé, se sont expliqué. Et puis les gens ont changé, de nouvelles personnes sont revenues avec de la colère, ce que je comprends. Mais j’étais trop fatiguée, j’avais envie de faire autre chose de mon temps. Alors je suis partie et j’ai laissé Vincent et Amalia, seuls et beaucoup plus épuisé.e.s que moi car ielles vivaient cette situation depuis plus longtemps, mais étaient aussi beaucoup plus ancré.e.s dans le lieu que moi. Ça ne pouvait pas être mon combat, je ne le comprenais pas.
Je suis partie vivre à Bellevue, j’ai commencé à y construire un four à pain à faire de l’accueil. J’ai mis mon énergie dans ce lieu qui était aussi bien abîmé par la période post-abandon, mais qui n’était pas en conflit permanent. J’ai continué à revenir soutenir Vincent et Amalia, aussi souvent que j’ai pu.
Je les ai vu de plus en plus épuisé.e.s, à bout de nerfs. Jusqu’à il y a quelques jours où ielles m’ont annoncé leur envie de partir. En effet la dernière histoire conflictuelle avec leur voisin.e.s était celle de trop, la dernière d’une longue liste.
Je n’ai pas pu supporter cette idée, alors j’ai décidé pour la première fois depuis mon arrivée d’oser parler en Assemblée des Usages, de faciliter des réunions… Je me suis pour la première fois sentie légitime et le devoir de faire tout mon possible pour qu’ielles n’abandonnent pas leur projet de vie. Parce que c’est en grande partie grâce à elleux que je suis encore ici, et que j’aime toujours cet endroit. J’ai été dire à des personnes arrivé.e.s depuis peu pour certain.e.s et que je connaissais pas personnellement de partir.
Je ne suis pas une personne de conflit. La guerre je la fait contre le système capitaliste et contre les dominations qu’il favorise. Dans ma vie je me bat pour des modèles d’éducations alternatives, je milite dans des associations d’éducation populaire. Je n’ai pas assez de temps dans ma vie pour faire tout ce que j’aimerais. Pourtant ces derniers jours, j’ai mis le reste entre parenthèses, j’ai pris la parole pour dire des choses que je ne pensais jamais dire dans ma vie. J’ai tenu des positions dont je n’étais pas fier devant des gens qui ne me connaissait pas, qui ne savait pas mon prénom. Je me suis pris beaucoup de violences, de tout les côtés. Je me suis pris des jugements certains entendables, d’autres complètement injustes voire délirants. On m’a menacé physiquement et verbalement. On m’a même menacé de mort sur internet.
Aujourd’hui je n’en peux plus. Je n’ai pas envie d’abandonner cet endroit comme beaucoup de mes ami.e.s l’ont déjà fait, mais je me demande aussi si ce n’est pas le mieux pour moi. J’ai envie de rester, de finir mon four à pain, de pouvoir organiser 3 colonies de vacances à la Zad cet été, avec des enfants entre 10 et 14 ans de tout les milieux sociaux. J’ai envie qu’ielles puissent découvrir toutes les richesses de la Zad. J’ai envie de continuer à faire de l’accueil et à faire des ponts entre beaucoup de gens qui ne se parle plus ici.
Je n’en veux à personne pour tout ce que j’ai reçu comme violences ces derniers jours, car je ne prends rien personnellement. Je sais que nous avons tous et toutes subi énormément de violences, de désillusions. Nous nous sommes repliés sur nos positions, entre personne qui pense pareil et c’est normal. Aujourd’hui nous ne connaissons pas et nous passons notre temps à nous juger, il faut que ça s’arrête. Il faut que l’on recommence à discuter et à se pardonner certaines choses (peut-être pas tout), pardonner les personnes sans forcément pardonner les actes.
Nous n’avons plus de place pour discuter entre habitant.e.s, plus de textes dans le Zadnews, peu d’espace pour se rencontrer vraiment et très peu de personnes qui ont le temps et l’énergie de faire de la médiation ou juste d’écouter différentes versions.
Voilà si maintenant vous voulez me juger, après la lecture de ce texte vous pouvez déjà un peu plus. Si vous voulez parler, je suis disponible pour cela.
