Documents et matériel militant antinucléaire à télécharger sur le site de l’OCL :

• Un “4 pages” pour les mobilisations et débats en cours
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article971

• Le numéro HS n° 4 de Courant Alternatif (avril 2000) “Ni rose, ni vert, arrêt immédiat du nucléaire”, épuisé mais en téléchargement gratuit :
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article970

• des tracts :
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article961

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Arrêt immédiat, définitif et sans condition du nucléaire

La « décision immédiate de sortie du nucléaire » ? Une arnaque !

Chacun sait que le mouvement antinucléaire est partagé entre deux grandes tendances. Si toutes deux reconnaissent qu’il n’est nullement nécessaire de produire la même quantité d’électricité, l’une s’appuie surtout sur le développement des énergies renouvelables pour une sortie progressive du nucléaire (en vingt ou trente ans), l’autre considère que l’arrêt immédiat est possible et qu’on ne peut attendre que les énergies renouvelables fournissent la plus grande partie de l’électricité dont on aurait besoin. Les partisans de la première tendance se font les champions de l’économie d’énergie essentiellement dans le domaine domestique, sans distinction des différences de classes, de revenus et donc des capacités financières proportionnelles à consommer de l’électricité ; et sans non plus aborder les orientations globales de l’économie, du nucléaire militaire.

Ceux de la seconde, dont nous sommes, considèrent que diminuer la consommation d’énergie n’est pas une affaire individuelle, mais implique une rupture avec le productivisme, lié intimement au capitalisme – donc que sortir du nucléaire dans la durée ou immédiatement n’est pas une question technique, mais politique : continuité et aménagement du système ou rupture avec sa logique et redéfinition des modes de production et de consommation.
Mais voilà : dans la mesure où la divergence entre les deux courants antinucléaires semble porter sur le terme « immédiat », et où la « sortie immédiate » paraît être un mot d’ordre facilement repris dans les manifestations, certains tentent aujourd’hui de proposer un chemin commun ou de compromis sur la base d’une « décision immédiate de sortie ». Histoire sans doute d’essayer de se montrer un peu plus « radical » que les bureaucrates des Verts ou de Greenpeace, mais plus unitaire que les « extrémistes radicaux ».

Or il n’y a là qu’une arnaque sémantique, une opération politicienne de confusion, à dénoncer comme telles, car une « décision immédiate de sortie » peut parfaitement se traduire par un début de réalisation dans… trente ans. D’ailleurs, cette « décision immédiate » de sortir progressivement du nucléaire, c’est ce que proposent les Verts… depuis trente ans.

Nous pensons que le combat doit se mener dans la clarté des positions.
Pour nous, un seul mot d’ordre reste valable :
Arrêt immédiat, sans condition et définitif du nucléaire !

Le “4 pages” que nous venons d’éditer peut contribuer à défendre cette position dans les mobilisations et les débats en cours.

Diffusez le !

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Texte d’introduction

Catastrophes nucléaires : ça n’arrive qu’aux autres…
jusqu’à quand ?

Après qu’un séisme et un tsunami aient secoué le Japon le vendredi 11 mars, la centrale nucléaire a de Fukushima Daiichi a connu des défaillances sur ses circuits de refroidissement. Les tranches numéros 1, 2 et 3 de cette centrale, qui se sont mis en arrêt lors du séisme, ont connu de graves accidents au niveau des bâtiments réacteur. En effet l’absence de refroidissement du combustible a provoqué la fusion partielle du cœur, entraînant la formation de vapeur d’eau et de bulles d’hydrogène, qui ont alors provoqué des explosions. Par la suite, l’eau de la piscine des combustibles usés du réacteur n°4, qui n’est plus refroidie, se réchauffe fortement et entraîne une explosion de vapeur qui fera un trou énorme dans le bâtiment. L’apport régulier d’eau, pour refroidir coûte que coûte les cœurs des trois premiers réacteurs, produit de la vapeur qui s’échappe dans l’atmosphère emportant avec elle des radio-éléments et contamine les environs. La situation est « stationnaire » au moment où nous écrivons mais les problèmes sont loin d’être finis. Enfin signalons que l’accident a été classé au niveau 5 par les autorités japonaises, mais l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) en France par exemple le classait au bout de quelques jours déjà au niveau 6.

