Yen a marre de la non-mixité !
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Catégorie : Local
Thèmes : -ismes en tout genres (anarch-fémin…)
Il y a en marre ! Mais vraiment marre de la non-mixité ! Marre de se voir privé, temporairement (encore heureux), de la liberté de circulation, d’écoute, de participation etc dans un espace de vie qu’on considère aussi sien et qu’on a contribué à créer ou à faire vivre….
Et tout ça parce que la nature a fait qu’on a un truc qui pendouille entre les jambes ! Et ouais, nous sommes des mecs. Des mecs qui écoutent et sont séduits par les idées, les réflexions et les constats du féminisme de nos milieux. Des mecs qui tentent au maximum de ce qui leur paraît possible, d’être anti-sexiste. Des mecs qui rigolent et se réjouissent chaque fois qu’un gros enfoiré de machiste se fait rembarrer, casser, voir mettre au sol par des féministes. Des mecs qui ne supporteraient pas l’idée de devoir côtoyer des agresseurs ou des collectionneurs arrogants de « conquêtes féminines ».
Malgré tout ça, nous savons qu’avec ce texte, on risque une fois de plus de se faire mettre dans la case des dominants masculins anti-féministes qui ne comprennent rien. Mais tant pis, celleux qui penseront ça de nous, ne nous intéressent pas plus que les virilistes ou masculinistes qu’elles/ils prétendent combattre. Si nous écrivons ce texte, ce n’est pas en s’imaginant qu’on mettra fin à la domination de la non-mixité dans le féminisme d’aujourd’hui, mais c’est pour donner des billes, partager des constats, des raisonnements à toutes-s celleux qui en marre de ces pratiques là.
Nous dédions donc ce texte à toutes-s celleux qui ont fermé, comme nous, leur gueule face aux projets en non-mixité, frustrés-ées de ne pas arriver à s’y opposer sans passer pour des adeptes de la domination masculine. A tous ceux qui ont aussi envie d’entendre parler de menstruations, d’éducation conditionnée, de rapports genrés de domination, de sexualité libre, d’expérimentation sexuelle, d’éjaculation féminine, de viol ou d’attouchements non consentis… A tous ceux qui se sont moqué de celui qui un jour leur a demandé de sa grosse voix grave en réhaussant ses épaules : « T’es un homme ou quoi ? ». A toutes-s celleux qui ont été choqué-ée de voir uniquement des filles se taper la vaisselle, la cuisine, le ménage dans des lieux dits collectifs et organisés en horizontalité. A tous ceux qui en ont marre que leurs bites les marquent définitivement comme des dominants, des agresseurs potentiels. A tous ceux qui en ont marre qu’on les foutent dans le même paquet que les machistes qu’ils abhorrent !
Alors tout d’abord, chères adeptes de la non-mixité, sachez que nous considérons que vos arguments sont fondés. Oui, nous sommes d’accord, ceux qui parlent le plus en AG, ce sont les mecs. Oui, lors de travaux ou d’exercices physiques, les mecs ont plus tendance à prendre des positions de domination. Oui, il y a effectivement une forme de domination masculine parmi nous, même dans les milieux qui en font la critique. Mais nos accords s’arrêtent là.
Pourquoi ? Parce que tous ces constats, aussi justes soient-ils, révèlent une tendance GENERALE, qu’ils ne sont pas une réalité absolue. Effectivement, pouvez-vous nous affirmer, que ces formes de prises de positions de domination, sont exercées que par des mecs ? N’y a-t-il aucune fille qui prend elle aussi beaucoup de place, lors d’AG, ou de réunions ? N’y a-t-il aucune fille viriliste, qui aurait tendance à prendre une position de domination lors de travaux ou d’exercices physiques ? Il y en moins c’est vrai, mais c’est tout. A l’inverse n’existe t-il pas de mecs qui subissent autant que vous les effets de ces dominations là ? Ces rapports de domination ne sont-ils pas aussi présents dans vos collectifs féministes ou vos événements non-mixtes ?
Bref ce que nous cherchons à dire ici, c’est que les rapports de genres sont un des prismes pour étudier les rapports de domination qui existent entre nous. Mais justement, ce n’est qu’UN des aspects de ces rapports de domination. Or il semblerait que les adeptes de la non-mixité l’oublie au profit de l’idée qu’une fille est dans tous les cas une dominée tant dis qu’un mec est dans tous les cas un dominant, qui prendra de toutes façons une position de domination s’il se retrouve qu’avec des filles. Génial comme vision que vous nous renvoyer nan ? Rien à faire de tout le travail que certains d’entre nous peuvent entreprendre pour tenter d’améliorer leurs pratiques, leurs pensées dans le sens du féminisme et de l’anti-sexisme ? Ce que, vous adeptes de la non-mixité dépeignez comme image du masculin, c’est bien cela, le mâle dominant, presque prêt à vous sauter dessus à tout moment, ne vous laissant aucun créneau d’expression ou d’existence. On entend très peu dans vos discours la description du camarade, du copain, de l’ami, de celui qui lutte avec nous, de celui qui sait rendre service, prendre sur lui parfois, qui tente de partager ses savoirs et de les apprendre de vous, de celui qui, comme vous, à encore tant à apprendre, tant à réfléchir, tant à remettre en cause, tant à changer.
Merci beaucoup pour cela… On adore.
Mais ce que nous trouvons tout aussi choquant, c’est que vous, chères adeptes de la non-mixité, semblez vous complaire dans ce statuts de dominées. Ce repli qu’on peut voir en ce moment dans tous les lieux collectifs en lutte (ZAD, Grange de Montabot, Rennes, Nantes, Brest…) vers la non-mixité en est la preuve. Et il apparaît ainsi normal que dans tous ces lieux, des activités diverses, utiles, de chantiers, de partage de savoir, sont interdites aux mecs qui n’ont eux rien le droit de dire ; s’empêchent même de parler contre cela puisqu’en tant que révolutionnaires, on se doit de toujours respecter les volontés des dominés-ées. Or, chères adeptes de la non-mixité vous profitez de cela pour nous imposer vos pratiques.
Ce n’est pas forcément un bon élément de référence, mais c’est très parlant : en 1968, des étudiants-tes ont commencé à se révolter parce qu’ils voulaient des dortoirs mixtes, ça a finit en la plus grosse révolte que la France a connu de ces 50 dernières années. Intéressant nan ?
Dans de multiples cas, (pas tous, heureusement) la non-mixité est votre réflexe, direct, sans discussion préalable pour au moins mettre à plat les contentieux. Pas d’explications, pas besoin : « vous êtes des mecs, vous pouvez/voulez pas comprendre ! », « on a pas envie de discuter de la pertinence de la non-mixité avec vous ».
Ce qui nous chagrine le plus, c’est que vous, camarades de lutte la plupart du temps, récréez exactement les mêmes logiques de ségrégations que le pouvoir et les classes dirigeantes vis-à-vis des pauvres, des immigrés et autres indésirables dont nous faisons également partie (parfois d’ailleurs dans plusieurs catégories). Tel l’immigré qui ne veut/peut pas comprendre les valeurs de la France, le mec ne veut/peut pas comprendre les soucis qui vous traversent. Comme le pauvre qui n’a qu’à aller travailler pour s’extirper de sa condition, le mec n’a qu’à fonder son cercle d’homme, et suivre ainsi la même logique de séparation des corps et des esprits que vous mettez en place. Et c’est là qu’est le paradoxe, c’est en utilisant vos positions de dominées (sûrement réelles, ou ressenties en tout cas comme telles) que vous mettez en marche des dynamiques et des procédés de domination.
Tous les mecs sont ainsi renvoyés à la même image, la même représentation, les mêmes attitudes dégueulasses de ce « mâle alpha » que l’on vomit. Ne vous étonnez pas donc que certains se mettent à cultiver des rancœurs à vos égards…
Il y a pourtant pire que tout cela dans la non-mixité érigée en dogme. En créant cette division, vous vous coupez de nous, vous introduisez des fractures dans nos communautés de lutte, vous donnez à notre ennemi commun, le pouvoir, un biais pour nous diviser, mais surtout vous ôtez toutes perspectives de dialogue et de discussions pour faire avancer les choses. Mais comme nous refusons les caricatures et les décisions imposées venants de l’État et du système en général, nous refuserons aussi les vôtres.
Si nous n’organisons pas ou peu de cercles d’hommes et de non-mixité entre hommes, c’est bêtement et simplement que nous ne voulons pas créer ces dynamiques là. Parce qu’il y a des mecs, qui se battent et tentent de construire un autre monde, où l’organisation horizontale pratiquée supposerait avant tout la suppression des rapports de domination liés au genre. Parce qu’il y a des mecs qui pensent et qui savent, que discuter, faire un chantier… avec des filles sans prendre de positions de domination c’est non seulement possible mais aussi mille fois plus agréable que de faire des choses qu’entre mecs. Parce qu’il y a aussi des mecs qui ont envie/besoin d’entendre ce que les filles ont à leur dire pour commencer leurs remises en question, leurs autocritiques. Parce qu’on estime pas tous que le dépassement de nos identités de genre est un acquis ou un objectif. Nous ne pensons pas que toutes ces questions se régleront par magie avec une insurrection, ou autre « grand soir ». Nous considérons que ces questions méritent des combats, des luttes, de tous les jours… Mais pas comme ça, pas en non-mixité !
Tout simplement, nous mangeons, nous construisons, nous nous prenons les lacrymos, nous manifestons, nous cultivons, nous sabotons, nous faisons l’amour parfois, bref nous vivons ENSEMBLE ! Et on aime ça, alors on voit pas pourquoi on devrait se priver de vous pour discuter de choses qui vous concernent tout autant que nous ! Ce que nous voulons c’est construire ENSEMBLE des lieux où la vie serait un peu plus agréable un peu moins façonnée par ce monde de merde qui déteint sur nous. Montrons au pouvoir et à ceux d’en face que nous sommes unis, et que nous savons construire, lutter, réfléchir et avancer ENSEMBLE.
Nous savons, pour finir, que la non-mixité a des effets bénéfiques pour vous. Nous pouvons comprendre qu’il y a des choses que ne pouvez vous dire qu’entre vous. A la rigueur, dans cette perspective là on peut comprendre les collectifs féministes non-mixtes. Mais pour le reste NON ! La Non-Mixité n’est pas la réponse à tous vos problèmes. Bien au contraire, elle en crée d’autres. Ça peut être une technique de dernier recours si la discussion et l’élaboration collective n’a rien donné. Mais il nous apparaît intolérable que vous rameniez partout vos pratiques, sans d’abord discuter de leur pourquoi, de leur nécessité et de leur utilité avec TOUS-TES celleux qui vivent dans ces lieux.
Vous vous battez comme nous pour un mode de prise de décision plus horizontal non ? Vous savez toutes très bien que nos vies sont des constructions de chaque instant. Alors qu’est ce que vous attendez ? Forcez la main ! Imposez des discussions et des réflexions sur les rapports de genre entre nous ! Prenez la parole ! Il s’agit d’avoir le courage d’affronter ce qui nous révolte, chose qui n’est pas je pense propre au genre masculin. Boycottons ces adeptes de la Non-Mixité qui veulent nous diviser sans nous connaître ! Faites taire ces mecs qui parlent trop et ne laissent pas de place aux autres ! Envoyez chier ces connards qui vous paternalisent ou vous poussent au virilisme sur les chantiers ou autres activités ! Rendez visible, ceux qui par leur comportement vous ont heurter, agresser !Et là je vous assure, vous en serez peut-être surprises, mais vous trouverez des gens qui vous soutiendront… des MECS ET DES FILLES !
