Ce matin, des flics municipaux ont expulsé une personne qui habitait dans un petit bâtiment vide, au milieu du parc situé à la limite de grenoble et de Saint martin d’hères, longé par la rue du repos et l’avenue de la Mogne. (juste en face du Grenoble Tennis Club et de l’Heure bleue) Une pelle mécanique a immédiatement détruit le batiment. Voila ce qu’il en reste à midi :

Passant à côté du parc au moment où la pelle mécanique s’affairait, je me suis arrêté pour discuter avec l’homme qui venait de se faire expulser, et il m’a rapidement expliqué son histoire.

Il s’est fait expulsé de l’appartement où il vivait, le lendemain du début de la trève d’hiver. Il s’est alors installé mi novembre dans ce bâtiment vide, avec son chien. Une semaine aprés son arrivée, la mairie a envoyé des gens pour le virer, et a fait murer le bâtiment. Il s’est alors installé dans le hall du bâtiment, se bricolant un semblant d’habitat avec des planches.

A plusieurs reprises, il aurait eu envie d’alerter les médias pour parler de ses expulsions. Mais il a eu plusieurs mauvaises expérience, notamment avec le Daubé, journal qui ne raconte d’aprés lui que la version des flics.

Pendant l’hiver, il a fait un court passage dans un des centres d’accueil de Grenoble, mais il a préféré de loin continuer à habiter ici au milieu du parc. Question d’autonomie, pas envie d’être pris en charge. Et puis il n’y a aucun centre d’accueil qui accepte les chiens à Grenoble.

Il m’explique que ce parc a été racheté par le grenoble tennis club, qui prévoit d’y construire d’autres terrains de tennis, ainsi qu’un restaurant. A l’époque du rachat de ce parc, il y’aurait eu pas mal de protestations des habitants des quartiers voisins qui y venaient régulièrement. En tout cas, le restaurant n’est pas prêt d’être construit. [2] Si on l’expulse d’aprés lui, ce n’est pas parce que les travaux sont imminents, mais parce que cela fait mauvaise impression de laisser visible la pauvreté si près des terrains de tennis, et du terrain de foot où s’entraine le GF38.

Il m’explique aussi qu’une autre personne dort dans le parc, à l’intérieur de la grosse canalisation qui passe sous la route. Les flics l’en ont fait sortir ce matin.

Pendant que nous discutons, les employés chargés de détruire le batiment, finissent de l’entourrer de barrières de chantier. Ils reprendront leur travail cet aprés midi.

Le mec qui vient de se faire mettre à la rue ne sait pas trop ce qu’il va faire ce soir ni les jours suivants. Il va lui falloir trouver un autre endroit où habiter. Il est en colère, voire dégouté, mais il reste confiant : “Des fois, c’est peut-être une chance, ça va me permettre de squatter un lieu plus confortable.”

Solidarité avec les squatteurs, les mal logés, les sans abris, et tous ceux qui crachent sur la propriété privée.

Un passant.

[1] La trève d’hiver ne vaut pas pour les squatteurs, mais cela fait toujours mauvaise impression pour les mairies d’expulser en plein hiver.

[2] Je n’ai pas eu le temps de vérifier ces informations. Il s’agit d’un témoignage brut.