Le foulard, comme lieu de l’islam néo-communautaire, est loin d’être une question purement française: il fait débat en Allemagne, en Espagne et en Italie – et énormément en Afrique, où le prosélytisme bat son plein. On voit apparaître, depuis cinq ou dix ans, des pressions importantes obligeant des musulmanes qui allaient jusqu’ici tête nue à se voiler, dans les villes comme dans les campagnes. Je tiens ces témoignages à votre disposition : elles proviennent des femmes maliennes, camerounaises et nigerianes.

On peut se pencher sur le « pourquoi » de ce « néo-islamisme chez les jeunes ». Cependant, face aux montées extrémistes, l’explication n’est pas notre seul devoir. Il faut aussi trouver le moyen de les contrer. On peut se demander sans fin « pourquoi le viol », « pourquoi l’oppression », « pourquoi moi? » C’est important, mais ce n’est pas suffisant. Peut-être faut-il en effet se méfier des récupérations politiques, ou des attitudes de rejet. La passion serait-elle pour autant coupable? Je ne crois pas: elle s’explique notamment par le lien étroit qui existe avec la revendication (et l’obligation) du voile, et le contexte de violence et de viols dont les jeunes filles issues de l’immigration – et plus largement toutes celles qui vivent dans des quartiers ghettos – sont la proie. Parler du voile, c’est parler du viol. Et réussir à se faire entendre.

Lire l’article « Tous voiles dehors », réponse à l’article de Christine Delphy « Non à l’exclusion »</a.

Lire également la position de Catherine Albertini, « Non au voile mais non à l’exclusion des mineures de l’école laïque »

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