Des antisexistes acharnés mais en colère.
Mille fois merci ! Sensible, sincère et pas seulement pour moi, je vous dites merci pour le partage de vos réflexions et ressentis. Une camarade de la zad.
Merci!
Merci!
Merci!
Vous résumez absolument tout. Je ne vois pas quoi dire d’autre. Vive le féminisme mixte!
:)
Je suis hyper choquéE qu’Indymédia Nantes laisse publier cet article anti-féministe.
Pauvres petits choux qui n’ont pas choisi d’avoir une bite et qui se font discriminer à l’envers, ça a vraiment l’air dur l’apprentissage de la frustration.
L’appropriation du travail des meufs, c’est du sexisme. Réclamer d’avoir accès au boulot qu’elles font pour elles-mêmes au lieu de monter vous même vos propres ateliers anti-sexistes, vous qui avez l’air si motivés à détruire le patriarcat, c’est vouloir encore une fois s’approprier leur travail.
J’ai même pas envie de parler de l’analogie dégueulasse que vous faites entre votre position sociale et celle des immigrés.
Ouais…
Je sais pas qui vous avez rencontré exactement, les gars, mais laissez-moi vous dire deux ou trois trucs.
Peut-être que vous avez réellement rencontré des personnes qui sont anti-mecs. Ça arrive.
Mais reste que la non-mixité c’est surtout un espace qui nous permet, entre meufs, de discuter des oppressions de genre, de partager nos expériences, de s’organiser pour y réagir.
Et, en tant que mecs (désolée, hein) vous faites partie de la classe de genre dominante, et vous profitez indirectement des privilèges qui y sont associés. Vous dites que vous rejetez ces privilèges. C’est super, c’est super de voir des gens qui ne veulent pas être dans un schéma de mecs machos, relous, etc. Ça fait plaisir. [Mais c’est pas parce que ça se passe comme ça qu’on devrait créer des espaces en non-mixité « copains » (les meufs, et puis les gars « sensibilisés » qui sont gentils avec nous), parce que ça, ça serait vraiment abusé et bien fermé comme raisonnement, alors qu’on est censéEs être dans des milieux « ouverts ».]
Mais ça ne change pas la donne de base, qui est : nous avons parfois besoin d’espaces en non-mixité pour nous réunir. Personnellement, je ne considère pas que ce soit une menace pour la place des mecs. Pour moi, l’objectif est de parvenir à devenir assez fortes pour pouvoir se passer de la non-mixité, à terme. Mais on en est pas encore là, parce que même dans nos milieux « déconstruits », des oppressions de genre, il y en a plein, et d’autant moins remises en cause que les personnes se pensent assez déconstruites pour y échapper. Et donc, on a toujours besoin de la non-mixité, et ouais, si tu as été socialisé comme mec, il y a des chances que tu ne comprennes pas certaines choses, même si tu fais des efforts pour les comprendre. Et heu coucou, ouais, on est féministes, il y a des meufs qui peuvent prendre plein de place, et alors ? On est pas parfaites, non plus, on fait de notre mieux quoi.
Je passe sur l’essentialisme bien relou du début du texte (Allô, être mec = avoir une bite ? C’est pas transphobe ça ?).
Il y a réflexion sur le copain/camarade de lutte qui est « gentil » dans les milieux féministes non-mixtes. Mais qu’il soit gentil ne change rien à nos luttes, à nos besoins. Être en non-mixité, ça ne veut pas forcément dire qu’on rejette tous les mecs tous le temps. Ça peut vouloir dire qu’on a besoin d’espaces pour nous, comme je le disais plus haut, et qu’on peut aussi prendre des espaces pour discuter avec eux/vous à d’autres moments.
« anti-féministe »!
Dis carrement sexiste, ça ira plus vite!…
http://media.tumblr.com/tumblr_mc462lljXZ1r6h22v.gif
Les gars il faut arrêter de se la jouer « halte au racisme anti-blanc ». Cette façon de se victimiser, c’est puant. Et présenter l’organisation des meufs en non-mixité comme hégémonique ça ressemble à de la paranoïa. Et même si c’était le cas, si effectivement TOUTES les meufs souhaitaient s’organiser en non-mixité totale (ce dont je doute), ne serait-ce pas un petit peu révélateur d’une nécessité ? Je vous prie d’y réfléchir avant de pondre ce genre de textes.
Plutôt que de critiquer les outils de luttes des révolutionnaires, à savoir les outils des féministes; il serait temps que les gars remettent sérieusement en question leur pouvoir et les bénéfices qu’ils retirent du patriarcat. Cet article est d’une tristesse pathétique ! …. Pour être conséquent, il serait temps que les « radicaux » apprennent des féministes… enfin !!!!
Il y aurait peut-être deux, trois choses à régler avant de défendre la « non-mixité » ; par exemple, la « classe de genre dominante », dont je peine un peu à comprendre ce que c’est. Si c’est le truc à Delphy & co, c’est une ânerie à braire et ça n’a AUCUN fondement défendable…
D’autre part, je suis très curieux de connaître les « outils de luttes des révolutionnaires, à savoir les outils des féministes ». Je ne vois pas bien en quoi la « non-mixité » serait un « outil des révolutionnaires », mais on peut me l’expliquer, peut-être même que je pourrais comprendre…
Alors, je sais pas trop par où commencer tellement ce texte m’a énervée… Du coup, je vais le reprendre à peu près dans l’ordre, histoire de pas partir dans tous les sens. Heureusement, aujourd’hui j’ai du temps et je suis pas encore fatiguée de faire de l’éducation !
Déjà, vous dites vous-mêmes que vous tentez « au maximum de ce qui [vous] paraît possible d’être anti-sexiste ». C’est très bien, j’en suis très heureuse, le problème, c’est que même en faisant le maximum, vous avez peut-être encore des comportements sexistes par moment (et n’allez pas croire que je dis ça parce que vous êtes des mecs, moi-même parfois je me surprends à avoir des comportements que je combats…). Et non, « les adeptes de la non-mixité » ne pensent pas qu’une fille sera dans tous les cas une dominée et un mec un dominant « qui prendra de toutes façons une position de domination », simplement, il arrive des fois où on ne se rend pas compte de toutes petites choses, qui peuvent pourtant être très pesantes à la longue et qui continue ce rapport de domination. La non-mixité permet aussi aux filles de prendre du recul sur ces petites choses.
Vous dites que vous voudriez aussi « entendre parler de menstruations, d’éducation conditionnée, de rapports genrés de domination, de sexualité libre, d’expérimentation sexuelle, d’éjaculation féminine, de viol ou d’attouchements non consentis ». Oui, mais le problème n’est pas que vous voulez en entendre parler, ça c’est très bien ! Le problème, c’est que peut-être les filles n’ont pas envie, ne se sentent pas à l’aise de parler de ce genre de choses avec des mecs, surtout en ce qui concerne les viols et agressions sexuelles. Alors, oui, il faut des moments où les filles se retrouvent ensembles, sans mecs, pour parler de problèmes entre elles ! Parce que dire qu’on a été agressée par un copain (ça arrive !), alors qu’on sait qu’un mec présent est le pote de l’agresseur, ça libère pas la parole !
De plus, ce n’est pas parce que les filles se retrouvent en non-mixité pour parler de ce genre de problèmes qu’elles ne veulent pas du tout en parler avec des mecs, il suffit peut-être d’engager la conversation, de proposer un débat en mixité sur des questions de violences de genre, par exemple. En tout cas, c’est aux filles de choisir si elles ont envie de parler de leurs histoires avec des mecs ou pas, vous n’avez pas à leur interdire la non-mixité sous prétexte que vous avez envie de parler avec elles ! Je ne pense pas que les filles vivent en permanence entre elles, il doit bien y avoir des moments à partager !
Et puis dire qu’il y a une domination de la non-mixité dans le féminisme aujourd’hui, je sais pas où vous allez chercher ça, mais il existe plein de collectifs féministes ou antisexistes mixtes !
Par contre, je vous trouve hypocrites de dire que vous n’organisez pas de cercles non-mixtes hommes ! Ça veut dire que, comme vous, vous faites pas de non-mixité, nous on a pas le droit d’en faire ? Et puis, il y a pleins de groupe non-mixte hommes de fait, et je parle de collectifs et d’orgas gauchistes et qui sont anti-sexistes dans leurs statuts… Alors vous l’avez, votre non-mixité masculine ! Alors, oui, c’est ouvert aux femmes… mais il n’y en a pas, ce qui fait que le collectif devient non-mixte dans les faits… Et puis c’est votre problème si vous ne faites rien en non-mixité hommes, ça n’a pas à justifier votre opposition à la non-mixité femmes !
Après, « n’y a-t-il aucune fille qui prend elle aussi beaucoup de place, lors d’AG, ou de réunions ? N’y a-t-il aucune fille viriliste qui aurait tendance à prendre une position de domination lors de travaux ou d’exercices physiques ? (d’ailleurs, en passant, très malin de dire que seules celles qui s’expriment sont « virilistes »… ça veut dire quoi ? Que les femmes pas « virilistes » ne s’expriment jamais ? Qu’il faut être un homme ou une femme « virile » pour dominer ? J’avais pourtant l’impression que vous vouliez casser les dominations, mais là, c’est raté…) Il y en moins c’est vrai, mais c’est tout. » Donc, si j’ai bien compris, comme quelques filles s’expriment pendant les réunions ou les AG, les autres n’auraient pas le droit de se réunir en non-mixité ? Ah mais, non, j’oubliais : « qu’est ce que vous attendez ? Forcez la main ! Imposez des discussions et des réflexions sur les rapports de genre entre nous ! Prenez la parole ! » Alors, là, j’ai envie de dire, vive le mansplaining ! Bon maintenant, les filles, je vais vous expliquer comment vous devez faire, parce que vous le faites pas de la façon que je veux…
Et puis les hommes aussi peuvent prendre l’initiative de faire des discussions sur les rapports de genre ! Pourquoi ce serait aux filles de mettre en place ce que vous avez envie de faire ?
Et ce retournement de situation, où finalement c’est vous les victimes de la domination féminine non-mixte, en faisant une comparaison avec le gouvernement et les immigré-e-s, j’ai même pas envie d’en parler tellement je trouve ça abject…
Pour ce qui est de créer une division dans le mouvement, c’est vrai que des filles qui veulent se regrouper entre elles pour se montrer qu’elles aussi elles sont fortes et elles peuvent faire des trucs, ça va « introduire des fractures ». Ce serait mieux si les filles n’avaient pas d’endroits et de moments où se rendre compte de leur force, sûrement. Je dis pas que tous les hommes rabaissent les femmes en permanence, mais le fait est que la majorité n’a pas encore pris conscience de tous les comportements sexistes et que l’on reconnaît moins le boulot d’une nana que celui d’un mec ! La non-mixité n’empêche en rien de faire des actions tou-te-s ensembles par ailleurs !