Je ne fais partie d’aucune bande affinitaire. Mes personnes de confiance viennent autant de la coopératives bocagère que du POMPS ou des non affiliés et beaucoup d’entre elleux se détestent mutuellement. Je n’en peux plus de voir mes potes déprimé.e.s, qui s’en vont les un.e.s après les autres. S’il vous plaît essayons de faire le deuil de la zad d’avant, PARLONS et s’il vous plaît venez nous aider à tenir les activités non agricoles qui sont primordiales et qu’on porte à bout de bras à quelques’un.e…
Audrey de Bellevue
(La rousse à l’écharpe rouge
sur la vidéo de dimanche 16)
à “!”: tu dis que la Grée “ne s’est pas fait expulser au printemps 2018 pour la simple et bonne raison que certains de ses habitants avaient en fait déposé des fiches. Ha ben ça on s’en vante moins, hein ! Ce même lieu qui voudrait pouvoir continuer de bénéficier de l’aura de radicalité dont il fait son fond de commerce chez ceux qui veulent bien se laisser berner par ses poses rageuses mais dont les habitants sont allés il y a quelques semaines entamer, discrètement, des pourparlers avec la mairie de Vigneux.”
Saches que nous assumons ce que nous faisons, par exemple dans le texte “Projets pour La Grée’cultures hors normes du futur” dispo ici https://zadinvendue.antirep.net/ extrait: “Autour de l’ancienne ferme de La Grée, deux projets « agricoles » avaient été déposés en Mai 2018, sous la menace du gouvernement d’anéantir les récalcitrant-e-s, et malgré la volonté d’une majorité d’occupant-e-s du lieu de ne rien négocier avec le pouvoir aux bottes des banques, multinationales et actionnaires… Ceux-ci n’ont pas été acceptés sous prétexte de ne pas avoir été suffisamment « développés ». Mais cela a permis aux occupant-e-s de ne pas être expulsé-e-s lors de la seconde phase de « normalisation » par la destruction, qui débuta le 17 Mai 2018, celle des « Sans Fiches » qui ne voulaient pas se plier à la stratégie des « fi-fiches » élaborée dans l’urgence par une poignée de zadistes qui venaient d’appuyer l’ACIPA et la Coord, dans le sacrifice de la route D281, dite « des chicanes » en janvier de la même année…”
Par ailleurs, nous ne somme jamais allé “entamer des pour parler” à la mairie, simplement essayer de comprendre à quelle sauce nous allons être mangé… l’enregistrement audio de cette rencontre est dispo à la Grée…
super vazy mets l’enregistrement du rendez-vous à la mairie ici qu’on se marre !
un peu de transparence, un peu de courage, bordel !
“La guerre je la fait contre le système capitaliste et contre les dominations qu’il favorise.”
les dominations qu’il favorise justement oui !
tu est partie pris coté A etV dans cette histoire et tu ne semble pas tres bien connaitre les conflits qui existe entre riot et roiser depuis bel lurette
et surtout SURTOUT tu ne parle pas du fait que tes amis ai déposé une fiche et un permis de construire sur un lieu habiter par d’autre c’est a dire au rosier et non a la riotiere
auras tu le courage de repondre a ça au lieu de faire un semblant d’honneteté truffer de mensonges et de pleurnicheries malhonnetes comme savent tres bien le faire tes amis
La mythologie des fiches qui protégeraient des expulsions …
Dans la réalité, l’exemple de la destruction des 100 noms démontre l’inverse.
Cet argument ou pseudo-argument renforce les croyant-e-s en la négociation et les compromissions avec l’état.
Pseudo-radicalité à posteriori développée à la médiapart / lundi-matin
“tu est partie pris coté A et V dans cette histoire et tu ne semble pas tres bien connaitre les conflits qui existe entre riot et roiser depuis bel lurette”
Non je n’étais pas là ! J’ai beau avoir lu des brochures, discuté avec différentes personnes qui y étaient. Tout le monde donne des versions différentes, comme dans tout bon conflit de voisinage ! Je ne vais pas passer mon temps à chercher qui a été le.a moins con.ne.s dans cette histoire. J’ai clairement autre chose à faire. Je vois juste que depuis un an et demis ça n’arrête pas, que c’est de plus en plus absurde. Des personnes qui viennent d’arriver racontent n’importe quoi et se sentent tout à fait légitime de tout faire sur le lieu.
Si on continue il se passe quoi ? Les enfants respectifs des deux camps font la guerre des boutons dans les champs ?
C’est du délire.
Vous êtes partis en colère, blessé.e.s, déçue.s j’en suis désolée. Je finirais peut être par faire ça moi aussi. J’espère que vous avez trouvé ailleurs un endroit où vous vous sentez respectez et à votre place.
