Nuit de rage contre le fn
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Actions directesAntifascisme/racismeElectionsImmigration/sans-papierEs/frontieresResistances
Lieux : Rennes
À l’heure des comptes, il y aura bien – à côté des fascistes réfugiés derrière Twitter et le lot habituel d’amoureux de l’ordre, quelques candidats aux municipales et leurs partis pour pleurer misère sur les vitrines brisées de banques, d’assurances, d’agences immobilières, sur le début d’incendie du commissariat ou les pavés qui pleuvaient sur la flicaille.
A croire que la pire bourgeoisie financière, spéculative et immobilière, dont les enseignes qui colonisent le centre ville ont été prises pour cible ce soir, n’aurait pas un rôle déterminant dans la montée de l’extrême droite en France et en Europe…
Que les choses soient claires : lorsque la préfecture (PS) dépêche deux ou trois cent hommes et plusieurs canons à eaux pour assurer le service d’ordre d’un meeting FN, alors qu’une municipalité accueille dans un haut lieu des luttes ouvrières un bureau politique des fascistes, ce n’est que le tarif minimum que de faire payer à coup de pavés ces ennemis des luttes pour leur accueil et leur défense physique du FN.
Ce dispositif, de même que les arguments pathétiques invoqués par la mairie pour justifier la tenue du meeting, prouvent en tous cas un fait désormais inéluctable : le Front National fait partie intégrante de l’ordre républicain, et constitue sa facette la plus sécuritaire, post-coloniale, celle du charognard qui vient se nourrir des restes du mouvement ouvrier.
Il n’y a donc pour nous plus lieu d’attendre de solutions politiques d’une union sacrée ou d’un front républicain composé de partis et de groupes qui ont contribué par leur nullité, leur soumission ou leur soutien au capitalisme de crise, à créer les conditions idéales au développement des mouvements fascistes.
C’est à ce titre que nous nous revendiquons antifascistes, autonomes et révolutionnaires : nous n’entendons pas gérer la montée de l’extrême droite, nous entendons la combattre par tous les moyens et sous toutes ses formes.
A cet égard, nous ne laisserons pas le monopole de la violence politique aux bandes de skins et à la police, et nous appelons à se la réapproprier comme stratégie historique du mouvement ouvrier et révolutionnaire pour en refaire un outil de lutte parmi d’autres, sans diabolisation ni fétichisme.
Nous l’avions dit dans notre appel, le FN désormais conforme aux critères des partis bourgeois n’est que la partie institutionnelle d’un mouvement réactionnaire diffus, que nous devons combattre sur un spectre bien plus large : des milices de ratonneurs à la gestion coloniale des quartiers, des intégristes homophobes appelant à faire des femmes des mères-pondeuses au foyer aux bureaucrates chargés de la gestion des rroms et des sans papiers…
Ils sont désormais prévenus.
Si cette nuit de rage était un contre-feu salutaire dans un contexte marqué par les poussées réactionnaires, nous appelons à étendre partout le mouvement et les actions pour enfin contre-attaquer et retrouver la joie de lutter !
Et qu’on se le dise : malgré les charges des gardes mobiles et de la BAC, les blessures et les gazs qui pleuvaient indistinctement sur la place Sainte Anne, cette soirée était pour nous tous une grande bouffée d’air dans la puanteur qui règne aujourd’hui en France.
Salut à toutes celles et ceux qui sont venus lutter à nos côtés ce soir !
Collectif Rennais Autonome Contre l’Extrême Droite – CRACED
Le Front national se vantait de pouvoir rassembler 300 à 400 personnes à Rennes dans la salle historique du mouvement ouvrier local : ils étaient finalement moins de 100 samedi soir !
Cet échec tient indéniablement en partie à la grande réussite de la mobilisation antifasciste qui a réuni 600 personnes. Le NPA se félicite de cette réussite. La responsabilité des quelques incidents qui ont émaillé la manifestation est partagée. Elle est partagée entre le FN 35 qui, ces derniers temps, a ajouté à son habituel discours de haine la multiplication des provocations envers les antifascistes, la mairie socialiste qui a décidé de louer au Front National l’ancienne Maison du Peuple sachant la provocation que ça représentait et les autorités qui ont dépêché 300 policiers et gendarmes mobiles pour permettre au F-Haine de se réunir.