« Nous savons, pour finir, que la non-mixité a des effets bénéfiques pour vous. Nous pouvons comprendre qu’il y a des choses que ne pouvez vous dire qu’entre vous. [Ah, merci, c’est gentil, ça!] A la rigueur, dans cette perspective là on peut comprendre les collectifs féministes non-mixtes. Mais pour le reste NON ! » Ah ?! Et pourquoi NON ? C’est à vous de décider quand les femmes ont le droit ou non de se réunir entre elles ? Si c’est pas du paternalisme, ça…
Si vous voulez, vous pouvez aussi lire ce texte (http://lmsi.net/La-non-mixite-une-necessite) de Christine Delphy, qui explique très bien l’importance de la non-mixité, que ce soit non-mixité noire ou non-mixité femmes.
Est-ce qu’une transsexuelle homme > femme est la bienvenue dans une réunion de femmes non mixte ? Et un transsexuel femme > homme ?
mais il me semble que certaines personnes feraient bien de s’assoir autour d’une table.
C’est intéressant!
Intéressant de voir le flot de haine se déverser suite à cet article qui frappe juste et là où ça fait mal. Bravo à toi l’auteur, tu as réussi à nous démontrer, grâce aux réponses qu’ont suscité ton texte, l’ampleur de la tâche. Car les esprits sont très fermés de l’autre côté, là c’est juste de l’extrêmisme mais dans l’autre sens… Entre celle-celui qui parle de faire de « l’éducation » (faudrait peut être se dégonfler le citron, ca ferait du bien), celle qui se plaint qu’Indymedia ait laissé cet article publié (ne donnons surtout pas la parole aux autres, quelle horreur!), il y’a quand même une certaine forme de fascisme (désolé pour le point Godwin) de la part ces militantes extrémistes, qui refusent l’avis opposé, qui se veut pourtant constructif et allant dans le même sens globalement.
Mais bon, si vous préférez continuellement rejeter le soutien (pourtant sincère!) de mecs tout autant choqués que vous par le sexisme ambiant dans notre société, et désireux tout autant que vous de lutter contre, vous n’irez pas bien loin… Et c’est bien dommage. Mon côté bête aurait envie de dire « tant pis pour vous », mais me sentant concerné par ces luttes, je dirais plutôt tant pis pour nous. Vos façons de fonctionner et d’agir ne font que nuire au mouvement féministe.
Je me disais bien qu’on allait retrouver les escroqueries politiques – je pourrais utiliser un autre mot, mais je sens que je me ferais taxer de machiste – de Delphy et consorts. Sans avoir le moindre atome crochu avec la LCR (ou le NPA), je dois dire que sa réfutation des thèses de Delphy est très correcte : http://revuesocialisme.pagesperso-orange.fr/s8patriarca….html
En quoi la « non-mixité », qui n’est PAS une position politique, mais une forme d’exclusion parfaitement arbitraire, peut bien favoriser le mouvement social, je ne vois pas !
D’autant que dans la pratique, les derniers grands mouvements sociaux n’ont aucunement posé la question de la « non-mixité », bien au contraire ! Les étudiants anti-CPE n’ont jamais rien avancé de semblable, leurs assemblées étaient totalement mixtes et se réclamaient de cette mixité. Les Indignés en Espagne, en Israël, les Occupy aux États-Unis n’ont jamais rien réclamé qui ressemble à ça. Le mouvement contre la réforme des retraites, les mouvements des enseignants en France n’ont jamais posé la question ainsi, au contraire !
La « non-mixité » est donc la préoccupation d’une toute petite minorité, qui va de plus à l’encontre des préoccupations au sein des mouvements sociaux, lesquels résolvent clairement la question : il n’y a pas de discrimination sexiste dans ces mouvements.
La « non-mixité », entre « Noirs » et « Blancs » – mais ce n’est pas du racisme, on vous dit !… – ou entre hommes et femmes n’est donc qu’une tentative de division du mouvement social, lequel travaille au contraire à unifier tous les exploités. C’est de la division, et rien d’autre.
Oui, vu la teneur des propos, l’éducation féministe apporterait beaucoup pour la radicalité et la cohérence des mouvements dans lesquels on est.
Petit récapitulatif sur la réalité: violence masculine contre les femmes, exploitations domestique et salariale, viols, agressions sexuelles, misogynie,… et tout ça qui bénéficie à tout homme (moi inclus), qu’il le veuille ou non. et tout ça aussi dans nos « cercles ».
Alors, j’ai vraiment hâte de voir le travail « antisexiste » que vous allez faire, que nous allons faire, parce que ceux qui s’impliquent sincèrement contre ce qui vient d’être listé sont plutôt rares… mais j’ai bon espoir.
j’ai hâte de découvrir l’efficacité de tes réunions communistes… mixtes: salariés-patrons !
Les pieds dans l’plat
Sauf que nous on en a marre de devoir toujours réexpliquer les outils et l’histoire du féminisme à ceux qui se découvrent subitement un engagement antisexiste tellement profond qu’ils n’ont visiblement pas fait l’effort de lire une brochure ou un livre sur le sujet .
On s’acharne pourtant, par exemple en organisant une semaine féministe à la ZAD, avec des discussions EN MIXITE, par exemple. Ha bon vous êtes pas venus? C’est sûr que c’est plus confortable de se placer en victime d’exclusion que de venir quand vous êtes invités.
http://infokiosques.net/lire.php?id_article=98
par exemple
À Yeun
Je crains que Yeun n’ait rien compris au problème : c’est chez les féministes « radicales » genre Delphy qu’on trouve l’idée que les ouvrières ont plus en commun avec les femmes-patrons qu’avec leur compagnon… Je n’ai jamais rien écrit de tel, ou alors il faut me le démontrer.
Je n’organise rien, je n’ai pas de « réunions communistes » à mettre en avant ; lors de ma participation aux mouvements sociaux ces dernières années, j’ai constaté que les thèses de Delphy, qui sont la base théorique de la « non-mixité », n’y représentaient RIEN. Et je défie pour le coup qui que ce soit de me contredire sur ce point.
Je constate qu’une fois de plus bien des intervenants ont du mal à aller à la racine des idées politiques qu’ils avancent et sont complètement indifférents à leur origine ; c’est là un tort. La « non-mixité » n’a comme assise théorique que les idées avancées par les soi-disants « féministes radicales » autour de Christine Delphy, ce n’est pas un hasard si une des partisanes de ladite « non-mixité » nous a mis en lien un texte venant de cette mouvance. Or les thèses que Delphy a émises sur la « classe de genre » sont une totale escroquerie, je le répète, un tissu d’absurdités sans l’ombre d’une cohérence quelle qu’elle soit. Le texte de la LCR ici l’explique très bien : http://revuesocialisme.pagesperso-orange.fr/s8patriarca….html
La « non-mixité » n’est donc pas et n’a jamais été basée sur quoi que ce soit de solide ou qui ait une réalité quelconque. C’est donc une escroquerie, une tentative de division des exploités entre hommes et femmes, tout comme visiblement Delphy a tenté aussi de justifier la division les exploités entre « noirs » et « blancs » si on lit le texte mis en lien par L à 19h24. Le voisinage de Delphy et des Indigènes de la République n’est pas anodin…
Et ce n’est pas un hasard non plus si personne dans les commentaires n’a encore avancé un seul argument politique, sauf… le texte que tout le monde commente, qui met bien le doigt sur la division que représente la « non-mixité », mais qui sur le fond ne sait pas pourquoi c’en est une. Le commentaire de Martek à 23h48 nous dit que « les esprits sont très fermés de l’autre côté », mais il faudrait surtout prendre en compte sur quoi se base politiquement la « non-mixité », et en l’occurrence c’est sur du vent !
Et le (ou la) commentateur(e) précéden(e) en a peut-être « marre de devoir toujours réexpliquer les outils et l’histoire du féminisme », mais pour le coup il ou elle ne nous explique rien ! Il faut dire que si on mettait les mains dans le cambouis des mécanismes politiques profonds ici en jeu, on n’aboutirait probablement pas à grand-chose… Les questions de « domination » étant par essence complètement subjectives et culpabilisantes, il faudrait peut-être avoir quelque chose de plus convaincant à mettre en avant, d’autant qu’il y a beaucoup, beaucoup d’arrière-pensées présentes derrière la « non-mixité », mais pas explicitement.
Ce sur quoi le texte a entièrement raison, d’ailleurs.
Il faudrait un peu arrêter avec cette lutte anticapitaliste qui surplomberait toutes les autres et les rendrait inutiles. Donc inutiles les luttes anti-racistes et féministes, qui divisent et écartent les gens de la VRAIE LUTTE… et qui dit ça ? pas un homme blanc j’espère ! Et qui est en droit exactement, de dire quelles sont les luttes qui méritent d’être menées, bien souvent les dominants visés par ces mêmes luttes… Sinon hein, les dominations s’entrecroisent et un dominant dans un système peut être dominé dans un autre, pas de lézard.
Ces textes réactionnaires postés dans les commentaires et débutant en fait par le texte proposé initialement renvoient de toutes façons tous à une chose, les hommes sont en droit de dicter comment doit être mené le combat féministe et même s’il doit vraiment être mené. Les femmes devraient demander leur avis aux militants hommes pour savoir quels sont les moyens qu’ils jugent acceptables ? Et les ouvriers, faudraient qu’ils demandent quels sont les moyens que les patrons approuvent pour lutter ? On marche sur la tète.
Et aussi une chose, être un mec anti-sexiste ça donnent pas des bons points hein… Vous croyez quand même pas que parce que vous êtes sympas, que vous avez déconstruit les choses et tout, ça vous donne des passe-droits et la prétention de pouvoir dire comment doit et ne doit pas être mené la lutte féministe, que ça vous donne l’autorisation de dire comment les féministes doivent lutter, que ça rend justes vos pleurnicheries parce que les nanas font pas comme vous voulez ? C’est parce que quelques types sont bien que l’ensemble l’est ? Et si des femmes se mettent à parler d’agressions et de comportements limites en mixité et que c’est un de vos amis qui est visé ou si c’est vous qui êtes visé, elle donnera quoi votre réaction…?
Les hommes dans la lutte féministe et anti-sexiste reste de l’appoint, leur soutien est plus que bienvenu, surtout s’il peut aider à changer de l’intérieur les processus de domination et surtout parce que c’est toujours agréable de voir que quelqu’un qui est né dans un système qui l’avantage, réussi à s’en rendre compte et tente de s’en extraire. Mais reste que les hommes profitent indirectement d’un système qu’ils le veuillent ou non et qu’ils ne seront et ne doivent à mon sens, jamais être la force motrice des luttes féministes.
Pour finir, le Patriarcat est survenu avant le Capitalisme et au vu de certaines attitudes de certaines organisations anticapitalistes(qu’on ne nommera pas), on peut-être sûr qu’il lui survivra…
En tant qu’homme et me disant anti-sexiste, je suis particulièrement furieux de cette tribune qui tente de rejeter la domination sur les dominés, ce qui dit bien des choses.
« anti-féministe »!
« carrement sexiste « !
Dis carrement fasciste, ça ira plus vite!…
Dis carrement nazi, ça ira plus vite!…
Toute critique des « outils des féministes » (en fait de certaines d’entre elles) devient sous certaines plumes une attaque contre les féministes et les femmes.
Les plus gros et virulents débats sur l’opportunité et l’intérêt de la non-mixité ont probablement eu lieu entre femmes féministes.
