A nos hommes et femmes tronc:

C’est l’histoire d’un journaliste enfermé dans une boîte…

Le jour où il est arrivé dans cette boîte, il pensait devenir le lien, le médiateur, celui qui raconte les histoires vraies de la vraie vie.

Le 1er jour, il lança et lança de nombreuses histoires qu’il avait, au préalable, saupoudré dans son journal, dosant chaque émotion afin de pouvoir passer du rire aux larmes, du sérieux au comique en un lancement de sujet.
Jubilation…le monde de dehors se déroulait devant lui à coup d’histoires tristes, joyeuses, dramatiques, héroïques, sensibles et que sais-je encore.

Il était là, chez des gens qu’il ne connaissait pas, enfermé dans sa boîte, tentant d’éclairé du mieux qu’il le pouvait le monde.

Sacré métier, qu’il se disait.

Aujourd’hui, il est toujours dans sa boîte, mais le temps a passé et petit à petit, du monde extérieur ne vient plus que les histoires de ses braves collègues.
Il n’a plus d’autres référant que ses informations parcimonieuses de la vie de dehors.
Il s’ennuie ferme, il s’énerve, il déprime, il tourne en rond dans sa cage.
Et pourtant il est là, avec les gens tous les soirs, mais malheureusement on ne peut pas lui parler, il ne peut plus penser que par lui-même et par les histoires que ses confrères lui rapportent.

Il crie au secours, mais personne ne l’entend. Devant leurs petites boîtes, perdu dans le flot des images et des sons, peu distinguent se crie.

Depuis, chaque jour, à 20h, la lumière se rallume et le journaliste lance et relance , le prompteur à pleine vitesse, son crie d’alarme. Son message est diffusé, compressé, enregistré, masterisé par la machine…

Et lui attend, impatient, que la lumière se rallume, persuadé que son message sera compris un jour…

Putain de boîte.