Les dégâts sont déjà importants
Certes, ce n’est pas encore du niveau de Tchernobyl, mais cette catastrophe – car c’en est bien une ! – montre bien les dangers énormes que l’industrie nucléaire fait peser sur nos têtes. D’ores et déjà la région autour de la centrale est contaminée par des radio-éléments pour de nombreuses années, et des spécialistes de l’industrie nucléaire prédisent une augmentation du nombre de cancers dans le coin pour les années à venir. Dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres les doses sont importantes, et les riverains sont soit évacués -ceux qui habitent à moins de 20 km-, soit plus ou moins confinés chez eux, avec distribution d’iode (complètement inutile face aux dizaines de radio-éléments autres que l’iode, tels le césium par exemple). Certains habitants ont reçu directement des retombées radioactives, et même ceux qui n’ont pas été contaminés, ou très peu, ne retourneront pas chez eux avant longtemps ! En outre, les travailleurs de la centrale sont littéralement sacrifiés pour éviter à tout prix l’accident majeur, prenant des doses de radiation qui leur ruinent définitivement la santé. Et plus grave encore sur le long terme : les réacteurs sont refroidis avec de l’eau pompée directement dans la mer, et rejetée de suite dans celle-ci, emportant plein de radio-éléments avec elle qui finiront dans le ventre des poissons…

Et en France, rien de nouveau
Sans surprise nos nucléocrates ont commencé par minimiser la situation, notamment par rapport au risque de séisme. Mais en France de nombreux réacteurs sont construits en zone sismique (Fessenheim par exemple) et pourraient donc très bien connaître une panne de circuit de refroidissement après un tremblement de terre. Une situation semblable est tout à fait possible dans notre pays. De plus, les réacteurs japonais sont assez similaires aux nôtres donc la propagande de l’époque Tchernobyl sur la « technologie soviétique » ne peut pas marcher. En outre, ce genre d’accidents peut aussi bien arriver quand la terre ne tremble pas, suite à d’autres raisons. Ainsi, à Three Miles Island (USA) en 1979, comme à Forsmarck (Suède) en 2006, le système de refroidissement à l’arrêt – encore lui ! – n’a pas non plus fonctionné. En Suède par exemple il s’agissait d’un incendie sur un transformateur qui a de ce fait cessé d’alimenter en électricité les pompes du circuit de refroidissement. Il en a résulté dans les deux cas une augmentation dangereuse de la température du cœur, ce qui à Three Miles Island a généré une bulle d’hydrogène, comme à Fukushima, mais qui n’a heureusement pas explosé. A Forsmark les générateurs diesels de secours ont été remis en marche à temps, à 7 minutes de la catastrophe…
Après Tchernobyl, les nucléocrates avaient insisté particulièrement sur les enceintes de confinement, absentes sur les centrales soviétiques, et qui auraient pu soi-disant empêcher la catastrophe. L’accident de fukushima ébranle sérieusement ce mythe. D’abord parce que l’étanchéité de ces enceintes n’est jamais parfaite. Ensuite, si la température est trop élevée il y a de la vapeur – radioactive – qui se forme, et s’il y en a trop il faut bien la relâcher dans l’atmosphère ; c’est ce qu’ils ont fait au Japon d’ailleurs depuis le début. La grande quantité de vapeur relâchée -en ouvrant volontairement des soupapes- est un signe de la difficulté à refroidir les réacteurs, comme le niveau de radioactivité de cette vapeur indique la détérioration des assemblages dans le cœur… Enfin, sur le réacteur n°2 l’explosion a endommagé l’enceinte ; et ceci entraîne logiquement des « rejets non filtrés » c’est à dire qu’on ne peut pas contrôler le niveau de radioactivité de ce qu’on relâche puisque la vapeur s’échappe comme elle veut. Mais de toute façon, si par chance la vapeur restait quand même dans l’enceinte, les radio-éléments finiraient par se déposer et au prochain grand nettoyage il y a fort à parier qu’on les rejetterait directement dans les fleuves ou dans la mer !
Et il n’y a pas que les problèmes de refroidissement pour causer des accidents graves. Par exemple la cuve du réacteur n°1 de la centrale du Tricastin est gravement fissurée, et pourtant il a reçu l’autorisation de l’ASN de pouvoir fonctionner encore 10 ans de plus ! Jusqu’à l’explosion du cœur ? Enfin, il se trouve que l’industrie nucléaire, tout comme les nuages radioactifs, ne connaît pas les frontières. La coopération Franco-Japonaise se porte bien dans le domaine nucléaire. Les constructeurs de centrales japonais possèdent des parts dans l’usine d’enrichissement du Tricastin Georges Besse 2. De plus, le japonais Mitsubishi s’est allié récemment avec Areva pour construire un nouveau réacteur nommé Atméa, qui est pressenti pour être construit vers la centrale du Tricastin. Il est plus que temps d’exiger un arrêt immédiat du nucléaire !

Également dans ce 4 pages :
• Une remobilisation nécessaire
• Nous ne partons pas de rien
• Contre le consensus pronucléaire et l’écologie capitalo-compatible
• Gestion des risques et stratégie d’acceptabilité
• La dépendance à l’égard du nucléaire : un mythe utile
• Comme les nuages radioactifs, le nucléaire ne connait pas les frontières
• Areva fait des profits en provoquant des cancers, mais veut aussi en faire en proposant de les soigner

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100 exemplaires 10 euros

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