Bagnolet-montreuil (93): récit de la manif de solidarité avec le transfo expulsé
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Logement/squat
Lieux : BagnoletMontreuilParis
Sur la place du métro Gallieni, des tracts annonçant l’expulsion du Transfo sont distribués. Tout le monde est rassemblé en haut des escaliers qui mènent au métro Gallieni, ça donne l’impression qu’on n’est pas bien nombreux, mais lorsque ça part en manif, on s’aperçoit qu’on est sûrement pas loin de 500, avec plein de têtes vues au Transfo ces deux dernières années, ça fait plaisir ! C’est d’autant plus rassurant que la présence policière est assez flippante. Y’a des fourgons de CRS partout, pas tant de civils que ça, mais des CRS par centaines… Bien sûr, il y en a aussi plein devant et derrière le Transfo, à croire que celui-ci a soudainement été transformé en Ministère de l’Intérieur !
La suite du récit, ici avec plein de photos:
http://fr.squat.net/2014/10/24/bagnolet-montreuil-93-recit-de-la-manif-de-solidarite-avec-le-transfo-expulse/
il est bien d’être parti en manif lors de ce rassemblement, malgrè le
dispositif policier important observé en centre ville de Bagnolet, au métro
galliéni, devant le transfo ou encore à la porte de Bagnolet. à l’approche du
transfo ou ils nous attendaient, les flics ont été étonné de nous voire prendre
l’avenue galliéni, et certains de la manif
également.
Alors voici une petite visite guidée des endroits visités :
– 124 avenue de galliéni, ancien squats des baras. il fut fermé cet été, ce qui fut
l’occasion d’une petite lutte avec un campement de plusieurs jours devant la mairie,
puis suite à une évacuation ordonné par la mairie et à un campement sous l’A3 un
nouveau squat à ouvert. voire ici une chronologie :
http://paris-luttes.info/expulsion-du-collectif-des-baras – plus globalement cette
rue est le futur lieu du réaménagement du quartier de vieux entrepôts vont être
détruis et remplacés par de grands immeuble afin de faire une continuité
architecturale entre la porte de Montreuil et les mercuriales.
– croisement avenue de galliéni et la rue Édouard Vaillant : les puces de bagnolet,
qui est en ce moment l’objet de gros conflit. La mairie secondée par la préfecture a
déclaré la guerre au biffins, une trentaine de keufs supplémentaires quadrillent le
secteur, intimident, coursent et
dépouillent les petits vendeurs.
– square de la rue Édouard vaillant, c’est un des lieux principales de la guerre que
la municipalité a lancé contre les biffins. Au début du mois une réunion publique a
été organisé avec des habitants afin de régler les détails en vue de travaux qui
vont clôturer le square et privatiser cet espace afin d’y faire place nette. Les
biffins, joueurs de bento, et ceux qui venaient juste ici se poser un peu sont
persona non grata. La mairie et la pref jouant à la perfection les rengaines
populistes et sécuritaires afin d’alimenter une guerre des pauvres contre des
pauvres. Un habitant demandant même, lors de la réunion publique de réquisitionner
un canon à eau pour pulvériser les marchandises, ainsi que les vendeurs…
Proposition saluer par des rires et applaudissement, bonne ambiance dans le
quartier. voire ici le communiqué de prenons la ville :
http://paris-luttes.info/quartier-des-coutures-des-clotures
– angle entre la rue de paris et la rue d’alembert, c’est ici il y a un peu plus
d’un an (le 17/10/2013), qu’un montreuillois de 17 ans mourrait poursuivi par la
police en tombant de moto.
– la rue de paris… toute une histoire cette rue, c’est un mélange entre ce qui
persiste d’être un quartier populaire, et les siéges des fossoyeurs de nos luttes
(la cgt, les banques…entre autres).
– si il n’y avait pas eut la nasse, où on aurait pu aller ? devant le tribunal
administratif (50m plus loin rue de Paris), devant le siége de l’architecte carcéral
archi 5 (rue voltaire)… Mais ce n’est que partie remise. On reviendra pour une
nouvelle visite du quartier.
Jeudi 23 octobre, à 6 heures du matin, les occupant-es du Transfo, un lieu autogéré depuis 2012 aux frontières de Bagnolet et de Montreuil, ont été expulsé-es sous l’assaut de pelleteuses et d’unités de CRS. Une expulsion particulièrement violente, réalisée juste avant la trêve hivernale, avec un déploiement de forces ahurissant. Une fois de plus, la justice a privilégié les intérêts financiers des propriétaires, en l’occurrence EDF, engagée dans un vaste projet immobilier sur le secteur : plusieurs tours dont la construction se fera sans concertation avec les habitants. La préfecture a prêté son concours à cette opération lucrative, sans lésiner sur les moyens policiers.
Parti-es en manifestation le soir-même, les expulsé-es et leurs soutiens ont réussi à atteindre la rue de Paris, à Montreuil. Ils y sont littéralement encerclés par plusieurs unités de CRS, [vers] 19 heures. Pour une petite centaine de manifestant-es, toute une portion de la rue est mise sous séquestre par une meute de robocops casqués, bouclier et matraque en main. Les habitant-es se voient refuser tout accès à la zone, y compris ceux qui y ont leur domicile et veulent rentrer chez eux. Un jeune livreur de pizza prend des coups pour avoir voulu délivrer sa commande derrière la haie de pandores. De sa fenêtre, un homme s’adresse à son amie, bloquée derrière les boucliers. Quelques slogans fusent, mais le sentiment dominant est la consternation, entre colère et stupeur. Une fanfare joue Bella ciao des fenêtres d’un immeuble, pour briser le silence. Les gens applaudissent.
En réaction, les robocops élargissent leur zone d’occupation, bousculant les riverains attroupés avec leurs boucliers, annexant une portion encore plus grande de la voie, déjà envahie par une multitude de fourgons de CRS. Faute de pavés, un riverain en colère balance des croquettes aux pieds des « chiens de garde du capital ». Pendant ce temps, loin du regard de tou-tes, les manifestant-es sont parqué-es, certain-es arrêté-es, embarqué-es dans des camions, d’autres évacué-es sous escorte policière.
Le blocus durera jusqu’à 22 heures. Cette opération policière démesurée n’est pas sans rappeler les campagnes de rafles de sans-papiers organisées à Paris. Elle s’inscrit dans le climat répressif instauré par le gouvernement Valls, pour mieux imposer sa politique de casse sociale. Elle doit aussi nous alerter. Le capitalisme en crise n’aura de cesse de réduire nos droits les plus élémentaires, de restreindre nos libertés, pour assurer sa survie. Ne le laissons pas faire.
[Publié le 26 octobre 2014 sur Paris-Luttes.Info : https://paris-luttes.info/montreuil-sous-blocus-policier]