“et surtout SURTOUT tu ne parle pas du fait que tes amis ai déposé une fiche et un permis de construire sur un lieu habiter par d’autre c’est a dire au rosier et non a la riotiere”
Ah non parce que mon texte était déjà bien long. Oui en effet ielles ont déposé une COP sur le Rosier, leur bergerie était déjà au Rosier alors rien de très étonnant. De plus Sème ta Zad avait décidé la stratégie de légalisation. Après discussion A. et V. ont signé le hangar de Sème ta Zad aussi c’est vrai et ielles ont bien pris cher à cause de cela j’en suis témoin et ceux malgré pleins de tentatives d’explications et de discussions.
Vous voulez faire quoi maintenant ? Faire la guerre contre elleux jusqu’à la fin des temps ?
“faire un semblant d’honneteté truffer de mensonges et de pleurnicheries malhonnetes comme savent tres bien le faire tes amis”
Je n’ai pas menti, ni pleurniché. Je n’ai pas du tout écrit ce texte pour vous convaincre de quoi que ce soit, je sais bien que c’est perdu d’avance. Je l’ai écrit pour me défendre parce qu’il y a une vidéo sur internet avec mon visage en premier plan. Que dans les commentaires sous cette vidéo je me sens clairement diffamée. Des ami.e.s de Rennes m’ont appelé parce qu’ielles avaient peur pour moi. C’est pour elleux que j’ai écrit et aussi pour moi. J’ai déjà vécu du harcèlement d’anonymes sur internet quand j’étais enfant, c’est comme une petite revanche sur la vie tu vois ;)
A la lecture de ton dernier message audrey, j’oscille sur la réponse à la question de savoir si tu es simplement naïve, ou bien juste de mauvaise foi.
Mais vu comme tu dépolitise la situation en l’appelant simplement “conflit de voisinage”, je penche plutôt pour la deuxieme.
M’est avis en plus que les “différentes personnes qui y étaient” avec qui tu as discuté ne portaient qu’une version, puisqu’il ne reste plus d’habitant.e.s du rosier qui ont vécu cette histoire depuis ses débuts, étant parties notamment dégouté.e.s et épuisé.e.s par les harcèlement de V. et A.
Tu dis que dans ce conflit tout le monde est con.ne, mais certain.e.s moins que d’autres. Et néanmoins, même dans ce dernier message, tu ne relaye que la version officielle des habitant.e.s de la riotière. Ce choix montre déjà ton parti pris, malgrès ce que tu essaye de présenter comme un point de vue personnel, ou tu serais presque neutre. Comme pour cette histoire de COP non consentie par exemple.
Et quand bien même, “régler” un conflit de cette manière expéditive, mode coup de pression, n’a rien à envier à la justice bourgeoise.
Et en disant ça tu admet déjà que V. et A. le sont aussi. Il n’y a pas d’un côté un couple de gentil.le.s gardien.ne.s de moutons et de l’autre des personnes qui abusent. V. et A. ont leur propre abus dans cette situation, leurs propres enjeux, et les rapports ne sont pas symétriques. Mais probablement que les question de classes te sont assez étrangères. Mais alors, qui est allé prendre le temps de poser à V. et A. que leur comportement dépassait des limites ? Personne on dirait. Il ne s’agit donc en fin de compte pas de régler le conflit, simplement de prendre position pour l’une des parties, celle qui est le mieux intégrer à la logique générale.
La partie la plus choquante restant ce passage “Des personnes qui viennent d’arriver racontent n’importe quoi et se sentent tout à fait légitime de tout faire sur le lieu.” Ainsi donc la ZAD est une propriété privée. Il n’est plus possible de venir s’installer (par ailleurs sur un lieu d’acceuil comme le rosier) et d’y habiter.
Mais merci d’avoir mis un nom sur ce visage, qui dans la vidéo m’a paru d’un mépris sans nom, ne regardant même pas dans les yeux la personne pendant qu’on lui annonçait le verdict du tribunal des usages et qu’elle tentait de se défendre.
J’arrive bien après la bataille….
Je suis tellement loin de tout ça physiquement et pourtant, allez, je me laisse prendre au “jeu” de te répondre Audrey… Lorsque tu es arrivée au Rosier c’était ma maison, je me souviens si bien de ton arrivée, de ton envie de “ne pas rentrer dans le conflit”, et pourtant de ton impact sur ma vie.. Je me souviens surtout de cette interrogation qui m’est resté: “alors pourquoi t’installer chez nous?”
Pourquoi ne pas aller à la Riotière?
Je suis désolée de tout ce que tu as vécu depuis, dans ce “conflit”. Sincèrement. Je sais combien il ne s’agit pas que de conflits politiques analysables, mais aussi d’amitiés, de sensible, d’attachement, de souvenirs, il s’agit d’habiter, de se sentir chez soi, ect..
