Ces structures issues de la mobilisation des travailleurs entrent inévitablement en conflit avec le pouvoir officiel, l’Etat. Celui-ci ne peut tolérer un pouvoir indépendant de ses propres forces et qui le contraint par ses revendications sociales et démocratiques. Pendant une révolution, le pouvoir réel appartient à la fois à la bourgeoisie qui soutient par tous les moyens son Etat et d’autre part les structures issues du mouvement des travailleurs en général, donc aussi des chômeurs et des paysans pauvres. L’Etat est ébranlé.
La situation est transitoire. Soit l’Etat reprend une hégémonie quasi-totale sur la société, qu’il reprend le terrain que la révolution lui a arraché, soit les comités de grèves, comités de quartiers et comités locaux se structurent et aboutissent au pouvoir des travailleurs.
La perspective du pouvoir des travailleurs pour la révolution qui se déroule jour après jour, comme en Tunisie ou en Egypte, est en réalité la seule valable pour que les choses ne redeviennent pas comme avant ou empirent.
Par les liens qu’ont les bureaucraties des partis réformistes et des syndicats conciliateurs avec le pouvoir d’Etat, la révolution n’aboutira pas sans que les révolutionnaires authentiques portent leur propre drapeau réuni dans un parti pour défendre la perspective du pouvoir des travailleurs et combattre toutes les tentatives de conciliation avec la bourgeoisie et son instrument de domination.