LA DICTATURE, C’ EST FERME TA GUEULE.
LE DEBAT PUBLIC, C’ EST CAUSE TOUJOURS,
MAIS DEHORS !

Le 10 décembre dernier, a eu lieu sur Caen un débat public sur les nanotechnologies.
Le débat public qui est organisé dans de nombreuses villes de France est censé être un moment de démocratie. En fait, il répond à un double objectif : répondre aux obligations européennes qui contraignent à tenir ce genre de débats et organiser un grand moment de propagande.
Sur Caen, le débat a montré son vrai visage. Il s’est déroulé sous protection policière, et les « supposé-e-s » opposant-e-s ont été invité-e-s à ne pas pénétrer dans la salle où il se tenait.
La Préfecture attendait cette réunion avec impatience et le dispositif policier était impressionnant. Le débat public avait lieu au château, et la seule entrée laissée ouverte était filtrée par une rangée de vigiles obéissant aux RG juste derrière, qui désignaient ceux et celles qu’ils ne voulaient pas laisser entrer. Encore derrière, la brigade d’intervention était sur le qui-vive. A l’intérieur, des gardes mobiles sont déployés.
La justification du fait qu’une quarantaine de personnes ne puissent entrer est des plus comiques : un coup c’est que la salle de 250 places est complète (alors qu’il y avait 80 personnes à l’intérieur), ou que la commission essaie de mettre en place une représentativité de la population selon les catégories sociales et que du coup nous ne correspondons pas au profil (sans que l’on nous demande de quelle “catégorie sociale” nous sommes d’ailleurs, voire en interdisant l’accès aux estampillés “étudiants” tout en en laissant passer d’autres au même moment), ou encore que l’entrée est réservée à ceux qui ont un carton d’invitation (une sorte de “démocratie sélective” quoi). A l’intérieur, il faut signer un papier, une sorte de charte de bonne conduite. Un opposant qui a réussi à entrer prend la parole pour dénoncer cette farce et se fait rapidement éjecter dehors. Et ensuite, c’est via une vidéo-conférence que se poursuit la séance…

Nous ne sommes en rien surpris de la situation. Nous savons depuis longtemps à quoi servent ces débats bidons. Les nanotechnologies sont déjà sur le marché. Au vue des sommes engagées et des experts qui s’expriment lors de ce débat, on sent que rien ne peut venir y entraver la bonne marche des nanos. En clair, il n’est qu’une farce, un espace publicitaire où les défenseurs des nanotechnologies viennent nous dire qu’ils sont transparents et démocrates là où, en fait, ils se contrefoutent de nos avis. Que certains écologistes dociles se laissent prendre à cette mascarade, n’est plus pour nous étonner.
Nous savons que L’Etat multilplie les agressions contre ceux et celles qui s’opposent à sa volonté, comme contre le mouvement de chômeur-se-s de Rennes où une manifestation a été interdite le 5 décembre dernier, et des chômeur-se-s tabassé-e-s par la BAC.

C’est pour toutes ces raisons que nous avions décidés de perturber ce débat et que nous appelons à son sabotage partout où cela est possible. Et même si l’on veut nous réduire au silence, on entend bien continuer de gueuler !

▪ Quelques farouches opposant-e-s aux nanotechnologies