Rapport marimbert
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Rapport Marimbert
Alors que la lutte contre le chômage est la préoccupation numéro un dans la
société, le rapport Marimbert vient d’être remis au Ministre du Travail, de
l’Emploi et de la Solidarité. Il doit servir de base à la réflexion
gouvernementale dans le cadre de la préparation de la « grande loi sur l’
emploi », les « partenaires sociaux » étant également interpellés.
Nos champ d’activités sont particulièrement concernés par le rapport
(Ministère du travail, réseau insertion jeunes avec les Missions Locales,
ANPE).
En apparence, après avoir étudié les relations entre les différentes
structures composant au sens large le Service Public de l’Emploi, leurs
missions et modes d’intervention, le rapport semble proposer l’immobilisme
et le conservatisme. Ce n’est qu’un effet d’optique trompeur car dans les
faits il propose un « dépeçage » camouflé du SPE (service public de
l’emploi) particulièrement dangereux.
D’autre part, il ne répond absolument pas aux grandes questions que pose la
dramatique situation de l’emploi : augmentation du chômage et de l’
exclusion. Cette situation exige notamment une transformation profonde du
SPE afin qu’il soit rénové, renforcé avec une extension audacieuse de ses
missions.
Le rapport est silencieux sur le drame vécu actuellement par des centaines
de milliers de chômeurs privés de toute indemnisation. Il se garde bien de
construire un véritable plan d’urgence revisitant de fond en comble les
systèmes d’indemnisation afin de permettre que tous les chômeurs obtiennent
un revenu de remplacement correct. Ces mesures devraient se construire
autour d’une refonte de l’Unedic et de son mode de direction.
Le rapport ignore l’impact de la loi de décentralisation. Pourtant l’AFPA,
outil central de formation professionnelle au service des salariés et des
chômeurs, vit une véritable opération de démantèlement. Sous le même effet,
une partie importante des budgets de Missions Locales est menacée, remettant
en cause l’efficacité de ces structures quant à l’insertion professionnelle
des jeunes.
Les préconisations avancées pour les Services du Ministère du Travail
escamotent les problèmes de fond. Car devant l’extension de la précarité, l’
intensification du travail et les nouvelles normes d’emploi, il est
nécessaire d’inventer de nouveaux droits protecteurs pour les salariés (cet
objectif contredit terme à terme le contenu du rapport De Virville).
Quant à l’ANPE, le rapport Marimbert s’inscrit totalement dans les aspects
les plus critiquables des premières orientations du 4ème “Contrat de
Progrès” (2004-2008) proposé il y a quelques semaines par la Direction
Générale de l’ Agence sur commande du Ministère.
Il approuve la mise en concurrence totale de l’Agence sur le terrain du
placement. L’Intérim ne suffisant pas, il va jusqu’à préconiser l’
intervention de bureau de placement privé payant !!! Des dizaines d’années
de lutte sociales, payées chèrement, rayées d’un trait de plume.
Le désengagement financier de l’Etat lui semble naturel, à charge pour l’
Agence d’aller chercher les financements complémentaires auprès de l’Unedic
ou des collectivités territoriales.
La partie qui attire le regard des médias est l’exigence d’une répression
accrue des chômeurs, puisque la liste des demandeurs d’emploi manque de «
fidélité et de fraîcheur » et que le SPE est trop laxiste. Pensez donc,
trois services contrôlent les chômeurs (ANPE, ASSEDIC et Ministère du
travail), une loi exigeant des actes positifs de recherche d’emploi permet
de radier en cas de refus d’emploi ou de formation et tout cela serait
encore insuffisant ! Les métastases sarkosiennes se répandent partout !
Le rapport Marimbert suggère une nouvelle commission, un nouveau rapport
avant de légiférer, tout en conseillant un contrôleur à temps plein pour 10
000 chômeurs indemnisés. Ce chiffre est à mettre en rapport avec celui «
squelettique » des 1300 contrôleurs et inspecteurs du travail chargés du
contrôle des 1 500 000 entreprises qui emploient plus de 16 millions de
salariés !
Dureté pour les faibles, douceurs pour les puissants. voilà l’esprit du
libéralisme.
Enfin le rapport Marimbert propose une coordination entre l’Etat, les
collectivités territoriales et les partenaires sociaux dans un maelström où
l’outil Unedic, aux mains du Medef et de ses alliés privilégiés, ressort
avec un programme pernicieusement boulimique.
Pour le SNU-TEFI
Paris le 16 janvier 2004
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