Pourquoi on lâchera pas
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Category: Local
Themes: Logement/squat
Places: Bègles
« La propriété, c’est le vol ! »
Si on faisait une distinction entre Propriété et Utilité,
Entre Légal et Légitime.
Cette maison, le 38 rue du Maréchal Lyautey, est la Propriété de la CUB, elle est en droit de jouir de son droit de propriété, essentiellement, sans l’utiliser,
sa carcasse demeure, vide de vie, justifiée par sa légale appartenance à une institution.
Mais cette maison est Investie par un collectif, Utilisée par une rencontre nécessiteuse de murs et de toit. Elle vit de l’activité d’un certain nombre de personnes, et un certain projet vit grâce à elle.
Mais cette réalité est niée par la théorie, elle est publiquement abdiqué, car illégale.
Nous trouvons pourtant cet acte légitime.
-Parce que sur la CUB, il y a 4000 personnes à la rue.
-Parce que sur la CUB, il y a 27000 logements vacants.
-Parce que cette maison était inutilisée et murée.
-Parce qu’il n’y a aujourd’hui aucun projet décidé pour cette parcelle, ce qui ne justifie donc pas sa « réquisition étatique »
Nous ne reconnaissons pas la loi car nous la trouvons illégitime, écrite par la classe dominante, pour la classe dominante, et le fait que le droit de Propriété passe avant le Droit Au Logement le prouve directement.
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Du coup, puisque la classe dominante, représentée et servie par la classe politique, nous vole toutes les sphères de nos liberté et de nos vies, Nous décidons, par l’acte de Squatter, de nous les réapproprier :
-On se réapproprie des espaces qu’on nous arrache (Parce qu’au prix des loyers, se loger est devenu un privilège ; Parce que les services d’hébergement d’urgence sont une insulte à la dignité humaine ; Parce que l’Etat ne met pas de locaux à disposition des collectifs et associations…)
-On se réapproprie le temps qu’on nous vole (Parce que le système capitaliste nous amoindrit à un rôle de travailleurs-consommateurs où il n’y a plus de place au temps disponible de création, de rencontre et de projets collectifs ou individuels, parce qu’il destine notre temps à gagner notre vie, en imposant un marché hors de prix, des besoins inutiles, l’obsolescence programmée et un gaspillage honteux…)
-On se réapproprie les mœurs, l’histoire et la « politique » (Parce que l’État modèle nos esprit avec ses institutions, sa publicité, son conformisme… )
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Aussi, nous décidons, par l’acte de Squatter, de nous opposer physiquement a la volonté d’agrandissement et d’embourgeoisement des Centres Villes, de Métropolisation, donc de destruction des Campagnes (et de son mode d’organisation). Donc de Gentrification.
-Parce que ce phénomène concentre tous les pouvoirs sur l’espace urbain, ce qui nous dépossède de toutes les sphères de l’organisation en les unifiant et les systématisant . C’est l’accumulation par la dépossession qui construit une stratification sociale de l’espace, avec ses zones vitrines pour la classe dominante, ses zones résidentielles, ses banlieues, ses zones industrielles, ses zones rurales de monocultures… Bref, les populations et paysages deviennent des facteurs malléables à l’organisation économique.
Ici et Aujourd’hui, on voit ce phénomène s’attaquer au dernier quartier populaire de Bordeaux, Saint Michel, en déplaçant sa population -pauvre- vers la périphérie, en même temps que les travaux du tramway et le projet Euratlantique amorcent une transformation de la périphérie Béglaise pour faire de ces deux zones, des zones attrayantes et dynamiques, avec un nouveau capitalisme à visage humain : le Développement Durable, ses Ecos-quartiers et ses pôles numériques « d’excellence économique et culturelle »…
Ces grands projets sont toujours dédiés à une certaines classe quand l’autre est traquée, expulsée, réprimée et affamée.
-La population de centre de Bordeaux se fait relogée en périphérie, en même temps que les loyers augmentent.
-Tous les « squats » et campements sont expulsables depuis le début de l’hiver 2013. Nombreuses sont les familles, collectifs et individus déjà éparpillées dans les rues de la CUB.
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Ça va sans dire que ce corporatisme des pouvoirs, en plus d’exclure les populations émigrées et non conformes à l’ordre établit du champs « communautaire-civilisé », engendre leur discrimination et donc la fascisation de cette même communauté-civilisée – laisse la porte ouverte a la logique xénophobe qui s’établit par ses mêmes moyens historiques.
Plus Jamais ça.
Nous n’acceptons pas d’être exploité-e-s, nous ne voulons pas être placé-e-s, comme des pions, sur telle ou telle zone du plateau d’un jeu de stratégie économique.
Cette maison est le symbole de notre Existence, de notre Présence, c’est un rappel à la réalité qui embue le tableau d’un environnement fictif, d’une société aseptisée et spectaculaire.
Parce que derrière le confort de la barrière sociale privilégiée de l’électorat de Mamère et Juppé il y’a une réalité plus brute : Il y a les papiers, la guerre, la faim, la misère -qui sont les conséquences des privilèges des autres- et les personnes qui essaient d’y échapper. Il y’a des personnes qui ont dormit dans les rues pour pouvoir faire des études, il y’a des personnes que l’Etat a arraché à leur famille. Il y a le refus, de l’exploitation, de l’injustice, de la bienséance. Il y a des alternatives et des réseaux qui se construisent, il y’a des groupes de musique qui ont besoin de lieux libres pour jouer, des collectifs qui ont besoin d’une salle pour faire leurs réunions, des voisin-e-s qui profitent d’un magasin gratuit, des étudiants qui ont besoin du salon de l’Oukaze pour organiser des projections débats et des associations qui aiment faire leur bal-trad dans ce salon. Ce lieu est un centre de solidarités et de projets, accueille et soutien les luttes locales et globales, c’est un lieu ouvert à tous et tout-e-s et toutes ses activités sont basées sur le prix libre.
Alors, nous allons tout faire pour résister quand l’État nous enverra son service d’ordre. Parce que c’est comme ça que vos dirigeants règlent les conflits : notre réalité n’est qu’un simple Dossier, une simple Procédure d’expulsion. Qui se boucle le jour où leur horde se présente à notre porte sommant utiliser la force si nous ne nous plions pas aux ordres. C’est cela, la vraie violence. C’est ça le vrai Terrorisme. C’est de contrôler et ficher la population à coup de caméra de surveillance et de fichage ADN. C’est de frapper à la porte de quelqu’un et de lieu ordonner de partir, c’est de mettre toutes ses affaires sur le trottoir, et refermer sa maison de parpaing.
Par ce texte, on s’adresse aux voisin-e-s, aux Béglais-es, à tout-e ceux-celles qui voudront le lire, d’une part, pour expliquer notre démarche, et d’autre part, pour vous proposer de vous positionner.
Pour poser la question de qu’est ce qu’on veut, de qu’est ce qu’on soutien, qu’est ce qu’on renie.
Pour ne plus rester bouche-bée devant le journal de 20H pendant que l’Histoire se joue dans les rues… Pour ne plus être spéctateurs-trices du monde qui nous écrase.
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