L’ « Europe » et ses mystifications

En 1914-18, les puissances impérialistes européennes se sont livrées une guerre sans merci pour le partage des colonies. Grand perdant de cette guerre, l’impérialisme allemand était censé gagner le pardon par une croisade contre l’Union Soviétique, mais à la place Hitler a réclamé un nouveau partage des colonies. Après la deuxième guerre mondiale, il a émergé un seul impérialisme dominant : l’impérialisme anglo-US représentant deux oligarchies « cousines » dont les liens n’ont cessé de se développer depuis l’indépendance des Etats-Unis.

Ce n’est pas pour garantir une quelconque paix que, sous cette tutelle anglo-US, les gouvernements capitalistes de l’Europe occidentale « continentale » ont décidé dans les années 1950 de promouvoir l’ « Europe » qu’on nous impose à présent, mais tout simplement pour réorganiser le capitalisme et l’impérialisme d’après-guerre.

On nous dit que cette « Europe » aurait évité une nouvelle guerre, mais la réalité est que les ex-puissances continentales : France, Allemagne, Italie… n’étaient plus en mesure de la déclencher, les moyens leur faisant défaut et leur indépendance étant plus formelle que réelle. A présent, la mondialisation financière étant faite et les multinationales industrielles étant devenues plus puissantes que de nombreux états théoriquement souverains, il existe une seule force hégémonique dans le monde et l’appareil politique et militaire de l’ « Europe » est à son service, tout comme ceux de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis.

Le seul objectif militaire de l’ « Europe » est d’apporter une aide conséquente à l’entreprise de domination mondiale de l’impérialisme anglo-US au sein duquel les « sous-oligarchies » locales se sont intégrées. Mais on nous vend cette politique militariste avec des slogans tels que la prétendue « necessité d’une Europe forte pour garantir la paix et la prospérité », etc…

Quelle paix ?

Toute l’après-guerre a été noyée de guerres impérialistes et de guerres civiles suscitées par les puissances impérialistes, de coups d’état manigancés pour empêcher de nombreux pays d’accéder à l’indépendance, de massacres de populations résultant de ces pratiques… Des membres de l’Union Européenne y ont joué un rôle essentiel. A présent, les troupes des pays de l’Union Européenne interviennent en Irak, et on ne parle que de renforcer la machine militaire « européenne ».

Quelle prospérité ?

L’ « Europe » c’est le renforcement des moyens du capitalisme à l’échelle continentale, une « minimalisation » du droit, une politique antipopulaire qui anéantit les acquis démocratiques des pays qui en font partie, la généralisation du dumping social… Quel est le bilan de l’adhésion de l’Espagne, du Portugal, de la Grèce, il y a vingt ans ? Le niveau de vie à reculé dans ces pays, comme en France ou en Allemagne. Tout le monde a été perdant. Et à présent, des pays avec des SMIC à 100 ou 200 euros par moins viennent de rejoindre l’Union Européenne.

L’ « Europe » capitaliste, c’est pire que les capitalismes « nationaux », car plus forte et capable de méfaits encore plus grands. Et plus on laissera « construire » l’Europe, plus toute tentative de changement social deviendra difficile à déclencher et facile à réprimer.

Il ne saurait en être autrement sous le capitalisme, et c’est pourquoi sous ce régime économique l’ « Europe » ne peut être que ce qu’elle est : une machine financière et militaire sans précédent au service des oligarchies. L’ « altereuropéisme » est une mystification.

{{TEL EST LE SENS REEL DU CHOIX QUI SE POSE A PRESENT : DEVONS-NOUS SOUTENIR OU COMBATTRE LA « CONSTRUCTION EUROPEENE » ?

IL EST EVIDENT QUE LES TRAVAILLEURS DOIVENT LA COMBATTRE.

Il faut SORTIR DE L’EUROPE}}

Sortir de l’Europe

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