Sivens : faire barrage
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : EcologieResistancesSivens
Lieux : Tarn
Lundi 9 septembre, le projet de territoire du bassin du Tescou a franchi une nouvelle étape. Cet épisode a révélé la mascarade que constitue ce prétendu “projet exemplaire de co-construction”. Depuis le début du processus, informations réelles et données scientifiques peinent à émerger face à la pression politique et à l’avidité brutale du lobby agricole qui biaisent les débats. Le texte issu de cette réunion a ainsi toute l’ambiguïté d’une langue de bois habilement maîtrisée par celles et ceux qui œuvrent à la fabrique du consentement. En effet, ce texte dit tout et son contraire, sonne différemment selon qu’il est interprété par les opposant.e.s au barrage ou par ses partisan.e.s. “Consentement” ou “consensus”, “ouvrage” ou “retenue”, les mots employés semblent volontairement rechercher l’équivoque. Ce qui apparaît, avec clarté et évidence, c’est le flou qu’entretient cette décision finale, un flou destiné sans doute à faire avaler toutes les couleuvres.Il est regrettable et scandaleux que des élu.e.s, amplement relayé.e.s par les médias, jouent sur l’ambiguïté de ce texte pour le plier dans le sens qui leur convient, celui d’un soi-disant consensus qui serait obtenu pour la construction d’un barrage. Cela relève, à nos yeux, d’une volonté délibérée de manipuler l’opinion publique.
Nous ne sommes pas dupes de ces malversations langagières : habitant.e.s du Tarn et du monde, attaché.e.s à notre territoire, et plus largement attaché.e.s à la protection d’une nature dangereusement menacée par la prédation capitaliste, nous exprimons sans ambages notre opposition à tout barrage sur le Tescou.
Nous récusons la légitimité de ce projet de territoire, qui n’est exemplaire qu’aux yeux du président du Conseil Départemental et de ses conseillers-ères, inféodé.e.s au lobby de l’agrobusiness et happé.e.s par leurs ambitions politiques plutôt que préoccupé.e.s par la défense du bien commun. Nous rappelons que ce projet de territoire a été entaché de dysfonctionnements et caractérisé par des pratiques douteuses qu’ont pu dénoncer certains des acteurs ; que le collège de citoyen.ne.s tiré.e.s au sort qu’il devait comporter ne fut qu’une entité fantoche ; que les participant-e-s qui le constituent ne représentent en aucun cas la population et que leur majorité s’est évertuée depuis le début à le réduire à la question du barrage alors qu’il prétend être un “projet de territoire”. La décision à laquelle il a abouti le 9 septembre ne témoigne nullement d’un souci de l’urgence climatique, de la volonté de promouvoir une agriculture relocalisée et respectueuse de la nature, d’une réflexion pour œuvrer à la réduction nécessaire des besoins en eau.
Contre cette décision et son manque de clarté, face aux destructions généralisées et irréversibles du capitalisme, nos arguments en faveur d’une agriculture réellement écologique et soutenable tout autant que notre attachement à la préservation de notre territoire sont plus que jamais d’actualité. À l’irresponsabilité des décideurs départementaux, nous opposerons donc à nouveau une détermination à la hauteur des enjeux du moment.
Collectif Tant qu’il y aura des bouilles
Jeudi 10 octobre à 8h30 aura lieu au TGI de Toulouse l’appel suite au non lieu dans l’affaire Remi Fraisse, tué par les forces de l’ordre il y a 5 ans sur la Zad du Testet dans la foret de Sivens (Tarn).
La famille de Remi appelle à se rassembler le jeudi 10 octobre dès 8h devant le TGI de Toulouse.
En 2014 la forêt de sivens dans le Tarn était occupée pour empêcher la construction d’un barrage sur la zone humide du Testet, cette retenue d’eau sur le Tescou dans la foret de Sivens est toujours contestée par de nombreux.euses militant.es et habitant.es de la region.
Le 25 et 26 octobre 2014 un week end festif était organisé pour remobiliser suite à des mois de violente répression auquel étaient confronté les occupant.es et face à la déforestation déjà bien entamée. Déjà de nombreux.ses personnes avaient été blessé.es sur zone et les militant.es ne cessaient d’alerter sur cette violence qui laissait présager un drame.