Donc, très honnêtement je suis touché en te lisant de voir combien tu t’es retrouvée pris là dedans. Je comprends bien que tu ais pris le parti de la personne qui t’as “tendu la main”(même si ça pose des questions politiques) et que c’était la galère pour toi à l’époque donc t’installer au Rosier était paraissait une bonne option , tout ça tout ça.
Malgré tout je pense que t’inviter à poser ta caravane au milieu du Rosier n’était pas “anodin”, je pense que tu as été un “pion” peut être même inconsciemment de la part du couple dont tu es amie. Peut être bien que V. et A. se sont jsute dit “on a une pote en galère , là il y a un parking, fuck off on va quand même pas demander aux gens du Rosier l’autorisation de vivre!donc on l’installe là”…………
Et précisement c’est ce “fuck off” qu’il faut politiser aujourd’hui. Dans un “conflit” c’est important de se demander : les deux parties sont elles à positions égales?
Et dans cette guerre de territoire la réponse à mon sens est non. A aucun moment durant les années où j’ai habité au Rosier il n’était question de pouvoir se dire “fuck off” on ne va pas s’embarrasser de l’avis des habitant.e.s de la riotière (ou n’importe quel autre lieux de vie!!) pour faire quelque chose chez eux / installer quelque chose/ quelqu’un ..
Ce conflit est vieux, il date de l’installation d’un élevage de moutons . Dès le début il y a eu une scission politique ET sur des questions d’élevage ET sur des questions d’appropriation et d’usage de la terre (qui décide que toute la terre serve à ceci ou cela) ET sur la taille qu’un tel projet pouvait prendre (comment faire qu’un projet agricole n’empèche pas un lieux de vie de se développer), tout ça réuni sur une divergence de fond : “la lutte” était elle une lutte agricole…? Tu te doute que je me situe dans le camps du “non ce n’est pas une lutte agricole plus que n’importe quelle autre cause, nous sommes venues occuper ses terres et les défendre contre l’aéroport et le monde qui a besoin d’un aéroport” Comme il est loin ce discours…
Donc guerre de territoire qui symbolise au Rosier une problématique bien plus large sur la zad, engueulades interpersonnels qui se transmettent comme un héritage affreux et lourd aux nouveaux arrivants, nous voilà des années plus tard, et tu débarque à l’heure du “fuck off” pratiqué.
IL y a dans cette logique des trucs vraiment complexes, moi aussi j’ai passé par mal de temps, de nuits à me creuser le cerveau.
Des bouts qui touche au sensible, a la légitimité d’habiter, de revendiquer un chez soi, une propriété, à tout ce que ça a de critiquable mais pourtant comment c’est nécessaire affectivement de se sentir bien à un endroit.
Des questions d’à qui appartient la terre, qu’est ce que veut dire “commun” , quels sont les usages qu’on fait d’un territoire squatté, qui en décide.
Mais aussi des logiques qui poussent à se sentir fort en groupe contre les autres, pour défendre son idée, son projet, être ambitieux, avoir de l’assurance, une posture de conquête, “d’aller au bout”.. Et c’est là que j’en ai le plus chier…
Parce que quand ces fameux bergers “qui ont des projets d’avenirs et sont pas des branleurs eux” sont venus accomplir “leurs projets de vie” nous n’étions pas à armes égales : eux se projetaient chez moi ayant une autre base : la Riotière, et moi je me projetais chez moi avec pas d’autre échappatoire que partir si leurs projets prenaient trop de place.
Avec le recul je vois encore plus cette situation déséquilibrée : il n’y a pas un simple conflit quand des gens viennent imposer projets, gens et façon de faire chez toi, il y a une situation d’oppression.
T’es tu déja demandé pourquoi la bergerie de ce troupeau de moutons est installée au Rosier? Je ne doute pas que tu trouveras pleins de gens pour te faire le récit. En tous cas sache un élément : les habitant.e.s du Rosier nous n’étions déja pas d’accord…
Bref, aujourd’hui tu tente une résolution de conflit pour que tes potes ne “quittent pas leur projet de vie”. Et les nôtres?? Et ma vie ? Et celle de mes potes? Et nos projet à nous là dedans?.. Je me souviens de Quentin qui demande s’il peut installer “une quinzaine de moutons” dans les prés alentours..
On s’est bien fait enfler dans cette affaire !
Je me dis que c’est bien triste que tu te sois fait menacer , persécuter et autres intimidation en direct ou par le net, mais une façon de ne pas se bruler je crois que c’est de s’éloigner des flammes. Le feu brûle et parfois se répand..