Qui a peur de l’insurrection (a.m. bonanno)
Catégorie : Global
Thèmes : -ismes en tout genres (anarch-fémin…)
QUI A PEUR DE L’INSURRECTION ?
Alfredo M. Bonanno
180 pages – novembre 2012 – Tumult Editions (Bruxelles)
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Disponible entre autres chez :
Bibliothèque anarchiste Acrata – Rue de la Grande Ile 32 – 1000 Bruxelles
Bibliothèque Libertad – Rue Burnouf 19 – 75019 Paris
Un exemplaire coûte 5 euros.
Pour les distros, une réduction de 25% est de mise.
Ce livre réunit une dizaine de textes d’Alfredo M. Bonnano autour de l’insurrection et de la « méthode insurrectionnelle », en autres mots, du comment agir pour contribuer à ou créer des situations de rupture. Si ces textes sont issus d’un long parcours de réflexions et d’expériences pratiques, ils offrent des approfondissements autour de l’affinité, de l’organisation informelle, de la projectualité, de l’attaque diffuse.
De l’introduction :
« L’image idyllique et romantique de l’insurrection avec ses barricades, son peuple en armes, ses drapeaux et son ciel sans nuages relève bien sûr de ces mythes qu’il nous faut démolir. Les choses ne sont pas comme ça et ne le seront sans doute jamais plus. La conflictualité sociale est aujourd’hui confuse, mais parfois furieuse ; désespérée, mais parfois très destructrice ; diffuse, mais rattrapée en permanence par l’aliénation. Mais, c’est dans ce contexte, dans cet environnement toujours plus empoisonné, contrôlé et structuré par la domination et ses technologies, c’est avec cette population toujours plus aliénée et mutilée, toujours plus démunie de moyens d’expressions et de dialogue, qu’il nous faut élaborer ces projectualités insurrectionnelles. Et cela, sans aucune garantie de succès.
Mais chaque tentative a des conséquences qui vont bien au-delà du visible et palpable. Il ne s’agit pas d’entretenir un nouveau mythe, mais de promouvoir les expériences d’auto-organisation et d’attaque des individus qui s’insurgent contre le pouvoir, au-delà du temps et de l’espace de la domination – dans le cœur, le corps et le cerveau des gens. Seules ces expériences-là nous permettent d’espérer – ou mieux, de rendre possible – la pratique de la liberté.
Le projet insurrectionnel nous invite à nous débarrasser de l’un de ces grands mythes, qui réduirait la transformation sociale à une question quantitative. Le nombre suffirait à changer les choses et à transformer les rapports sociaux, la subversion serait une simple question de statistiques d’adhérents ou de dégâts occasionnés. Non, les choses ne sont pas comme cela, et elles ne l’ont jamais été. L’action révolutionnaire se situe dans un autre champ, celui de la qualité ; il s’agit de tendre vers des ruptures insurrectionnelles, qui feront surgir et pénétrer cette qualité dans la réalité de la domination. La critique explicite de la logique quantitative ne revient pas à prétendre que l’insurrection ne saurait être l’œuvre que de quelques poignées de révolutionnaires illuminés ; mais l’insurrection ne peut pas être envisagée comme un jeu de comptables, l’action minoritaire y joue un rôle déterminant. C’est pour cela aussi qu’aujourd’hui, les quelques poignées de révolutionnaires que nous sommes peuvent y réfléchir, s’y préparer et y contribuer. »
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