Loin des « scènes d’émeutes lourdement armées » fantasmées par le Front National, on a assisté samedi soir à une certes vive mais saine réaction du corps social réunie place des Lices qui ne pouvait se contenter de la réaction symbolique et des seuls discours tenus devant la mairie.
Le NPA tient à affirmer sa solidarité envers les deux manifestants blessés du fait de l’utilisation de grenades assourdissantes par les forces de l’ordre et envers les quatre manifestants interpelés. Nous exigeons l’abandon de toute poursuite. A nos yeux l’antifascisme n’est pas un crime, permettre la montée des idées xénophobes, sexistes et homophobes en est un.
NPA 35
Le Comité Syndicaliste-Révolutionnaire (CSR) Bretagne se félicite du succès de la mobilisation antifasciste samedi 8 février à Rennes. De nombreux jeunes, travailleurs et syndicalistes ont manifesté dans la ville et autour de la Salle de la Cité où le Front National organisait une réunion publique.
Les Organisations Syndicales départementales CGT/FO/Solidaires demandaient seulement à la mairie PS/PC de donner une autre salle au FN parce que la Salle de la Cité où s’est tenu le meeting est l’ancienne Bourse du Travail de Rennes où s’organisait le mouvement syndical depuis 1925.
Pour les CSR, ce n’était pas suffisant. Notre objectif est que le FN ne puisse jamais se réunir publiquement. Le FN déclare être un parti politique comme les autres et revendiquent donc les droits démocratiques d’expression publique. C’est d’ailleurs la stratégie de la direction du parti de dé-diaboliser le FN pour élargir son électorat qui hésiterait à voter pour un parti raciste et fasciste.
Le FN a été fondé par des fascistes pour rassembler largement autour d’eux et leur permettre d’accéder au pouvoir. Son projet fasciste est camouflé derrière un discours raciste. Mais les cadres organisateurs du FN sont nombreux à être des fascistes et des groupes fascistes fournissent des militants au FN.
Par conséquent, on ne peut laisser ce parti s’exprimer à moins d’accepter le danger fasciste se renforcer dans le pays. Aujourd’hui à Rennes, des militants fascistes agressent des militants syndicaux et politiques dans la rue, tagguent des inscriptions nazies sur les locaux syndicaux. Le PS au pouvoir à l’Etat et à Rennes laisse le FN se renforcer par calcul électoraliste pour affaiblir la droite UMP et ainsi conserver le pouvoir aux élections. Sa politique de cadeaux au patronat sur le dos des travailleurs et du peuple accroît la misère, le chômage et le racisme déjà présent et par conséquent le vote FN.
Le fascisme peut venir au pouvoir légalement dans le cadre des institutions bourgeoises. En mars 1933, le parti nazi allemand gagne les élections. En France, Pétain le collaborateur est élu massivement par le Parlement en juillet 1940. Les lois de la République bourgeoise ne protègent donc pas du fascisme. Il faut mener un combat spécifique pour l’empêcher de se développer.
Le CSR combat pour l’interdiction du FN par l’action directe des travailleurs. Nous appelons à bloquer les entrées des meetings du FN par des manifestations de masse non-violente. C’est ce qui a été fait par la majorité de ceux qui sont restés présents pendant que d’autres manifestants attaquaient physiquement les policiers et les soutiens du FN. C’est l’ensemble des manifestants qui ont permis que seulement 100 personnes puissent assister au meeting du FN pour une salle de 300 places assises.
Nous appelons à continuer le combat antifasciste, à lutter pour l’interdiction du FN. Nous appelons aussi les travailleurs à rejoindre les organisations syndicales afin de combattre le développement de l’extrême-droite dans les entreprises et dans les quartiers. Les avancées de nos ennemis s’expliquent par nos reculs. Alors réinvestissons en masse les syndicats. Cela doit être une priorité. Le changement vient en se syndiquant.
