Ko a cannes : les crs chargent… 3 blesses dont un nantais.
Catégorie : Local
Thèmes : Archives
Vers 16h30, suite à la manif interpro, une centaine de manifestants choisissent d’intervenir là où se situe l’un des symboles de l’injustice : l’industrie juteuse du bisness des grosses boites de ciné qui oublient un peu trop vite le nombre d’intermittents et précaires qui les nourrissent. Ils choisissent donc d’occuper le hall du Cinéma Star. La présence de plus de 500 manifestants dans l’après-midi, dont de nombreux réalisateurs de la croisette, de José Bové & Michael Moore, regonfle le moral des troupes qui essayent de se faire entendre depuis bientôt un an, sans le moindre résultat. Si, je suis injuste, j’oublie qu’on a daigné donner une miette aux femmes enceintes, parce que la, ça faisait vraiment trop moche, ces ventres ronds criant famine !
Seulement voilà, on n’interrompt pas impunément le Capital en marche, quand bien même il s’agit d’une action pacifique, d’information auprès des acheteurs, producteurs & quelques spectateurs. Pacifique autant que faire se peut puisque plus des trois quart des personnes présentes ne « sont pas concernées » par ce problème & gueulent une fois de plus à la prise d’otage !
Heureusement, nos chers CRS sont là pour les sauver, ces « otages » ! Ils procèdent à l’évacuation de manière hyper violente, l’AFP signalant même le témoignage de PLUSIEURS journalistes (si, si, pas tous pourris !) ayant vu l’un d’entre eux casser sa matraque sur la tête d’un manifestant. Panique, hurlements… Tout le monde se disperse…
Un copain de Nantes, présent et ACTIF dans la lutte depuis le tout début, est à l’hosto. Nous pensons tous à lui, et aux autres, pour qui, ce soir, les discutions prises de tête en AG sont devenues bien dérisoires…
Aujourd’hui, les flics cognent. Demain, la trêve entre la CGT & les directeurs du festival prend fin… Pendant ce temps là, toujours rien de concret, des promesses en l’air, des tentatives de gagner du temps… Il est temps qu’on nous prenne au sérieux !
En Italie, les copains sont prévenus et vont monter au créneau…
Et nous ?
Pour toutes questions :
Ligne « centre de coordination » sur Cannes : Tel : 04 93 39 24 28 ou 06 33 22 90 08
quelques heures après leur évacuation violente par la police du capital, les intermittentEs viennent d’aller réclamer (il est 20h50) la remise en liberté des gardéEs à vue. MAIS ils ont de nouveau croisé sur leur route les CRS qui ont de nouveau chargé violement. coups de poings, coups de matraque… la répression continue. silence, les bourgeois vont au cinéma…
Soyons le plus nombreux possible pour la deuxième semaine. La tension monte…
Avec le Pont de l’Ascension, c’est possible de venir dès jeudi matin jusqu’à la fin du festival ( dimanche). L’ouverture était un peu molle, la cloture ne le sera pas….
Pour lire le communiqué des intermittents et precaires d’ile de france cliquer ici: CANNES : COMMUNIQUÉ DU 15/05/2004 21H
D’autres informations sur http://cip-idf.ouvaton.org/
VIDEO DES VIOLENCES POLICIÈRES À CANNES (15/05)
Enfin CANNES : BLOCAGE PLACE DU 18 JUIN
et CANNES : EXPULSION PLACE 18 JUIN ET RETOUR AUX MUTILÉS
Beaucoup d’autres informations sont regulièrement publiées sur imc nice
Témoignage passé sur la liste de discussion du Fourneau :
> Salut,
Je suis un des interpellés du cinémas le Star samedi à Cannes. Je suis sorti avec les autres du commissariat de Cannes samedi à 23 H
Petit mot juste pour dire un peu comment ça s’est passé de mon point
de vu.
D’abord nous n’étions pas tous et toutes des intermittent/es présent/es à cette occupation mais il y avait aussi des chômeurs/euses, précaires, salarié/es (c’est mon cas, même si c’est pour plus très longtemps).
Je me suis retrouvé au cinémas avec les camarades pour participer à la ligne
de blocage. Nous étions déterminés mais pas agressif ni avec les personnes qui souhaitaient entrer, ni avec les policier en civil qui eux, était très arrogant et provocateurs.
Nous avions repéré des « civil » à l’intérieur du cinémas qui ne portait
pas de brassards (ce qui s’est confirmé par la suite quand ils ont chargés).
A un moment, nous avions une discussion avec quelqu’un qui se présentait comme un réalisateur indépendant qui en avait chié pour monter son film et que l’on gâchait sa vie. A ce moment précis nous lui avons dit que nous étions désolé. Nous avons même eu une discussion entre nous sur la l’action : bref, on est pas une armée, on a nous doutes et c’est très bien comme ça.
Nous lui avons dit qu’on allait discuter entre nous et qu’on allait
lui donner une réponse.
A ce moment là, ça s’est accéléré, le commissaire est arrivé, il nous a toisé et dit à ses troupes « virez moi tout ça ». Il n’y avait alors que
des civils, on a résisté, on a tenu la ligne alors que nous étions en tenaille (CF les civils de derrière ont mis leur brassards et nous ont pris en sandwich avec leurs collègue de devant). Ils étaient tous à jubiler -sans exagérer- d’avoir enfin du sport et s’en donnait à coeur joie de mandales et coup de pieds en tout genre, sourir au lèvre.
Mais ils n’avaient pas le dessus.
C’est alors que les policiers en tenue sont arrivés et nous ont fait
dégageravec la violence que vous avez pu voir à la télé ou dans les médias.
Ensuite, il se sont mis en ligne pour interdire l’entrée. C’est a ce moment que j’ai pris des photos de leurs ligne (voir photos en fin de
message*). On pensait que c’était terminé et qu’on allait gueuler quelques slogans et partir un peu après.
Tout à coup, un des civils qui avait l’air le plus gradé à désigné quelques
personnes -dont moi- en disant « lui lui lui et lui vous me les chopez !! ».
La, j’ai commencé à essayer de me barrer mais avec la foule y avait pas moyen, un copain m’a agrippé et il s’est fait aussi embarquer. Il m’ont chopé, et m’ont traîné à l’intérieur tout en me faisant la haie d’honneur
au passage (tu passe dans un couloir de flic qui te « baptisent au passage ». Ensuite, à plat ventre dans le cinémas avec du verre cassé par terre, menoté
dans le dos avec insultes de rigueur.
Un camarade avait la gueule en sang à coté de moi.
J’avoue avoir eu peur pour la première fois dans ce genre de cadre, j’ai vraiment cru que les flics allait faire une connerie. Pour l’anecdote, j’ai appris après qu’un des flics blessé l’a été par un de ses collègues qui ne l’avait pas reconnu.
Ensuite, c’est plus classique : commissariat, morale (vous n’avez pas
passé l’age de faire ça), menace (vous allez prendre un maximum). Cellule glauques, repas dégueulasse qu’il te font payer le prix fort. Enfin, l’avocat est arrivé et ils s’est entretenu avec chacun de nous et nous et il m’a dit que nous allions être libéré bientôt.
Résultat : j’ai du mal à mâcher, quelques bleus mais ça va.
Concernant les poursuite : à suivre (on nous a rien dit).
Voilà
Jérémie »
—-
fin du témoignage. La photo jointe n’a pas fonctioné, mais y’en a d’autres sur les liens cités avant.
Il y a aussi de nouvelles vidéos (qui fonctionnent !) sur le site de la Cip Idf
Les vidéos de Cannes en ligne : sur Indy Nice