« les hommes sont en droit de dicter comment doit être mené le combat féministe et même s’il doit vraiment être mené. Les femmes devraient demander leur avis aux militants hommes pour savoir quels sont les moyens qu’ils jugent acceptables ? Et les ouvriers, faudraient qu’ils demandent quels sont les moyens que les patrons approuvent pour lutter ? On marche sur la tète. »
Encore une fois merci, je n’ai pas besoin d’intervenir beaucoup, tu te discrédite tout seul à sortir des absurdités sans nom et qui en deviennent drôles (sérieusement, j’ai vraiment rigolé devant mon PC tellement c’est caricatural).
Un des commentaires reprochait une comparaison (douteuse) entre les hommes et les immigrés dans leur statut de dominés, mais là ta comparaison à toi est carrément foireuse, honteuse. Donc les hommes sont à mettre dans le même sac que les patrons? Purement et simplement? Il faut les combattre, ce sont tous des ennemis du mouvement féministe?
De plus, je ne pense pas que les personnes critiquant la non mixité veuillent expliquer aux femmes comment lutter. Là n’est pas le but. Ca traduit juste un sentiment de frustration, ressenti par beaucoup de gars de bonne volonté de se voir rejeter et constamment rabaissé à son statut de mec.
Dois je rappeller aux militantes-ts que femmes et hommes sont égaux, et que de part votre attitude globale, au final, vous inversez juste les rôles, en considérant les hommes comme des moins que rien inutiles qu’il faut juste combattre?
Je répète ce que j’ai dit, vous êtes juste les extrémistes de l’autre bord, des sexistes au final, et vous vous enfermez.
Heureusement que l’immense majorité des féministes oeuvre intelligemment, mais quel dommage que des groupuscules comme ceux présents ici discréditent la totalité de ce mouvement! On dirait presque des trolls d’extrême droite…
C’en est écoeurant.
Un seul argument politique dans le commentaire de G : le patriarcat est survenu avant le capitalisme. C’est vrai. C’est seulement parce que le patriarcat n’est pas un produit du capitalisme, mais de toutes les sociétés de classe depuis la fin du communisme primitif et le début de la division du travail entre hommes et femmes. Mais l’exploitation aussi, le patriarcat n’a aucune exclusive en la matière.
La fin du capitalisme sera aussi la fin de la division du travail et des sociétés d’exploitation. Et que je sache, le féminisme ne pose pas la question comme ça.
On peut ajouter que le commentaire de G, à part nous répéter plus véhémentement ce qui a déjà été dit, n’apporte rien, aucun début d’argument ni de justification. Donc on en revient au point de départ : en quoi rejeter sur les hommes (de sexe masculin) le fonctionnement de la société d’exploitation toute entière permet-il de changer la société, et même de s’en donner les moyens ?
Toute la question se résume à ça : la solution est-elle dans l’isolement réciproque des hommes et des femmes ou dans l’unité contre la cause du problème ? D’où une fois de plus la question : la non-mixité est basée sur l’idée qu’il y aurait une « exploitation » des femmes par les hommes, ce qui est faux. Elle est donc basée sur du vent.
Si on cherche bien, on est toujours le dominé de quelqu’un : les femmes sont dominées par leurs compagnons, qui sont dominés par leurs chefs au boulot, lesquels sont dominés par le DRH lui-même dominé par le PDG, qui est lui-même sous la domination des actionnaires, lesquels sont dominés par les multinationales, qui sont sous la domination des États lesquels sont sous la domination de l’UE, ou du FMI,… Ça peut même fonctionner dans l’autre sens : les femmes dominées dominent les enfants, ou les moins fortes qu’elles, les grands dominent les petits, les cultivés dominent les incultes, les intelligents dominent les crétins, les chevelus dominent les chauves, il y en a tant qu’on en veut !
Donc le problème est la façon de poser la question, et G ne la pose pas mieux que ceux qu’il défend dans son commentaire. Là est le problème central, celui que le texte de départ met sur la table. Et tant qu’on ne parle pas politique mais seulement de qui dit quoi, on ne sortira rien de tout ça.
Bon ben tout est dit:
Les féministes sont en vrai les dominantes qui font du sexisme anti-mec, qui divisent le seul combat politique légitime: l’anticapitalisme, et d’ailleurs l’exploitation des femmes par les hommes n’existe pas.
Merci de nous éclairer, on est vraiment trop connes, pardon.
C’est pas le féminisme qui divise les luttes, c’est le sexisme.
Je remarque que depuis le début, vous parlez beaucoup de « politique », monsieur le sympathisant communiste, mais jamais vous ne définissez ce que vous mettez dedans. Cela pose de gros problèmes, ce terme pouvant être très large. Définition des termes du sujet peut-être ? parce que après, c’est bien la peine de se goinfrer à décerner des « cela est effectivement politique » et des « cela n’est pas politique » depuis votre chaire d’autorité et de votre ordinateur. Je sais que c’est facile de se sentir puissant dans son savoir quand on est vieux, mais faut pas non plus faire de la rétention de définitions et de connaissances pour ensuite dire aux autres qu’ils ont rien compris.
Ah sinon vous avez pas répondu : vieil homme blanc ?
Sinon, pas d’exploitation des femmes par les hommes… et la double journée ? le travail domestique gratuit des femmes qui profite aux hommes ? les violences sexuées des hommes sur les femmes ? le viol qui est à plus de 95% le fait d’hommes ? etc…
Ce qui est amusant, pour rester dans le sujet, c’est que lorsque l’on parle de non-mixité féminine, les hommes voient avant tout leur exclusion, c’est ça qui est central dans la question. Pas le fait que les femmes désirent se retrouver entre elles pour parler de choses personnelles qu’elles se sentent plus de se dire entre femmes. Il faudrait donc toujours que lorsque les femmes veuillent faire quelque chose, ce soit par rapport aux hommes ? Faut arrêter de se regarder le nombril les gars, elles ont aussi le droit de faire des trucs pour elles peut-être ? Vous croyez qu’elles font ça juste pour vous faire la nique ? Vous auriez dit quoi si elles avaient appelé ça « soirée filles » ?
Non Jean Genet, effectivement ce n’est pas le féminisme qui divise les luttes, tu as totalement raison là dessus et d’ailleurs il ne me semble pas que ce reproche ait été fait.
Mais c’est la conception et la façon de vivre le féminisme de certain-es militant-es qui divise la lutte. Nier les évidences ne sert à rien, cette façon d’agir ne contribue qu’à tout faire reculer.
Bravo à vous! Vous continuerez à êtres perçu-es comme des enragé-es avec qui le dialogue est impossible. Ca va être compliqué après s’être enfermé-e comme ça de venir ensuite parler « d’éducation »…
Ce type d’intervention sur indymedia revient tous les six mois environ, sous dfférentes formes… La dernière fois, c’était suite à une proposition d’un groupe concernant une agression à B17, et ca donnait lieu déjà à des réactions très violentes.
Je suis un mec, un poil antisexiste sans doute, qui chie sur tout ce qui pourrait ressembler à l’unité, l’ensemble et ces sortes de choses… Le type de mot d’ordre qui m’a toujours fait gerber, parce que non, nous n’avons pas d’ennemi commun, et nous n’avons pas la même manière de lutter. Parce que le ENSEMBLE il faudrait bien clarifier ce qu’il signifie, parce que des fois il y a vraiment des gens avec qui je ne ferai rien. D’autre part parce que je ne lutte pas contre le capitalisme, mais pour une vie meilleure, pour être libre, surtout pour un monde complexe, infiniment complexe et intéressant, riche de différences et de folie aussi, si possible. Un monde sans capitalisme, ok, mais si le capitalisme était la clef de tout, il aurait probablement fait bon vivre en Corée du Nord, en Chine ou dans les bidonvilles de la Havane, mais à priori c’est pas le cas. De mon point de vue, il n’y a pas de victoire qui tienne, la liberté c’est la lutte, et la lutte c’est la vie. Point.
D’un autre côté je ne suis pas du tout fan de l’approche par le biais des privilèges, qui de mon point de vue ne règle rien du point de vue de la solidarité nécessaire, et renvoit beaucoup trop à des questionnements moraux et individuels. Je ne me reconnais pas dans la tendance à vouloir absolument se définir à tout va, parce que des fois franchement je ne sais pas ce que je suis, du coup clairement ca me met mal à l’aise, je n’arrive pas à répondre à cette exigence, ni ne me reconnais bien dans ce qu’on me renvoit. Mais s’il y a quelque chose que je respecte, c’est la non-mixité.
D’abord parce que c’est en se réunissant et en se reconnaissant qu’on se construit, d’autre part que se réunir en non-mixité n’a jamais signifié une quelconque unité (toutes les femmes contre tous les hommes), sachant que la non-mixité peut parfaitement s’étendre à certaines catégories de mecs biologiques si le choix est fait, qu’elle peut parfaitement en interne donner lieu à conflits, divergences, toutes ces sortes de choses… La non-mixité n’est pas nécessairement une machine de guerre, c’est une manière de faire émerger une réalité, des ressentis communs, de se rendre plus fortes aussi… Enfin, c’est ce que j’en sais par ce que me racontent les copines.
Donc la question de la queue est ridicule, tout comme l’idée que la non-mixité serait une exclusion: elle est au contraire une forme d’inclusion de mon point de vue, une manière de poser les questions et de trouver des réponses différemment, puisque posées sur une base différentes (ben oui, selon avec qui on parle, on ne parlera pas pareil, ca semble évident…). D’autre part, et ca ça semble échapper à votre bonne volonté, les sujets abordés en non-mixité ne sont pas nécessairement les mecs et leur queue, c’est un peu plus complexe, hein… Là sans déconner j’ai l’impression que tu parles de soirées pijama…
Considérer la non-mixité comme une forme de domination me semble tout aussi problématique, voire caricatural: dans quelle mesure soustraire une fois de temps en temps (ou alors j’ai raté quelque chose, car il me semble pas être interdit de réu, de zad ou de lieu militants si souvent…) un espace à des mecs est-il une forme de domination? Cela veut dire que des collectifs non-mixtes dominent les lieux, les régissent, imposent leurs vues aux autres et les empêchent de vivre? En quoi cela vous empêche-t-il de vivre votre vie? N’y a-t-il que dans ces endroits à ces moments ou vous souhaiteriez aller? Ne pouvez-vous pas lancer des discussions, collectifs antisexistes mixtes par ailleurs? Genre ils n’existent pas? Ben si, alors quoi? J’espère que tu es aussi virulent contre toutes les frontières, tous les restaurants et magasins de luxe, tous les videurs de toutes les boites, bars et supermarchés, les digicodes, que tu ne te laisses dicter ta conduite et tes déplacements par PERSONNE, parce que la non-mixité, sans déconner, quelle contrainte énorme au jour le jour!!!
tu nous racontes que vous, hommes de bonne volonté, n’avez jamais envisagé de créer des collectifs non mixtes hommes, parce que ca ne servirait à rien… Ah bon? Tu te dis antisexiste, tu te dis déchiré par la non-mixité féminine, tu te dis malheureux d’être renvoyé à des stéréotypes… Mais que fais-tu toi, auprès de nos compères les MÂLES, pour changer tout ca? Par pour les meufs, hein, pour toi, le mec déconstruit? Ne me dis pas que ce sont quelques réus non mixtes qui te filent le bourdons? Quant à moi ce sont toutes les injonctions merdiques de la morale, de ma famille, du regard des autres qui me dépriment, et qui me renvoient à ce mec que je ne veux pas être… De mon point de vue, le patriarcat, le masculinisme, le sexisme, toutes ces sortes de merdes sont une aliénation non seulement pour les meufs qui sont dominées, mais aussi pour les mecs qui sont pris dans des mensonges et des rôles qui, pour privilégiés qu’ils sont vis-à-vis des meufs, ne les rend pas moins objets de domination à leur tour… Si je suis antisexiste, ce n’est pas pour les meufs, c’est pour moi, et là je dis que de la non-mixité homme ce ne serait pas du luxe… On a bien des choses à se raconter aussi, tu crois pas? Et pas que sur les meufs d’ailleurs… Sur nous! Alors peut-être cessera-t-on de se sentir visés par les critiques envers les hommes… PEut-être le sentiment de frustration disparaîtra-t-il un brin, et sera-t-il possible d’échanger.