Remi, 21 ans, était venu en soutien aux occupant.es et militant.es. Il fut tué par un gendarme en pleine nuit le 26 octobre sur la zone par un jet de grenade offensive F1.
La justice et l’IGPN ont été saisis pour enquêter sur ce meurtre d’Etat. Le gendarme est bien identifié ainsi que tout ceux qui ont participé à cette mission pour attaquer les festivalier.es et occupant.es de la Zad.
Mais les magistrates (Anissa Oumohand et Elodie Billot) en charge du dossier estimèrent que les charges n’étaient pas suffisantes pour poursuivre le gendarme, ce qui amena à un non lieu ordonné en janvier 2018. Aujourd’hui la famille fait appel et nous souhaitons lui montrer notre soutien et notre solidarité en étant à leur coté le 10 octobre au TGI de Toulouse.
Tant qu’il n’y aura pas de justice vous n’aurez pas la Paix ! ACAB
Ps : cela ferra 5 ans ce 25 octobre 2019…
Appel du collectif Désarmons-Les :
Rassemblement pour dénoncer les violences, l’impunité et le racisme de la police et en solidarité aux victimes à l’occasion de l’audience de l’appel du non lieu dans l’affaire du gendarme responsable de la mort de Rémi Fraisse !
Parce que l’impunité a été érigée en système et le cynisme en morale. La logique mortifère de l’état tue et mutile désormais chaque semaine sans que rien ne l’ébranle !
Il y a 5 ans, Rémi Fraisse a été tué par une grenade lancée par un gendarme sur la ZAD de Sivens. Depuis, en janvier 2018, un non lieu en faveur du gendarme a été délivré par la “justice”. Sa famille fait appel de cette décision inique !
Il y a 14 ans, Zyed et Bouna sont morts en tentant d’échapper à la police. Les policiers ont été relaxés 10 ans après.
Et cette année les drames dus à la police se sont multipliés…
Au début du mouvement des gilets jaunes, Zineb Rédouane est morte chez elle suite à un lancé de grenade lacrymogène à Marseille.
Lors de la fête de la musique, à Nantes, Steve est mort noyé suite à une charge policière.
Alors quoi ? Maintenant on meurt en fermant ses volets ou en faisant la fête !!!
STOP ! Ces morts, parmi tant d’autres qu’on ne cite pas, doivent cesser…
Et nous ne comptons plus le nombre de blessé.e.s et mutilé.e.s … Dans les quartiers, sur les ZAD, et dans les mobilisations sociales, les armes, soient disant non létales, ont fait des ravages.
Et le nombre de blessés a augmenté de manière considérable. Sur les 20 dernières années : autour de 50 blessés graves. Durant le mouvement gilets jaunes, en l’espace de quelques mois : un bilan alarmant avec une morte, des milliers de blessé.e.s dont au moins 5 mains arrachées et 24 éborgnées …
Et puis s’en suivent toujours : Déni de transparence, mensonges des policiers, des gendarmes et même de l’IGPN, dissimulations de preuves, et une justice très lente qui acquitte !
Nous nous devons de combattre, pour notre dignité et pour que chaque policier tremble de peur à l’idée même d’appuyer sur la gâchette, de dégoupiller une grenade ou de procéder à des techniques d’immobilisation mortelle.
La solidarité est une arme face à l’impunité de l’État et de ses chiens de gardes qui organisent la répression dans les quartiers et dans les mobilisations sociales.
Ce 10 octobre à 8h30, ce ne sont pas 30 personnes qui doivent être présentes au tribunal de Toulouse, mais des centaines de personnes en hommage à Rémi et :
– pour exprimer notre solidarité avec la famille Fraisse et toutes les autres victimes. Pour la vérité et la justice !
– dénoncer le racisme d’état, la criminalisation des militant.e.s, la banalisation des violences, les dérives de la police et son armement
Rappel : pas de drapeaux, mais apportez vos banderoles, pancartes, autoc, etc.
https://www.facebook.com/events/1004663609925701/
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source: https://iaata.info/Appel-du-non-lieu-dans-l-affaire-Remi-Fraisse-3613.html