La fin du combat juridique ?

Outre les interrogations sur l’indépendance de la justice que soulève ces rejets (Le Tribunal Administratif de Grenoble, lui, annulait il y a peu un projet infrastructurel sur la commune de Roybon au motif de problématiques concernant la loi sur l’eau sont similaires), il semble nécessaire de rappeler que de nombreuses autorisations sont encore nécessaires (défrichement, déplacements, campagnol amphibie, permis de construire…). De plus, ces rejets vont faire l’objet d’un appel en cour administrative, et nous rappellerons que c’est suite à un jugement en appel que le projet d’extension de Donges Est avait été annulé en 2009.
Le combat juridique a pu montrer son efficacité, notamment en retardant l’avancée du projet, mais il apparaît de plus en plus clair que la résistance sur le terrain sera décisive.

Des connivences entre UMP, PS et Vinci

Les appels convergents de l’UMP/républicains et du PS local au gouvernement montrent parfaitement la connivence idéologique existant entre les deux appareils politiciens, si certains en doutaient encore. Ces liens idéologiques vont d’ailleurs de pairs avec les liens unissant la multinationale Vinci et les appareils de pouvoir. Rappelons qu’en 2009 l’appel d’offre sur la concession du projet d’aéroport, remporté par Vinci, avait été lancé alors que le préfet de Loire-Atlantique était un certain Bernard Hagelsteen, aujourd’hui conseiller de Pierre Coppey, président de Vinci-Autoroutes. L’année dernière, c’était Loic Rocard (fils de…) qui était nommé au cabinet de Manuel Valls. Or, celui que l’on présente comme « l’ingénieur en chef » du premier ministre, en charge de l’énergie, des transports et de l’environnement, occupait précédemment le poste de directeur d’exploitation de Cofiroute, filiale de Vinci-Autoroutes.
Le constat sur les intérêts de classe communs entre membres du gouvernement et de l’appareil d’État et la multinationale Vinci est évident. Les récentes déclarations bellicistes de Manuel Valls et Bernard Cazeneuve montrent qu’à ces intérêts commun s’ajoutent aussi une très certaine stratégie d’intervention sur la ZAD.

Une intervention violente se prépare

C’est ce que beaucoup disent pressentir sur le terrain. En octobre-novembre, comme lors de la tentative d’évacuation de l’opération César en 2012 ? En janvier, après les élections régionales ? Ce qui est sûr c’est que l’État se prépare. En effet, au mois de mai dernier Stephan de Ribou, militaire de carrière ayant dirigé plusieurs interventions à l’étranger, est nommé sous-préfet de Loire-Atlantique spécialement dédié à la question de Notre-Dame-des-Landes. Il est présenté par presse-océan le 9 juillet devant son  « bureau arborant des petits airs d’état-major, avec des cartes du département épinglées sur les murs. Le nom de Notre-Dame-des-Landes y figurant en gros caractères ». L’image que veut donner la préfecture est parlante.
Quelques mois après la mort de Rémi Fraisse sur la ZAD de Sievens, ceci augure de funestes projets. D’autant que la ministère de l’intérieur vient récemment de réaffirmer son intention de ne pas suspendre l’utilisation d’armes dites non létales types Flash ball ou LBD.

Résister à l’évacuation de la ZAD !

La lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-landes n’est pas une simple bataille juridique sur des problèmes environnementaux, mais bien un épisode de la lutte des classes, de la bataille pour la démocratie pour que les masses contrôlent leur cadre de vie en Bretagne ou ailleurs.
Cette bataille doit continuer à se mener sur tous les fronts, juridiques certes, mais aussi sur le terrain pour s’opposer à toute tentative d’évacuation de la ZAD ou de prospection quelconque pour un début de travaux et par des actions de masses contre les intérêts, locaux et activités des promoteurs de l’aéroport.
Nous appelons l’ensemble de nos sympathisants et militants à continuer à participer à la résistance à l’aéroport et son monde en respectant la complémentarité des formes de luttes.
Nous réaffirmons notre totale et entière solidarité avec l’ensemble des militants inculpés, condamnés, incarcérés, matraqués, éborgnés, blessés pour leur participation à cette lutte.

La Gauche Indépendantiste.

http://www.bretagne-info.org/2015/07/24/evacuer-la-zad-reaction-de-la-gauche-independantiste/