Ils sont pourtant repris par les petits bourgeois syndicalistes qui rêvent de concilier paix sociale et capitalisme.

Bien sûr, mais ils ne les assument pas et se présentent comme « révolutionnaires » ou « progressistes » pour les moins grands imposteurs.

C’est à dire que ces agents disent vouloir « aider ceux qui sont dans la merde » alors qu’ils ne font que les remettre dans le bon chemin voulu par l’Etat bourgeois comme le démontre leurs slogans.

Pourquoi agissent-ils ainsi?

Les travailleurs sociaux savent qu’ils n’ont pas le choix s’ils ne veulent pas prendre le risque de perdre leur boulot.

Ils ont donc le choix?

Ils ont le choix si, et uniquement si, ils sont prêts à perdre leur statut social, à se retrouver à travailler avec les prolétaires qu’ils « forment » ou « reforment ».

En général, ils ne sont pas prêts à le faire financièrement car ils ne veulent pas perdre leur petit confort égoïste. D’ailleurs, un éducateur qui enfreint les ordres de la bourgeoisie est vite éjecté.

D’où vient ce petit confort?

Les fonctionnaires vivent bien (même si de moins en moins) et s’ils vivent bien, c’est en grande partie parce que les prolétaires et les peuples du monde sont exploités. Ils vivent en fait de la plus value extorquée aux prolétaires de France ainsi qu’à ceux des colonies.

Il y a pourtant des travailleurs sociaux qui galèrent financièrement…

Oui! dans cette profession, on trouve aussi beaucoup de précaires, mais ceux qui sont en place et notamment les syndicalistes font tout pour que les travailleurs sociaux ayant des statuts précaires les suivent dans des luttes corporatistes plutôt que de les laisser joindre leurs luttes à celles des prolétaires que sont leurs clients.

Les travailleurs sociaux sont donc en général hostiles à lutter au côté des prolétaires pour des raisons économiques?

C’est un fait, mais il faut savoir que c’est renforcé par le côté culturel. En effet, la grande majorité des travailleurs sociaux n’est pas prête à mettre en jeu son emploi parce que les travailleurs sociaux ont souvent des parents profs, petits fonctionnaires ou appartenant à l’aristocratie ouvrière, qu’il sont suivis longtemps les cours des profs et que tous ceux-ci leur ont inculqué la pseudo supériorité du travail « intellectuel » sur le travail « manuel ».