Refusé par le Sénat en mars, la création d’un chèque emploi entreprise réapparaît, sans aucune concertation, et par voie d’ordonnance. Il est prévu pour les entreprises de moins de 10 salariés.
Par ailleurs, plusieurs syndicats de la CNT ont déjà rejoint l’appel à la manifestation nationale des organisations de chômeurs contre le chômage et la précarité, pour le 6 décembre 2003, 14h, Denfert-Rochereau (Paris).

Sans aucun bilan sur le chèque emploi services ou ses équivalents, le projet consiste à étendre ce système aux entreprises de moins de dix salariés. Le bilan dans le secteur des aides à la personne, depuis 10 ans, est pourtant très négatif, avec une quasi-disparition des contrats classiques.

Le chèque étant considéré comme un contrat, le salarié n’a en effet de contrat qu’une fois payé ! En pratique, il s’agit d’un retour aux journaliers, avec des « contrats d’usage » sortes de CDD sans prime de précarité et surtout sans durée définie à l’avance, renouvelable au jour le jour. Il n’est pas difficile d’imaginer son succès dans les petites entreprises !

Qui plus est, ce mode de rémunération dissocie les charges sociales et le salaire : les charges ne sont payées qu’à hauteur du SMIC, ce qui entraîne un manque à gagner pour la Sécurité sociale.

Il s’agit donc bien d’une agression sociale avec deux objectifs : poursuivre et étendre l’offensive contre les contrats de travail protecteurs des salariés ; poursuivre l’offensive globale contre le système par répartition : le patronat paye moins de charges dans un premier temps, dans un second temps un plan de « sauvetage » est lancé et le manque à gagner est compensé en diminuant les remboursements !

Face aux attaques tous azimuts contre les travailleurs, la CNT poursuivra son travail d’information et de mobilisation, en favorisant les luttes interprofessionnelles.