Au-delà de ca, je vois la le mal-être du marxiste pur jus, qui n’a jamais trop accepté qu’on puisse imaginer d’autres visions de la société que la bonne vieille lutte des classes, classes que l’on a une bonne fois pour toutes décrit à travers le modèle du patron/ouvrier. Bon, les ouvriers aujourd’hui votent pas mal à droite, et les OS en usine parlent plus de leur jardin que de leur aliénation… Mais qu’importe, faut pas toucher à la statue, ce serait être obligé de réviser trop de choses, merde alors.
Même si dans l’absolu, je peux comprendre les réunions non-mixtes, je suis d’accord avec plusieurs choses soulevées dans ce texte.
Le problème du sexisme ne se pose cependant pas pour moi entre méchants hommes et gentilles femmes, ni totalement en « certains hommes sont de votre côté, d’autres non » (même s’il existe des alliés, de luttes ou non). L’antisexisme vise à déconstruire nos réflexions et nos comportements, que l’on soit homme ou femme.
Et peut-être serait-il temps de comparer la théorie (nécessité d’auto-organisation, de libération de la parole, d’inclure à terme la mixité) et les résultats en pratiques de cette non-mixité, dont le bilan m’apparaît flou, pour ne pas dire aléatoire. Mais peut-être qu’un brin de post-transparence sur ces réus et ce qui s’y passe ferait du bien à tout le monde, surtout que c’est aux participantes elles-mêmes de choisir ce qu’elle pourraient mettre dans un éventuel résumé (mais là je suis méchant et prétend sûrement décider de l’organisation des réunion non-mixtes ! fichtre !)
La principale force du féminisme, serait justement une vrai mixité au sens de sortir des cercles purement militants. Et je ne suis pas vraiment convaincu de la force de conviction et d’ouverture qu’entraine(rai) la non-mixité.
Sinon, pour répondre à certains commentaires :
je trouve vraiment limite la question pressante : « alors t’es un homme ? blanc ? » fichtre, le patron malgré lui est démasqué.
Tout comme ce pseudo argument hommes/femmes = patron-ne-s/employé-e-s, fatigue, arnaque et misère intellectuelle…les mêmes qui chient (souvent avec raison) sur l’analyse de classe comme seule explication.
« Petit récapitulatif sur la réalité: violence masculine contre les femmes, exploitations domestique et salariale, viols, agressions sexuelles, misogynie,… et tout ça qui bénéficie à tout homme (moi inclus), qu’il le veuille ou non. et tout ça aussi dans nos « cercles ». »
Ne le souhaitant qu’à priori moyennement, j’aimerais vraiment que l’on m’explique en quoi cela me profite. Vraiment.
Par rapport à d’autres textes de la même trempe, celui ci semble moins malhonnête. N’en reste pas moins que cet auteur n’a apparemment pas compris les subtilités des cadres non-mixtes. Presque personne dans notre « milieu » défend une non-mixité intégrale. Les cadres non-mixtes ne sont pas majoritaires, loin de là, à la ZAD et ailleurs. Qu’une semaine d’activité principalement non-mixte soit organisée une fois dans l’année à Brest ne constitue pas un cadre permanent de non-mixité. Que des meufs sur la ZAD se réunissent une semaine dans l’année à la chateigne et se voient une fois la semaine pour discuter des oppressions qu’elles subissent et de la domination masculine, c’est là aussi non-permanent.
Apparemment, tu es frustré de ne pas avoir pu couper du bois un après-midi sur la ZAD (oui j’apporte de l’humour, on est entre nous y parait), j’ai une bonne nouvelle, tu peux le faire tout le reste de l’année en mixité, et en plus, avec des meufs qui sont maintenant mieux formées pour cela sans avoir eu besoin de passer par l’aide de mecs.
Tu sembles assez sincère dans ta frustration… dommage que tu ne te rendes pas compte que les cadres mixtes sont la norme, la non-mixité une exception pour soulever des problèmes.
Je t’épargnerai le refrain sur les ouvrierEs et leurs patronNEs, les noirEs et les blancHEs, les animaux et les humainEs, les bretonNEs et les françaisES les technicistes et celleux qui n’y pigent rien…
La non-mixité, c’est utile, je peux te l’affirmer, et les copines sont bien plus à même de combattre le sexisme après ce genre d’expériences.
Je suis moi aussi un mec, ci-hétéro et blanc, j’essaie de déconstruire pas mal de choses sexistes que l’on nous balance à la gueule depuis notre enfance, moi aussi je subis certaines formes de dominations liées à cette connerie du genre qu’on m’a assigné, moi aussi ca me fait chier qu’on attende de moi d’être un mâle dominant censé bomber le torse, jouer les forts, pas parler de mes sentiments quand je suis avec des potes mecs, draguer parce que c’est aux mecs de le faire, ne pas pouvoir être stimulé analement par ta copine parce que ce trou c’est pour les homos ou les meufs, devoir supporter les dragues lourdes des potes que tu sais foncièrement sexistes, se foutrent de la gueule des blondes parce que ce sont des blagues faciles, ne pas pouvoir remettre en cause la domination de l’humain sur l’animal parce que c’est une préoccupation de meufs, ne rien en avoir à foutre de la contraception de ma copine,…
Mais tu vois, mes copines antisexistes qui se réunissent en non-mixité, elles m’interdisent pas de parler de ça avec elles, elles veulent juste pouvoir se réunir de temps à autre en cadre non-mixte pour en parler en étant sur qu’aucun machiste/sexiste/viriliste ne viendra pourrir les débats et par leur simple présence occasionner un froid dans la salle.
La réalité, c’est que y’a un tas de moments où on est ensemble comme tu dis. Tu es peut-être frustré de pas pouvoir dresser la liste des choses que tu t’efforces de corriger, ok. Je pense qu’elles en ont pas rien à foutre de tes changements, mais là, par ton texte, on a l’impression que tu assimiles ces changements à des efforts. Finalement, c’est déjà un peu la preuve que toi aussi, mec blanc ci-hétéro, tu es traversé par le sexisme de notre société.
Enfin, tu te lances dans une opposition contre la non-mixité entre homme. Je comprends aussi ce que tu veux dire, et dans le meilleur des mondes, ton argument serait recevable. Malheureusement, la plupart des mecs sont sexistes par certains côtés et tu vois parfois, se réunir entre nous (les mecs) pour en discuter permettrait peut-être de changer nos rapports avec les meufs. Oui la non-mixité homme, ca peut être utile pour parler de tout ça.
Je pourrais discuter encore longtemps devant un ordi, mais j’espère plutôt qu’on se croisera quelque part dans les luttes pour en discuter franchement, sans virilisme aucun afin que tu comprennes enfin que la non-mixité entre meufs, mais aussi entre mecs, c’est important, c’est pas du luxe et on en a grandement besoin !
Amitiés anti-sexiste, anti-raciste, anti-K, antispéciste, anti-impérialiste….
Les rapports de domination, de pouvoir… n’existent évidemment pas dans un groupe non-mixte.
Il n’y aurait pas un problème d’échelle de douleur dans ce que vous dites. Vous souffrez? Mince, on vous à coupé la parole, on vous a piqué vous lieux de vie, on vous a volé la capacité à agir sur le féminisme. En tant qu’hommes vous ne pouvez vous permettre de vous plaindre. Vous voyez vos acquis se faire la mal et vous luttez pour les garder. Vous n’avez aucune prise là dessus, ça vous glisse entre les mains.
Pour répondre à Malkovitch et à Jean Genet, non, il n’y a pas d’exploitation des femmes par les hommes dans le cadre domestique, et oui, la démonstration de Delphy est une aberration. Mais pour ça, il faut suivre un peu ce qu’a expliqué Marx sur ce qu’est l’exploitation, et je constate que personne ici ne semble s’être jamais donné la peine de le comprendre. Le « travail domestique qui profite aux hommes » ? Ce n’est pas et ça n’a jamais été du « travail » au sens économique du terme et en plus, la femme au foyer commence dans les pays développés à appartenir au passé. Donc on arrête là le délire, toute la théorisation de ces âneries pour ignare politique vient de chez Delphy, et la LCR en a fait une excellente réfutation dans le texte que j’ai mis en lien. Maintenant, il faudrait le lire. Le critiquer, ça va être plus dur.
Quant à mettre le viol sur le même plan que le « travail » domestique, je laisse le soin à Malkovitch de nous expliquer ce tour de passe-passe. Ça n’a tout bonnement rien à voir. C’est même là que s’arrête sa démonstration politique, celle qui porte sur des positions et des principes.
L’ignorance n’est pas une vertu, et c’est parce que je pense qu’il faudrait un peu élever le débat que j’interviens. Quand je vois qu’est immédiatement posée la question de savoir, non pas ce que je dis, mais qui je suis, je conçois pleinement l’écœurement de l’auteur du texte, tout en haut, face à ce genre de procédé qui sort tout droit de chez les stals, et je sais de quoi je parle !
Quant à Popolop qui, je cite, « chie sur l’unité », là aussi on a un grand morceau de bravoure ! Les exploités n’ont que deux armes : leur conscience et leur unité face à leurs exploiteurs. C’est donc là de la part de Popolop une théorisation de l’impuissance, et une marque d’incompréhension totale de ce qu’est la lutte des exploités contre leurs exploiteurs. Sa vision, c’est apparemment chacun dans son coin, c’est ça ? La belle affaire !
« je ne lutte pas contre le capitalisme, mais pour une vie meilleure, pour être libre »: il va falloir quand même un jour comprendre que ce sont les forces productives qui déterminent la superstructure idéologique, et pas le contraire ! Une vie meilleure sans détruire le capitalisme, ça n’est tout simplement pas possible ; quant à être libre dans un monde où la seule liberté qui existe est celle de vendre sa force de travail ou de mourir de faim, on se demande bien ce que ça signifie ! Ce que nous dit Popolop ici, c’est la même chose que ce que raconte le PS. Le changement, c’est maintenant, c’est ça ? S’il croit être immunisé contre l’idéologie des sociaux-patriotes parce qu’il ne vote pas…
Toute cette prose ne signifie qu’une chose : Popolop et tous ceux qui nous racontent tout ça 1) n’ont aucune position politique claire, aucun principe politique, ce qui doit bien les arranger pour faire le beau dans les salons, mais il faudrait quand même éviter de faire passer le capitalisme d’État nord-coréen pour du communisme, parce que ça ne fait que confirmer une ignorance crasse de l’économie politique, et 2) n’ont aucune prise sur le mouvement social réel, qui se manifeste régulièrement sous la forme de grèves, d’AG et de réunions de discussion où tout ce qui est dit par Popolop est SYSTÉMATIQUEMENT COMBATTU. Et j’y vais justement pour ça.
