Nous souhaitons interpeller la Mairie ainsi que la population angevine sur notre situation de résidents du 48, rue Lionnaise.
Nous, demandeurs d’asile et « sans logis », étions à la rue; malgré des parcours et des cultures si différents, la réalité de notre situation commune nous a réuni et c’est ensemble que nous nous sommes réfugiés dans cet ancien orphelinat devenu propriété de la municipalité.
Ces bâtiments étaient inoccupés depuis quinze ans et nous revendiquons la légitimité de cette occupation ainsi que toutes les réquisitions de logements vides que ce soit des « sans logis », des Collectifs ou des Associations.
Il est intolérable de parler de « crise du logement » au vu du nombre d’habitations vides!
Mr Antonini a déclaré devant le comité de rédaction de la « Gazette d’Angers-Centre » qu’il jugeait inadmissible que des lieux soient inoccupés; de même il s’était fait lyrique en parrainant des enfants étrangers de parents sans papiers et leur assurant la protection de la ville d’Angers traditionnelle « terre d’accueil ».
Mais c’était avant les élections!
La réalité que nous vivons est toute autre: la mairie a demandé un référé d’expulsion auprès du Tribunal qui lui a accordé sans que nous en soyons averti et a donné carte blanche aux forces de police pour l’éxécuter; par deux fois déjà, le mardi 17 dans l’après-midi et le samedi 21, des policiers en nombre ont tenté sans succès de nous expulser.
Le seul argument que la municipalité tente de mettre en avant est la sécurité des personnes mais nous posons la question: « Où est cette sécurité pour personnes que l’on jette à la rue quand il fait -7° dehors? ». De la région parisienne à Angers cet argument a toujours été avancé pour jeter des gens à la rue mais bizarrement ne prévaut qu’en cas de réquisitions de logements vides; jamais il n’a
mis en avant contre les logements insalubres loués par des « marchands de sommeil »; de nombreuses personnes sont mortes dans l’incendie de ces locations tout à fait légales!
Nous profitons de ce communiqué pour remercier chaleureusement « les compagnons d’Emmaüs » qui nous ont soutenu moralement et matériellement, ainsi que les habitants du quartier et les personnes, membres de collectifs ou de partis, qui se sont associés à notre lutte,
Rendez-vous est pris ce mercredi à 15h avec des élus du conseil municipal; nous réaffirmerons que le « 48 » est devenu notre logement. Aux responsables politiques de l’admettre et d’en tirer les conséquences. Nous appelons la population angevine à les y aider en se rassemblant à partir de 15h devant la Mairie.
«  UN TOIT, C’EST UN DROIT »

LES HABITANTS DU « 48 »