La version pdf est dispo ici : http://grenoble.indymedia.org/IMG/pdf/communiquecndp.pdf

Communiqué de presse

Paris, le 23 février

Pourquoi nous n’avons pas participé au débat public organisé par les opposants à la tyrannie technologique.

Ce mardi 23 février 2010, les opposants à la tyrannie technologique organisaient un débat public, à la CIP à Paris. Ce débat concluait la campagne visant à saboter les vrais débats démocratiques que nous avions organisés. Longtemps nous avons hésité à venir perturber cette mascarade à la manière des opposants. Nous avions préparé des banderoles (« Pour une science sans conscience », « Opposants totalitaires, le débat c’est entre experts », « le débat on s’en fout, on veut des nanos partout »)

Nous avons finalement préféré nous abstenir et les laisser dans leur ignorance crasse. De toute manière nous n’aurions jamais pu supporter la manière dont était organisé le débat. Ce que nous a confirmé le rapport de notre attachée de presse, Tanaquil Papertian, qui travaille pour I&E consultant. Pour l’occasion, elle s’est infiltrée parmis les opposants, déguisée en hippie cévenole avec une fausse moustache.

Elle témoigne :
« L’entrée était complètement libre : ni vigiles, ni policiers. Aucune fouille. J’ai pu rentrer sans même ouvrir mon sac. Aucun carton d’invitation ne m’a été demandé et je n’ai même pas signé d’engagement à ne pas perturber le débat. Bref un total laisser-faire rappelant les heures les plus sombres de notre histoire.
L’accueil est très cheap : sans hôtesses, sans cahiers d’acteurs, juste de pauvres brochures même pas imprimées sur papier glacé.

Surprise totale en entrant dans la salle : il n’y a ni tribune, ni places réservées pour les V.I.P., seulement des chaises installées en cercles concentriques. Au fur et à mesure que la salle se remplit, je reconnais, à l’aide de mon dossier contenant les photos des opposants, des personnes impliquées dans différentes luttes anti-industrielles : OGM, biométrie, nucléaire, nanos…(C’est le même dossier que j’avais perdu à Marseille et qui est tombé dans les mains des opposants : http://www.nanomonde.org/Perdu-de-recherche-a-l-intention)
Quand le débat commence, il y a plus de 200 personnes. Je dois bien avouer que c’est bien plus qu’à la majorité des débats que nous avons organisés. Mais il n’y a même pas de représentants de ministères, de patrons de start-up, de responsables de laboratoires ! Pas un seul expert…comme si des citoyens lambda pouvaient avoir un avis sur de telles questions !

Le débat en lui-même a été complètement anarchique. Il n’y avait aucune liste de 157 questions préétablies, ni de sujets à exclure du débat. Comment est-il possible de débattre et d’aller au fond des question si l’on laisse aux gens tant de liberté ? Comment aussi peut-on prévoir à l’avance ce qui va être dit ? »

Nous avons longtemps cherché sur le site www.nanomonde.org le moyen de suivre le débat des opposants en direct. Malheureusement, nous n’avons jamais réussi. Il semble que les opposants n’aient toujours pas compris que la vraie vie se déroule maintenant sur internet. C’est se couper du monde que de se contenter de réunir des personnes dans une même salle pour débattre. A titre indicatif, la retransmission de notre atelier sur l’éthique le 9 février a permis à au moins 18 personnes de nous suivre sur internet.

Une dernière chose nous a semblé révoltante dans l’organisation de ce débat. Selon nos sources les opposants ont dépensé en tout et pour tout 50 euros pour organiser ce débat qui a rassemblé plus de 200 personnes, soit 25 centimes par personne. De notre côté, nous nous targuons d’avoir rassemblé 3000 personnes, (dont beaucoup d’opposant, il faut l’admettre) pour un budget de 3 millions d’euros, et donc d’avoir dépensé au moins 1000 euros par participant. C’est vraiment mépriser les gens que de les inviter à un débat à 25 centimes ! Nous au moins, nous avons les moyens de nos ambitions.