1906 1re grève interpro = le repos du dimanche
1919 grèves interpros = journée de 8h et conventions collectives
1936 occupations d’usines = congés payés
1945 résistance armée et des millions de syndiqués = Sécurité Sociale…
http://breizh.syndicaliste.fr/
La violence contre les choses et en défense ou bien l’attaque contre nos adversaires (fn et leur service d’ordre républicain – CRS, BAC), oui. « Sans diabolisation ni fétichisme », oui. OUI, c’est-à-dire avec un minimum ou encore plus d’efforts tactiques et stratégiques. Ces manques ainsi que le jeu des répliques et attaques immédiates des flics, prévues d’avance, nous ont désorganiséEs et disperséEs : non pas en une « nuit » (« de rage », comme répète sempiternellement toto) mais très rapidement, vers 20h30 … . Ils ont bel et bien PERMIS à la réu d’extrême-droite de se tenir. Nous étions plusieurs centaines, déterminéEs. Une force suffisante pour normalement réussir à bloquer très très facilement (en 1 rue et 2 autres accolées seulement) le meeting du front national dans ce lieu historique du mvmt ouvrierE, prêté par le parti socialiste. Cela aurait constitué un succès, eu un écho, tout simplement nets, écrasants, pour la population, les antifascistes et d’autres villes ou luttes à venir. Nous aurions démontré ainsi que les révolutionnaires, eux/elles, peuvent fermement, réellement s’y opposer et les empêcher d’agir. Ca aurait constitué un modèle ou un exemple (parmi d’autres), COLLECTIf.
Des habitudes REACTIVES envers les flics, en partie, la volonté narcissique de d’abord se faire plaisir en fritant ou le but de dégrader un petit peu des établissements adversaires – ici, le commissariat, – nous ont clairement empêché D’ALLER PLUS LOIN (si ce n’est parfois de savoir clairement ce que nous voulions). Comme souvent. Cela me semble très clair.
Le groupe La Sociale de la Fédération Anarchiste regrette que son appel à manifester dans l’unité contre le meeting du FN n’ait pas été davantage entendu. Dépassant nos divergences, nous aurions pu en effet nous rassembler par milliers, dès 17 heures, dans les espaces entourant la salle de la cité-Maison du peuple et empêcher ainsi que l’immonde ne s’y produise.
Nous le savons : cet appel, pour être entendu, devait être lancé par les grandes organisations ouvrières et démocratiques et largement diffusé, dès le 1er ou 2 février, bien au-delà des cercles et réseaux militants. Il était attendu par un grand nombre de nos frères et sœurs de classe. Ce rassemblement aurait été tout à la fois pacifique, déterminé et festif. Nous aurions remporté là une victoire, certes symbolique (les victoires ne sont pas légions ces temps-ci !), mais qui aurait compté dans le mouvement social à venir. Car on ne combat pas le FN sur le seul terrain des idées ou en ne comptant que sur sa témérité.
Nous, anarchistes, pensons que c’est sur le terrain de la lutte de classe et en proposant des perspectives et des alternatives concrètes que nous impressionnerons favorablement celles et ceux qui par bêtise ou par lâcheté s’abandonnent au FN dans un contexte de reculs sociaux sans précédents.
Tant que le peuple travailleur et à la jeunesse ne reprendront pas confiance en leur propre force, les défaites iront s’amplifiant et le FN ne fera que grossir. Encore faut-il se donner les moyens de cet objectif !
La municipalité, et à sa suite la « valetaille socialiste », ont feint de croire qu’en déroulant le tapis rouge de la légalité et de l’électoralisme au FN, ils démontreraient leur capacité à rester devant dans un rôle de pseudo modération. Les mêmes qui nous expliquent aujourd’hui qu’il y a une place dans le cirque électoral pour la ménagerie des fachos nous expliqueront demain que c’est en appliquant sa politique que nous pourrons espérer le contenir. N’ont-ils pas déjà commencé ? Pour l’heure en tout cas, ils n’ont que les concurrents électoraux qu’ils méritent et c’est encore le FN qui tire les marrons du feu et qui pérore, félicitant les « bleus », exigeant l’interpellation des « meneurs », et la « dissolution » de tel et tel groupe, impressionnant la mal nommée « opinion publique ».