Sheamus a parfaitement raison : ce qu’il y a derrière tout ça, c’est le refus de l’idée qu’il existe des classes sociales et une lutte de classe. Ce qui est le plus drôle, c’est que ça n’empêche pas la perméabilité aux idées des staliniens comme Delphy…
En effet, il y a en ce moment de plus en plus de réunions/ateliers/discussions/débats/squats/collectifs non-mixtes mais je pense que vous ne pouvez voir à quel point travailler en communauté contre l’oppression que subit cette communauté peut être impliquant, entraînant, valorisant … Tous ces espaces de non-mixité permettent d’échanger, de partager, de créer une dynamique ou des projets entre nanas et répondent à un besoin de se donner les moyens de lutter par soi-même mais aussi collectivement entre personnes oppressées.
Cette forme de lutte ne date pas d’hier et porte depuis les luttes féministes du début du 20ème siècle, le nom d’empowerment (difficile à traduire en français mais on peut y voir l’idée d’émancipation, de développement de capacités à agir par soi-même pour se libérer). C’est plus ou moins cette idée qui a donné lieu au mouvement des black panthers (avec ses bons et ses mauvais côtés) et je pense que personne ne trouvera à redire ici sur le fait que des personnes de couleurs noires se réunissent afin de lutter contre l’oppression et la domination qu’elles subissent du fait de leur couleur de peau.
Parler de « domination de la non-mixité dans le féminisme » est quand même un peu fort … ça laisse entendre que les femmes ne laissent pas de place aux hommes dans la lutte pour les droits des femmes et contre le patriarcat. Mis à part dans des espaces non-mixtes, les hommes sont tout à fait les bienvenus dans la lutte contre les normes sexistes mais il faut dire qu’on les voit si peu … alors oui, de fait le féminisme est une lutte des femmes pour les femmes …
En effet c’est bien aussi de lutter en mixité contre le sexisme pour échanger avec les nanas et permettre de comprendre beaucoup de choses, changer des comportements etc. mais dans ce cas j’ai envie de dire « prenez-vous en main ». Créer vos espaces anti-sexistes mixtes ou renseignez-vous, il existe à Nantes ou à la ZAD des collectifs/ateliers/réunions non-mixtes nanas, non-mixtes mecs et mixtes … D’ailleurs beaucoup de militants travaillent en mixité et en non-mixité. Et puis si vous avez envie de sortir des normes sexistes dans lesquels sont inscrits les hommes, vous n’êtes pas non plus obligé d’attendre que des nanas vous fassent remarquer à quel point vous loosez à des moments en reproduisant des schémas de domination et vous pouvez également construire des réflexions et des actions entre mecs contre le sexisme … Empowerment !!!
PS : ceci est une réécriture un peu bancale d’une réponse qu’indy n’a pas voulu faire passer une première fois … un peu d’indulgence sur l’orthographe, la grammaire ou la structure
Vu que mon nom est repris, je me dois quand même de préciser :
Je ne suis pas d’accord avec Polopop, cependant je trouve que l’interprétation qui est faite de son post est malhonnête. De ce que j’en ai compris, on parle justement ici de « dépasser » l’anticapitalisme. Je ne pense pas que l’auteur(e) entendait que l’on puisse être libre en se satisfaisant du capitalisme, mais au contraire que les luttes au-delà de cela restent multiples (et toujours nécessaires).
Quand à ma phrase sur les critiques de vision de classes, la parenthèse « (souvent à raison) » n’est quand même pas là pour rien. Je me fais royalement chier avec des militants sinistres ramenant tout et n’importe quoi à la seule question de classe (dont l’existence est incontestable). La complexité des structures est importante à analyser. Et c’est pour cela que je trouvais dommage que les mêmes personnes sachant avoir un regard critique sur la vision de classe fassent preuve d’une vision parfois tout aussi poussiéreuse en ramenant des comparatifs hommes – patron et femmes – salariées.
C’est vrai que c’est frustrant de ne pas pouvoir participer à un évènement qui concerne une lutte qui nous est chère, du fait de notre sexe. On ne saura pas ce qui s’y dit, ce qui s’y fait … mais j’ai vu ce genre de frustration chez des militantes féministes à propos de réunion non-mixtes hommes … c’est le jeu !
Cette réaction comme les précédentes concernant la non-mixité me fait surtout penser à une autre situation. Une dizaine d’enfants s’éclatent en jouant au ballon et n’acceptent pas d’intégrer un autre groupe d’enfants parce qu’ils/elles préfère jouer avec leur bande d’ami-e-s uniquement (souvent de la même classe) et plutôt que de se dire : on va prendre un ballon nous aussi et on s’éclatera aussi de notre côté et on jouera peut-être autrement … et bien elles/ils viennent se plaindre auprès de l’animateur qu’ils/elles ne peuvent pas jouer … a méditer …
C’est un peu malhonnête tout de même (je réutilise le mot), de dire que le viol est mis sur le même plan que le travail domestique, il est proposé comme exemple de la Domination Masculine, au côté du dit travail, rien d’autre. Et d’ailleurs, si la domination de l’homme sur la femme est juste un fantasme de Delphiens (contre qui vous semblez avoir beaucoup de verve et avez des mots très insultants), comment expliquer alors les violences sexuelles, qui si elles ne touchent certes pas que les femmes, sont par contre le fait quasi exclusif des hommes ?
Comment expliquer que la seule sexualité “valable” est historiquement celle des hommes, que les femmes ne sont considérées que comme des moyens pour les hommes d’assouvir leurs désirs, au mépris de leur consentement et de leur liberté, que la sexualité masculine est jugée comme hégémonique, toute puissante et ne devant pas être entravée ? Si ce n’est par le fait d’une domination de l’homme sur la femme et par le fait d’une volonté de contrôle du corps, de la sexualité de la femme et par là de la procréation ?
Il est au delà de ça “amusant” de constater que pour vous, il est strictement impossible d’échapper à un univers où “la seule liberté qui existe est celle de vendre sa force de travail ou de mourir de faim”, c’est tristounet si vous y croyez et si vous vous limitez à cela. Non parce que sinon l’agriculture dans son coin, c’est viable aussi, sisi…
Amusant aussi de voir les partisans de cette tribune presque outrés du ton de certains commentaires se plaçant contre. Lorsque l’on appelle son texte “critique agressive de la non-mixité”, on n’attend pas des fleurs des opposants. Surtout quand on voit ensuite utilisé des “ânes à braire”, “ignares”, “escroquerie”, “enragées”…
Mais on finira par le comprendre, il n’y a ni racisme, ni sexisme, ni paludisme, rien que la Lutte des Classes, LUTTE UNE ET INDIVISIBLE (ce qui n’empêche pas les agressions sexuelles en son sein) !
Eh ben là, il faut avouer que j’ai beaucoup ri… jaune… « Le travail domestique n’est pas et n’a jamais été du « travail » au sens économique du terme » ! Mais qu’est-ce qu’il faut pas entendre ! Parce que le travail se mesure seulement par l’argent que ça rapporte ? Et le temps passé à faire la cuisine, le ménage, à s’occuper des enfants, c’est pas du travail parce que les femmes sont pas payées pour ça ? Mais y’a aussi des gens qui gagnent leur vie en faisant la cuisine (les cuisinier-e-s) ou le ménage (les femmes de ménage). Ils et elles font exactement la même chose que les femmes chez elles, mais sont payé-e-s. Dois-je comprendre que c’est du travail pour les premier-e-s mais pas pour les secondes ?
Une mère de famille (et pas au foyer, mais qui a un travail salarié par ailleurs) prend à peu près trente-quatre heures de sa semaine pour s’occuper du travail domestique, alors ne dites pas que ce n’est rien ! La double journée est une réalité et c’est de l’exploitation ! Et si vous tenez absolument à ce qu’un travail soit payé pour être reconnu comme tel, regardez plutôt l’enquête d’Annie Fouquet et Ann Chadeau (ok, ça date de 1981, mais c’est pas encore aussi vieux que Marx…) : si le travail domestique était payé au SMIC horaire brut, il représenterait 33 % du PIB de la France, 636 milliards d’euros… (moi non plus, j’aime pas le PIB, mais faut bien avouer que ça pose question, non?)
Et le travail, c’est quand même mieux de le mesurer en temps plutôt qu’en argent, de toute façon, histoire de pouvoir comparer les périodes !
Sur ce, je vous laisse, j’ai autre chose à faire que parler dans le vide et d’entendre des trucs aussi aberrants !
« Nous savons, pour finir, que la non-mixité a des effets bénéfiques pour vous. Nous pouvons comprendre qu’il y a des choses que ne pouvez vous dire qu’entre vous. A la rigueur, dans cette perspective là on peut comprendre les collectifs féministes non-mixtes. »
Pourquoi tout un texte pour critiquer « la non-mixité » alors que vous reconnaissez vous meme son utilité et son bien fondé?
Comprends pas.
Je constate que nos féministes se réclamant de la stalinienne Delphy n’ont rien compris de l’intérêt de la lutte de classe, du combat social et révolutionnaire contre le Capital, sous toutes ses formes.
Celles-ci s’enferment dans des luttes parcellaires, inutiles et stériles, qui ne risquent absolument pas de remettre en question la société démocratiquement bourgeoise et patriarcale. En fait, elles y participent activement par la confusion et l’approximatif et le grand Capital peut dormir tranquille, ce n’est pas demain la veille qu’elles changeront les choses.
Les prolétaires ont déjà assez de mal à lutter contre toutes les dérives du capitalisme décadent pour y voir des féministes radicalement staliniennes, par la mentalité comme par la pratique, y imposer des revendicatiosn catégorielles et sectorielles stériles et totalement nulles.
Le féminisme à la Delphy n’est pas un féminisme de classe, il n’est qu’un féminisme grotesque et bourgeois avec aucun sens de la politique ! Au lieu de puiser dans les délires de Delphy elles feraient mieux de lire ou relire Rosa Luxemburg, Alexandra Kollontaï, Clara Zetkin et Emma Goldman et de se mobiliser au sein du prolétariat par l’auto-organisation des Assemblées.
A prendre comme exemple : « Ateliers de débats à Alicante (Espagne) » – http://ch.indymedia.org/fr/2013/03/89040.shtml
Encore un texte d’un mec qui se la joue plus déconstruit que moi tu meurs ! Super, tas trop envie de parler de règles et de viols avec des meufs et tu pleures parce que pendant quelques heures elles en ont parlé sans toi ?
Mais qu’est ce qu’il ne faut pas entendre !
La privation temporaire d’un espace ne relève pas d’une reproduction sexiste de la société ni de l’enfermement. Les féministes ont peu réfléchit à la question ; c’est un besoin et un outil politique.
Tu es né avec un zizi, grand bien te fasse, mais tu oublies que les hommes et les femmes, n’ayant pas été conditionnés de la même manière, n’ayant pas les mêmes vécus, n’ont pas les même manières de parler, de ressentir et d’analyser le sexisme et la domination masculine.
Lorsque l’on raconte un avortement ou qu’on parle de sexualité, nous n’avons pas les mêmes mécanismes pour analyser le même fait, à cause de notre conditionnement et de notre histoire. C’est seulement à partir du vécu et de l’analyse féministe qu’il est possible pour les femmes de comprendre les mécanismes du patriarcat. L’appartenance au même groupe social est un moteur et une émancipation pour comprendre, analyser, avancer, sur le plan personnel et politique.
