Les grévistes demandent une augmentation de 200 euros et l’amélioration de leurs conditions de travail, alors que les propositions patronales se limitent à l’augmentation de la prime annuelle à 1000 euros.
La détermination des travailleurs ne faiblit pas, malgré l’obstination des patrons qui ont reçu le renfort spectaculaire du gouvernement sous la forme d’une puissante campagne de propagande où participent différents ministres et Sarkozy lui-même sous le thème frauduleux de la «prise en otage» des vacanciers par les grévistes; et l’envoi de 400 policiers et gendarmes pour casser la grève en remplaçant les grévistes et en dissuadant toute tentative éventuelle de piquets de grève.
Avant ce recours spectaculaire aux flics, les patrons avaient déjà fait appel à des travailleurs précaires ou d’autres entreprises pour faire les jaunes. Cela s’est cependant révèle insuffisant étant donné le nombre très important de passagers dans cette période de vacances. Le gouvernement a également décidé d’utiliser ce conflit pour faire voter très rapidement une loi anti-grève fixant un service minimum dans les transports aériens.

L’EXTENSION DE LA GREVE EXIGE DES POSITIONS DE CLASSE

La condition des travailleurs de la sûreté ne sont pas différentes de celles de nombreux travailleurs des aéroports: bas salaires, mauvaises conditions de travail, et leurs revendications pourraient être reprises par ces derniers, formant la base d’une extension de la lutte à tous les travailleurs. Ce n’est évidemment pas cette voie que suivent les syndicats. Rappelons que, contre le futur projet de lois, plusieurs syndicats du transport aérien ont déposé un préavis de grève… pour le mois de février! Sans doute l’UL CGT de Roissy qui, elle, est impliquée dans la conflit en cours, a appelé, dans son communiqué du 21/12/2011 «à rejoindre la grève, y compris au delà du secteur de la sûreté». Mais elle ne fait rien concrètement pour mobiliser les autres travailleurs, se contentant de gémir que les tentatives du gouvernement «accroissent les tensions sociales dans le pays» (!) ou de saluer un communiqué du syndicat FO de la police critiquant l’utilisation des policiers dans le conflit. Et dans le communiqué suivant (voir ci-dessous) elle met en avant comme revendication fondamentale la création d’un «corps d’Etat» pour assurer le «service public» de la sûreté aérienne! Cette orientation rend évidemment impossible toute extension de la lutte aux travailleurs qui ne sont pas destinés selon l’UL CGT à devenir des fonctionnaires remplissant une noble tâche de service public. Le corporatisme, l’idéologie du service public et le fétichisme de l’Etat sont directement opposés à l’union des travailleurs dans la lutte, nécessaire pour faire fléchir un patronat solidement appuyé par l’Etat bourgeois. Tous les travailleurs ont les mêmes intérêts: ils sont exploités par les capitalistes et réprimés par l’Etat bourgeois; ayant les mêmes intérêts et les mêmes ennemis, leur combat doit être commun!

Pour se défendre, pour mener et diriger leurs luttes, les travailleurs ne peuvent donc pas compter seulement sur leur détermination; il leur faut aussi, dans les aéroports comme partout, rompre avec les orientations collaborationnistes des appareils syndicaux et s’organiser sur des bases de classe pour pouvoir étendre leur lutte, la renforcer et la faire triompher!

Parti Communiste International