Journée de discussion sur les perspectives de lutte anticarcérale au csa d’ivry
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Lieux : Ivry-sur-seine
Personne ne peut être assuré.e de n’avoir jamais à subir la prison, que ce soit en étant enfermé.e ou à travers ses proches. Il faut garder en tête que la prison, ainsi que la police et la justice en amont, dirigent leur répression spécifiquement contre les personnes qui ne veulent pas rester à leur place de dominé.e. La prison représente la sanction ultime de l’arsenal répressif par lequel l’État cherche à anéantir toute envie de débrouille, de refus, de révolte. A l’extérieur, la crainte du passage en taule ou l’espoir d’un contrôle judiciaire moins strict te fais accepter de travailler gratos pendant des TIG ou encore de normaliser ta vie en fonction de leur morale. A l’intérieur des murs, la carotte des remises de peines, l’espoir d’une cellule en régime ouvert ou le bâton du mitard permettent à l’administration pénitentiaire d’obtenir le calme à peu de frais. Par cette gradation des sanctions la justice et l’administration pénitentiaire trient, isolent, pour mieux maintenir chacun-e sous contrôle, et qu’on devienne nos propres flics.
Même si ce constat du rôle de la prison dans la bonne marche de ce monde est plutôt partagé au sein des luttes anticapitalistes et libertaires, on peine à s’y attaquer réellement. Notre rapport à la prison se cantonne souvent à l’urgence : celle de l’antirépression pour éviter que des camarades s’y retrouvent enfermé-e-s, ou bien du soutien quand certain-e-s se retrouvent dedans. Même si ces formes d’entraide et de solidarité sont nécessaires et bienvenues, elles restent un privilège dont ne disposent pas tou-te-s les prisonnier.e.s et ne devraient pas se substituer à une dynamique de lutte contre la taule.
La lutte anticarcérale doit être dirigée contre la prison et son enfermement, mais aussi contre le système de surveillance et de gestion des populations qu’elle sous-tend. On ne peut pas se contenter de murs repeints, de douches qui ne sentent plus la pisse et de l’éloignement des rats. On ne peut pas souhaiter substituer à la prison la surveillance électronique, ou l’assignation à résidence. Il est temps que les luttes anticarcérales reprennent force et détermination. Il est temps que la prison soit considérée autrement que comme un simple outil de répression des luttes. La prison est au cœur des logiques d’exploitation et d’oppression, c’est pourquoi il faut la combattre.
Nous proposons une journée de discussion et de réflexion sur cette thématique. Nous nous nourrirons de témoignages de luttes passées et présentes, de l’extérieur comme de l’intérieur ou dans une dynamique de va et vient entre les deux. Ces témoignages précéderont une discussion sur les perspectives de luttes anticarcérales à Paris et ses alentours. On pense par exemple aux différents projets carcéraux actuels, comme le plan de construction de nouvelles prison où bien la réouverture prochaine de la prison de la Santé.
Le samedi 7 avril
Programme de la journee :
10h – extraits du film « COPEL : Une histoire de révolte et de dignité » (2017)
11h30 – intervention sur les luttes à l’intérieur
13h – repas
14h – discussion autour de la lutte contre la maxi-prison à Bruxelles
15h30 – discussion sur les perspectives de luttes anti-carcérales
au Centre Social Autogérée Vaydom
37 rue Marceau, 94200 Ivry-sur-Seine
M7 Pierre&Marie Curie / T3 Maryse Bastiee
N’hésitez pas à apporter vos gâteaux, on fournit le thé et le café !
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