Que dire ? Que faire ?

1) Le mercredi 24/06, une cinquantaine de militants de la CGT entrent dans la Bourse du Travail à Paris et en chassent violemment (avec gaz et coups de bâtons) les sans-papiers qui y sont depuis plusieurs mois. Plus de 10 cars de CRS sont immédiatement présents sur les lieux, n’interviennent pas et regardent.
Dans un communiqué, la CGT déclare « avoir libéré la bourse du tavail ». Les autres syndicats se taisent.


2) Depuis 1 an, la CGT s’est servi du désespoir de certains ouvriers sans-papiers pour les embringuer derrière un mensonge : « le gouvernement régularise si tu as un contrat de travail, c’est prévu dans la loi ». Mensonge qui a mis des centaines d’ouvriers dans les mains d’un comité tri-partite : les préfectures, les patrons et la CGT. L’ouvier n’existe plus, sa parole n’apparaît plus : il attend d’être choisi et élu ou non par ce comité ! « L’immigration choisie et non subie » si chère à Sarkozy et à sa bande a trouvé un relai supplémentaire pour son application, ainsi qu’un soutien et un rempart pour la loi CESEDA, loi de non-droits et de persécution à l’encontre des ouvriers, étudiants, malades, exilés étrangers qui vivent ici.


3) Aves ces comités tri-partite, Hortefeux et la CGT ont inventé et mis en place la première organisation de la politique sarkozyste, hors UMP. La CGT s’est chargée d’organiser la séparation et la division des ouvriers sans-papiers par l’abaissement du chacun pour soi et par la peur face à la loi. Puis par le maniement de la matraque et des gaz pour le faire accepter aux récalcitrants. Ils affirment ainsi que ce sont eux (préfecture de police, patrons et CGT) qui choisissent pour la vie des autres, pas question que les gens eux-mêmes, ceux concernés, aient leur mot à dire !


4) Le message est clair : tout doit se faire et se décider dans le cadre de l’état et de ses organisations (partis, syndicats, institutions…). Les gens n’ont pas à s’organiser eux-mêmes, à penser, à décider ! C’est pour cela que la CGT essaie depuis plus d’un an de détruire les collectifs d’ouvriers sans-papiers qui s’affrontent courageusement à la loi CESEDA et à ses conséquences sur la vie des gens (déni de droits, persécution, humiliation, expulsion…).


5) Nos propositions sont tout aussi claires :

– à nous, ceux qui le veulent et le décident, de continuer la bataille pour tous, pour les droits pour tous, pour le respect de chaque habitant de ce pays. Ce travail, c’est entre nous qu’il faut le mener, pas avec l’état et ses organisations comme la CGT !
– Faisons exister, dans les faits, la France comme le pays de tous ceux qui y sont, qui y vivent !
– Gagnons l’abrogation de la loi CESEDA !
– Il n’y a pas à choisir le « bon » ouvrier, le « bon » étudiant, le « bon » malade, le « bon » citoyen…nous sommes ici, ensemble.
– Faisons une politique de paix et d’amitié entre les habitants du pays ! Il faut les droits pour tous et le respect !


Le Rassemblement des ouvriers sans-papiers, gens d’ici et leurs amis
Toulouse, le 26/06/2009