On ne force jamais quelqu’une à affrontez ceux qui prennent trop la parole ou qui poussent au virilisme sous close de courage. Les meufs prennent leurs vies en main, comme elles l’entendent, au moment où elles le veulent. Réduire cela au courage c’est justement nier tout les mécanismes d’oppression que subissent les nanas. Ca sera toujours plus dur pour une meuf, alors c’est à elle de décider si elle veut le faire.
Pour ceux/celles qui se posent la question de ce qu’on produit les réu ou collectifs non-mixtes, je précise que la première vague et la deuxième vague féministe (MLF) était non-mixte. Ces féministes ont apportés nombres de revendications, d’idées, d’écrits et d’avancées sociales et politiques pour elles mêmes et toutes les autres (avortement, contraception, libre disposition du corps, refus du patriarcat, juridiction sur le viol, égalité salariale, loi contre le harcèlement etc …)
Les productions anarcha-féministes actuelles sont majoritairement produites par des groupes qui travaillent régulièrement en non-mixité (disponible sur leur site ou sur infokiosk).
Toi qui nous dit que tu essayes de te déconstruire au maximum ( tu veux pas un slip et une cape ?), le slogan « Jouissez sans entrave » est une merde sans nom écrite par des hommes.
Parce qu’en 68 il n’y a ni avortement, ni contraception, ni reconnaissance du plaisir féminin ! Alors quelle jouissance ? Sur les murs de la Sorbonne il y avait écrit « Vive le viol » et « A bas l’avortement ».
Dans l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État (1887), Engels dénonçait déjà l’oppression des femmes en affirmant que, avec la fin des sociétés matrilinéaires et l’avènement de la société patriarcale, la femme est devenue « le prolétaire de l’homme ». En 1891, Auguste Bebel, dans la Femme et le socialisme a poursuivi le travail d’Engels dans une étude approfondie de la condition féminine dans l’histoire.
Dès la fin du 19e siècle, la question de la femme s’est trouvée étroitement liée aux combats de la classe ouvrière pour l’émancipation de l’humanité toute entière. Les conditions de misère et d’exploitation que subissaient les femmes ouvrières devaient nécessairement les conduire à se porter à l’avant-garde des luttes prolétariennes du début du xxe siècle. Mais face au féminisme prolétarien et de classe, s’opposait le féminisme démocratiquement bourgeois, une idéologie sexiste et réactionnaire.
A partir du début des années 1970, le mouvement des femmes se démarque toujours plus du mouvement ouvrier : c’est la montée de l’idéologie « féministe » avec le MLF (Mouvement de libération des femmes) qui rejette toute idée d’appartenance des femmes à un parti politique. Au nom de l’anti-« machisme », beaucoup de leurs réunions sont interdites aux hommes. Le mouvement se prétend « autonome » et renforce l’illusion que seules les femmes seraient opprimées non par le système capitaliste mais par les « hommes » en général. On assiste à une dérive sexiste où non seulement les « féministes » revendiquent les mêmes « droits » que les hommes mais considèrent ces derniers comme leurs ennemis, leurs véritables oppresseurs. De nombreuses « féministes » se lancent dans un combat don quichottesque pour la « libération sexuelle » des femmes sans remettre le moins du monde en question les fondements économiques de leur oppression. Le mouvement féministe rompt définitivement avec la tradition de la lutte des femmes au sein du mouvement ouvrier. Il devient une idéologie réactionnaire, celle de la petite bourgeoisie sans devenir historique, qui a fleuri sous les pavés de Mai 1968. Et ce n’est nullement un hasard si les féministes ont choisi la couleur mauve comme emblème, cette même couleur qui était celle des bourgeoises « suffragettes » au début du xxe siècle. En 1975, ce mouvement féministe intégrera également les prostituées qui revendiquent le droit de continuer de faire « librement » commerce de leur corps (et de vivre de la misère sexuelle des hommes) sans avoir à subir la répression policière.
Le féminisme à la Delphy, en plus d’être sectaire et stalinien, est dans la continuité du MLF et s’inscrit, de fait, dans le cadre d’un féminisme bourgeois opposé au féminisme prolétarien et de classe. Il n’ y a donc rien à en attendre !
Merci de lire convenablement Delphy, Guillaumin, Wittig, et l’ensemble des féministes radicales. Vous êtes vraiment arcbouter dans la défense de vos privilèges de dominant. Il me semble que les révolutionnaires doivent éviter ce confort. Mais vos propos suggèrent que vous êtes davantage homme que révolutionnaire. D’autres hommes plus conséquent, « gauchistes », « prolo » ou « intello » comme Balibar, reconnaissent le « noyau de vérité de l’analyse de Delphy » , alors encore un effort.
Vous êtes dans le déni de la réalité !! C’est une belle illustration de l’antagonisme de classe où les oppresseurs résistent au changement.
Quelle drôle de phraséologie !
Tu dois lire « convenablement »… comme moi.
Tu dois devenir plus « conséquent » comme Balibar… et donc comme moi qui le lis « convenablement ».
Mes propos suggère que je suis d’avantage un révolutionnaire qu’un homme… ( !)
Je suis un oppresseur qui ne résiste pas au changement ( !)
Et si tu n’es pas d’accord c’est que tu es « dans le déni de la réalité », c’est bien la preuve que j’ai raison.
Mais malgré tout mes efforts je reste un homme. Un homme aux yeux de la société. Un homme avec des privilèges… je ne m’arcboute pas sur leurs défenses mais ils me sont accrochés à la peau. Malgré mes effort je reste donc un oppresseur. Mais un oppresseur révolutionnaire !
Jusqu’à quant ? Jusqu’à la révolution ? La victoire des femmes ? L’égalité hommes/femmes ? L’abolition des genres ?
En attendant je peux me permettre de conseiller aux autres de faire des efforts, et d’essayer de lire « convenablement »… comme moi.
« Merci de lire convenablement Delphy, Guillaumin, Wittig, et l’ensemble des féministes radicales. »
Ces personnes ne sont pas des féministes radicales mais des féministes bourgeoises parfaitement intégrées au sein du système capitaliste. Pas une fois dans leurs écrits sexistes il n’est question de la nature de l’oppression (le Capital) et des moyens de la combattre (la lutte de classe). Tout est orienté chez elles vers un réformisme de la condition des femmes au sein de la démocratie bourgeoise (plus de droits et de pouvoir pour les femmes par rapport aux hommes, y compris dans l’exploitation). Aucune perspective révolutionnaire de destruction totale du capitalisme. Aucune volonté revendiquée de participer à l’émancipation des prolétaires. Ces féministes bourgeoises s’inscrivent, comme les altermondialistes, dans une logique qu’un autre monde est possible au sein du capitalisme, ce qui est complètement faux.
Au lieu de lire Delphy, Guillaumin et Wittig, les féministes feraient mieux de relire, comme je l’ai déjà écrit, Luxemburg, Kollontaï, Zetkin et Goldman. La lutte de classe est le coeur du problème afin de combattre le patriarcat qui est une émanation du Capital.
Eh bien la critique de tous les ismes :
C’est que je suis dans aucune de vos catégories n’en déplaise à votre communauté.
Je ne suis pas mon apparence, mon état civil, ma biologie, etc :
je suis mes actes.
Et une féministe qui veut un espace sans hommes même si ça se comprend, ça veut dire surtout qu’on croit trop au déterminisme biologique, même si ça peut être nécessaire tant qu’on sera dans une société où il y a peu ou pas d’espace construit sans les rapports de domination. Le problème ce n’est pas les hommes, les gens de couleurs, les handicapés, les marginaux de tout bords, si seulement les personnes qui ont peurs des autres arrêtaient de se sentir seulEs excluEs pour prendre conscience que si elles ou ils avaient un véritable ennemi ce serait le culte de la conformité : le problème c’est l’exclusion qu’il génère et qui est une méthode de contrôle pour avoir le pouvoir.
Quelque soit sa justification la non mixité reste un outil d’exclusion.
Si vous voulez lutter sur le long terme, ne hérissez pas de barrières au contraire laissez de la place pour un autre monde où on se fout d’être homme femme ou androgyne.
La théorie c’est de la marde, juste une rhétorique pour la domination.
Brulez vos livres et vivez, coup bon.
On ne construit pas l’avenir en reproduisant éternellement le passé.
Il y a eut quelques commentaires masqués. Très peu. Un doublon, une interjecion pas specialement compréhensible et, plus recemment, un gif animé en réponse interperssonnelle. Juste pour rappel, même si c’est plutôt bien respecté ici : les commentaires sont là pour débattre, apporter un complément d’info, pas pour de l’humour potache ni de l’interpersonnel.
Maintenant, j’ai l’impression, et là je sors de mon rôle de modo, qu’on arrive un peu à un truc qui tourne en rond et que quelques personnes se répètent pour ne pas dire grand chose en dehors de leur lutte de pré carré qui refuse d’admettre le féminisme comme une lutte ayant un vrai sens politique, et si c’est pour ne dire que ça, bah ça fait pas trop avancer le débat et c’est un peu stérile, pardon, limité, comme argument, donc une fois qu’il est ennoncé, pas la peine de l’éttaler dans tous les sens, merci. Indymedia étant un site qui existe pour aider à l’émancipation de chacun-e, bah c’est un peu à côté de la plaque…
Mais J’AI LU Delphy, et j’ai constaté personnellement de visu moi-même que la mesure de sa démonstration ne dépassait pas le décalitre, pour paraphraser Roger Vercel ! Et surtout qu’elle est basée sur une caricature de marxisme, un faux-semblant, une déformation consciente et patente. Bref, c’est une escroquerie politique. Et il vaut mieux éviter de croire que je critique ce que je ne connais pas.
Et « le fond de vérité de l’analyse de Delphy », non seulement n’est pas donné par Yeun, mais la démonstration d’un personnage comme Balibar, qui 1) a quand même participé aux séminaires de « Lire Le Capital » sans voir la contradiction qu’il y a entre Le Capital et les positions politiques de son propre parti à l’époque, c’est-à-dire le PCF, et 2) a développé et entretenu le concept de « coupure épistémologique » chez Marx qui est une claire falsification du marxisme, ne me paraît pas de prime abord très probante.
Donc j’attends mieux comme démonstration. Je ne suis pas anti-féministe ; je suis contre la division sur des bases fausses. Et la non-mixité est une division sur des bases fausses.
BOYS DON’T CRY !
Au début.
Il y a quelques jours, je pensais faire une réponse au texte premier, celui qui aime pas trop les trucs féministes. Puis je me suis dit non.
Entre-temps, beaucoup de gens ont répondu, alors je me suis dit : lâche l’affaire, c’est déjà fait !
Et puis oui, je me suis dit oui.
Écris.
Parce que, outre le fait que je sois une girouette, j’ai aussi besoin de ma minute de gloire, parfois.
Parce que l’histoire du gars qui se sent spolié d’espace et de libre circulation juste parce que des féministes se réunissent parfois en non-mixité, c’est du dit, du déjà redit, du tellement rabâcher qu’elle en devient caricature, et ça me soûle…
– Mais ? C’est toujours la même chanson, disait déjà Claude François dans les années 70.
– Non non rien a changé ! répondaient alors les Poppys.