Le FN est le remugle de la société. Il ne s’enfle qu’en s’abreuvant du renoncement et de la démoralisation des plus faibles que le renoncement, précisément, entraîne. En jouant sur les divisions et les bas instincts aussi. Ce n’est et ce ne sera jamais un « parti » ouvrier, comme il le prétend, entendons par là qu’il sera toujours l’ennemi de la classe ouvrière organisée.
Nous avons, nous, construit des organisations et nous gardons la mémoire de nos combats. Tout cela est encore debout. Investissons ou réinvestissons nos syndicats, collectifs et associations ! Revigorons-les ! Prenons nos affaires en main !
Les anarchistes ont toujours pensé qu’au départ de l’action collective, il y a la responsabilité individuelle. Chacun d’entre nous doit ne plus rien lâcher, ne doit plus rien lâcher. Nous ne pouvons plus nous le permettre. Les plus grands combats de classe sont devant nous : destruction programmée de la sécu, casse de l’école, chômage de masse, misère et précarité sans fin, retraites de misère… Il nous faudra bien réagir, tôt ou tard, à la hauteur des agressions. Car, c’est une évidence : toutes les ressources de la société, le fruit de notre travail, sont consacrées à l’enrichissement d’une poignée – c’est tout le sens du « pacte de responsabilité » – quand elles ne sont pas dilapidées, pour cette même fin, dans des projets inutiles et nuisibles – c’est tout le sens du projet d’aéroport à NDDL .
Si l’on veut empêcher les idées réactionnaires de progresser au risque qu’elles emportent tout, jusqu’à la barbarie, il nous faut vite devenir raisonnable et responsables : préparer et s’organiser pour la révolution sociale, écologique et libertaire !
Groupe La Sociale de la Fédération Anarchiste
Entre 600 et 700 personnes ont répondu aux différents appels antifascistes qui donnaient rendez-vous place des Lices au soir du 08 Février. Nous étions anticapitalistes, antifascistes, féministes, syndicalistes, rennais, et nous avons eu raison d’être là et pas ailleurs. Nous étions unis par la conscience de l’urgence de la lutte anticapitaliste et antifasciste, et éclairés par notre refus de continuer docilement à vivre ces heures de pourrissement idéologique réactionnaire.
Toutes les explications invoquées par la mairie, feignant de ne rien pouvoir faire face au FN qui vient salir la mémoire d’un lieu symbole de la lutte des travailleurs rennais (la salle de la Cité) sont nulles, irrecevables, mais bien fidèles à la politique d’un parti de notables arrivistes. Sans doute le PS compte-t-il sur l’apparition de De Mellon et ses amis sur Rennes pour piquer des voix à l’UDI Chavanat ? Un procès suite à un refus de location de la salle, même perdu par cette Mairie, aurait peut-être au moins pu prouver qu’il reste une espèce de fond de bonne foi en son sein, bien planqué derrière Valls et sa police d’expulsion… mais nous avons compris depuis bien longtemps de quoi était capable cette « gauche ».
De Mellon claironne son discours de « dé-diabolisation » (terme inventé par le FN et repris par les journalistes). Nous laisserons « le diable » et autres concepts moyenâgeux à qui a du temps à perdre, pour réaffirmer une fois de plus que ce parti incarne l’Extrême Droite au travers de ses mensonges, au travers de ses militants, de son histoire et de son futur, et qu’il représente un danger à combattre activement pour toute personne qui refuse l’esclavage patronal, la violence étatique, le corporatisme, la xénophobie, le moralisme religieux…
Refusez les mensonges et les calculs des politiciens et des partis capitalistes. Rejoignez la lutte Anticapitaliste et Antifasciste. Soyez présents lors des prochaines actions !
NOUS NE LAISSERONS PAS LE FN PIÉTINER NOTRE VILLE.
NO PASARAN