En réalité, le butin est bien maigre. En cherchant un peu, on trouve bien quelques rares personnes à avoir contesté un jour publiquement le projet d’aéroport puis à avoir déclaré cette semaine qu’il faudrait respecter le « verdict » de la consultation. Mais elles se comptent sur les doigts d’une main. Qu’il s’agisse de Mme Royal, ministre et donc inféodée à M. Valls ; de M. Nicolas Hulot, figure médiatique qui tient à rester aussi lisse que possible ; ou encore de M. François de Rugy, politicien bien esseulé à force d’opportunisme éhonté, on ne voit de toute façon pas bien qui aurait pu miser sur leur fidélité ou sur leur engagement.

Pour le reste, contrairement à ce que cherche à affirmer le Premier ministre, ce ne sont non pas quelques « extrémistes » mais bien l’ensemble du mouvement anti-aéroport – associations, organisations, alliés syndicaux, comités locaux, élus et jusqu’aux représentants des Verts – qui contestent la légitimité de la consultation. Tous appellent en ce sens à poursuivre la lutte. C’est là le fait politique majeur à l’issue de ce scrutin pipé et l’affront dont M. Valls cherche à atténuer la portée. Et ce sont bien, aujourd’hui encore, non pas seulement les dits « zadistes » mais aussi les paysans et habitants historiques qui ont décidé de continuer à habiter, cultiver et défendre ce bocage. Il faudra que le gouvernement s’y fasse : les opposants dans toute leur diversité n’envisagent pas une seule seconde l’idée qu’une opération d’enfumage aussi grossière puisse leur faire baisser les bras. Elle n’entame en rien leur détermination à s’opposer à la marchandisation du monde et à la destruction du vivant. Ils l’ont réaffirmé ce dimanche soir à la Vacherit dans une ambiance joyeuse et combattive. Nous ne doutons pas un instant qu’ils seront des dizaines de milliers à en faire la démonstration en actes si nécessaire.

Il n’y aura jamais d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ! La zad continuera à fleurir !
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