Et les Poppys avaient raison : les gars n’ont pas changé…
Enfin… certains gars…
(par les Grâces et la Bonté de Saint Gode Michel…).
En lisant ce premier texte, j’ai eu l’impression d’entendre Eric Zemmour, comme quoi ça peut aussi m’énerver.
Espace.
Libre circulation.
Oui, c’est vrai, les rues, les prés, les chemins, les bars, de jour comme de nuit, sont des espaces mixtes pour les hommes perçus comme hétérosexuels. C’est vrai. C’est même très très vrai. Mais ce sont aussi des espaces de danger pour les femmes, pour les pédés, pour les africains, pour les handicapé-es, pour les trans, pour les putes, etc…
J’ai des preuves.
Les espaces mixtes que certains d’entre vous semblez vénérer, je les connais aussi comme espace d’humiliation. Du lundi au dimanche. Espaces de lutte inclus, malheureusement. Quelle honte !
Votre mixité est relative et subjective.
Du coup, je me suis dit que ce texte, qui prête à polémique, comme on dit, devait être du pâté de mauvaise foi. Je me suis dit que, finalement, ce n’était probablement pas la non-mixité qui était remise en cause, là, dans ce texte, mais bien le féminisme.
Oui. Parce que je n’ai jamais lu de texte contre la non-mixité pédé, tapette radicale, etc, par exemple. Je n’ai jamais lu de texte contre la non-mixité des Black Panthers, laquelle a servit de référence pour les luttes féministes, celles des putes, des pédés, des gouines, des trans, des racisé-es, des handis, et tellement d’autres encore.
Probablement, parce que nous n’avons jamais été considéré comme du cheptel par les prétendants à la transformation du monde. Et c’est tant mieux !
Nous ne sommes pas baisable et c’est une excellente nouvelle !
L’histoire de ces dernières décennies nous montre que la non-mixité est un moyen. Si elle était un but, on parlerait alors de séparatisme. C’est tellement bête. Mais, là, le séparatisme n’est pas le sujet.
La non-mixité est également un espace « safe ». C’est important. Indispensable.
Tout le monde le sait, ce n’est donc pas la peine de faire semblant de ne pas comprendre… On n’est plus au CM2.
Bref.
Aujourd’hui, par contre, je ne comprends toujours pas ce qui se passe dans le slip de certains garçons qui empêchent leurs neurones de lire et de comprendre ce que des dizaines, des centaines, des milliers de bouquins, de fanzines et de brochures ont déjà publiés sur ces sujets. Et depuis plus de soixante ans, si on se réfère uniquement aux écrits féministes contemporains.
Aujourd’hui, je ne comprends pas non plus pourquoi les hommes qui ne supportent pas la non-mixité féministe ne grimpent pas tous ensemble sur des grues.
Lexomylène van Castafiotte, docteur en selle de vélo et autres histoires de pédales.
Prolo écrit: « …le patriarcat qui est une émanation du Capital. »…
Comment peut-on écrire une chose pareille !
Tant qu’on y est, autant dire que la colonisation en Afrique et en Asie a précédé l’esclavage aux Antilles !
Le patriarcat, depuis la nuit des temps, a toujours été l’émanation de la classe dominante, dire le contraire est une négation pure et simple des faits et de l’histoire de l’exploitation. Aujourd’hui, c’est le capitalisme (qui a 5 siècles) et les classes dominantes (bourgeoisie, petite bourgeoisie, artisans, commerçants, professions libérales…) qui s’appuient sur le patriarcat…
Ça serait peut etre le moment de fermer les commentaires sur cet article, parce que franchement là se faire insulter de la sorte c’est plutot trash et je ne suis pas sûre que cela soit utile de répondre à des allégations aussi ridicules.
Pareil pour l’article https://nantes.indymedia.org/article/27348
merci
Un lock temporaire exceptionnel de 48h a été décidé : le temps que les esprits se calment.
Ensuite, tout commentaire qui n’apportera pas un véritable complément d’information préci et construit sera refusé vu que beaucoup de choses ont déjà été dites entre les deux articles…
Ca serait bien aussi de se rappeler qu’indymedia est un outil émancipateur pour des luttes dont l’anti-sexisme fait totallement partie, c’est un des pilliers de la charte. Et de ne pas se transformer en presque troll à force de tenir des arguments épineux et arc-boutés sans jamais remettre en question ses propres pratiques de lutte quand à la place de la femme… Clairement, il nous semble qu’à ce niveau, tout a été dit, expliqué, et qu’il n’est pas la peine d’en rajouter : plus personne n’a envie de rejoindre ces pratiques, rassurez-vous, vous les avez parfaitement desservies, merci.
Pensées émues à Rosa, Louise et tant d’autres…
Techniquement : pour discuter la modération des articles, c’est tout à fait possible sur la liste de discution et de modération : nantes [at] indymedia.org
Merci de lire le commentaire de modération la juste au dessus avant de vouloir a tout pris rajouter son commentaire pour être le dernier a répondre.
Donc je répète, merci de lire le précédent commentaire de modération, celui qui dit que les commentaires qui n’apportent rien de plus à l’article et qui sont pas un minimum construit sont refusé.
ce qui est bien, c’est que j’avais justement lu ce commentaire.
Et tentais, comme il a été fait plusieurs fois, d’amener à prendre la réflexion soulevée dans l’article dans le cadre concret, pratique et local, en y apportant mon point de vue. Si en plus cela pouvait répondre à des âneries, voire des insultes qui n’ont eu aucun soucis avec la modération, tant mieux, on va pas l’éviter non plus.
La provoc ne marche que dans un sens, tant pis.
Je suis une femme et je suis féministe. Je ne me définis jamais comme « femme » sur internet ou ailleurs parce que je n’aime pas cette catégorie, cette manière d’affirmer son sexe et bien souvent son genre, alors que je n’ai de féminin que le sexe et la manière dont je joue le rôle d’une femme dans la société (au sens de Goffman) comme on me l’a appris : vêtements, maquillage, hexis corporelle et tout le tralala. Mais aujourd’hui, ici, je me définirai comme femme pour obtenir ce droit de parole de la part d’une certaine frange du féminisme.
Je dis « une certaine frange » car il y a plusieurs féminismes, et je trouve absurde que certaines (et peut-être certains) crient à l’anti-féminisme dès qu’une idée ne va pas dans leur sens. Oui, il y a plusieurs féminismes. Oui, je suis féministe. Non, je ne suis pas moins féministe que vous. Non, je ne me retrouve pas dans les idées de cette franche du féminisme qui confond le patriarcat, un système globalisé bien au-delà des consciences individuelles, avec la manière dont celui-ci s’inscrit au niveau individuel dans chacun de nous. L’ennemi commun, c’est le patriarcat, pas l’homme que l’on a en face de nous.
Merci pour votre article.
Merci pour ce bon moment de mecsplication + tears, politisée qui plus est.
On va pas pouvoir grand-chose pour toi si tu n’acceptes pas qu’à un moment un groupe puisse avoir besoin de fabriquer même temporairement, un espace safe où RIEN (donc y compris toi) ne lui renverra son non-privilège de femme à la gueule.
Sérieux, les gars, je pensais que vous étiez des bons évangélistes des luttes contre les oppressions, et ça m’a fait un peu mal au fondement de lire des trucs comme « ouais mais y a aussi des filles qui prennent trop de place en AG » : je pensais sincèrement qu’on arrivait, entre gentEs sensibiliséEs à ces questions, à faire la différence entre repérer, cerner et théoriser des modes systémiques de domination et ce qui relève aussi du comportement individuel (dans un sens ou dans l’autre d’ailleurs; ma remarque vaut autant pour « des filles qui prennent trop de place en AG » que pour « les mecs qui sont pas tous comme ça »). La non-mixité en tant que principe n’est pas là pour exclure des individus, mais pour s’abstraire pour un temps d’oppression/domination/aliénation sytémiques, quelqu’en soit la raison.
Je suis sûre que tu as voulu bien faire, dire aux meufs dans les dynamiques de lutte que tu étais indéfectiblement un allié mais là tu te tranformes en troll à ton corps défendant. C’est con.
Je lis votre texte et je pense à ce texte magnifique de Christiane Rochefort :
« Il y a un moment où il faut sortir les couteaux.
C’est juste un fait. Purement technique.
Il est hors de question que l’oppresseur aille comprendre de lui-même qu’il opprime, puisque ça ne le fait pas souffrir : mettez-vous à sa place.
Ce n’est pas son chemin.
Le lui expliquer est sans utilité.
L’oppresseur n’entend pas ce que dit son opprimé comme un langage mais comme un bruit. C’est dans la définition de l’oppression.
En particulier les « plaintes » de l’opprimé sont sans effet, car naturelles. Pour l’oppresseur il n’y a pas d’oppression, forcément, mais un fait de nature.
Aussi est-il vain de se poser comme victime : on ne fait par là qu’entériner un fait de nature, que s’inscrire dans le décor planté par l’oppresseur.
L’oppresseur qui fait le louable effort d’écouter (libéral intellectuel) n’entend pas mieux.
Car même lorsque les mots sont communs, les connotations sont radicalement différentes. C’est ainsi que de nombreux mots ont pour l’oppresseur une connotation-jouissance, et pour l’opprimé une connotation-souffrance. Ou : divertissement-corvée. Ou : loisir-travail. Etc. Allez donc causer sur ces bases.
C’est ainsi que la générale réaction de l’oppresseur qui a « écouté » son opprimé est en gros : mais de quoi diable se plaint-il ? Tout ça, c’est épatant.
Au niveau de l’explication, c’est tout à fait sans espoir. Quand l’opprimé se rend compte de ça, il sort les couteaux. Là on comprend qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Pas avant.
Le couteau est la seule façon de se définir comme opprimé. La seule communication audible.
Peu importent le caractère, la personnalité, les mobiles actuels de l’opprimé.
C’est le premier pas réel hors du cercle.
C’est nécessaire. »
Je suis dans l’ensemble assez d’accord avec ce texte qui apporte un peu de fraîcheur et d’ouverture d’esprit dans un milieu très fermé et moraliste.
Par contre les commentaires… Je sais que c’est un réflexe militant d’apprendre à dire plus vite que la voisine «tu es un mec cis hét blanc dominateur et tu fais des machin-tears» dès qu’un mec trans ou gay/bi ou prolo (en milieu interclassiste) ou racisé/handicapé que ça se voit pas ou travailleur du sexe ou violé ou travesti ou plusieurs à la fois ou autre essaye de reprocher à une bourgeoise blanche valide ses privilèges sans utiliser le jargon militant, ou juste essaye de nuancer.
C’est pas parce que c’est un réflexe que c’est forcément d’une pertinence énorme en revanche.
Le problème de la non-mixité c’est que tu es obligé de t’outer de trucs que tu n’as pas forcément conscience d’avoir ou sur lesquels tu vas prendre cher pour avoir le droit d’entrer, à moins d’avoir des seins à montrer ou la bonne répartition hormonale des graisses du visage.
Merci d’avoir attirer mon attention sur ce vieux texte. Je l’avais pas lu et je sais pas qui l’a modéré, mais il me pose pleins de problèmes sur la façon dont il caricature la pratique de la non-mixité (et comment elle serait apparement exclusive par exemple) et les positions féministes. Du coup je le met en débat pour qu’on en cause collectivement.
7 ans de débat, ça se fête !