Ce jeudi 5 février, le MEDEF tient sa conférence annuelle et Sarkozy va arraisonner le temps de cerveau disponible lors d’une messe télévisuelle pour nous entretenir de et dans la crise.

Nous, intermittents, chômeurs et précaires coordonnés, persistons à développer des formes d’auto-organisation des premiers concernés par la lutte contre la précarisation.

Tandis qu’on assiste à coût de milliards d’euros banques et entreprises, le MEDEF et la CFDT (Comité Féodal et Démocratique pour le Turbin), après avoir amputé le droit à la retraite (au moment même où des générations de travailleurs précaires confrontés à l’emploi discontinu ne sont pas assurés de comptabiliser suffisamment de trimestres pour y prétendre jamais), signe un accord Unedic qui détruit les droits collectifs en réduisant l’assurance chômage à une assurance individuelle contre les risques du marché de l’emploi (une journée employée = au maximum une journée indemnisable).

On veut faire croire que « le travail c’est la liberté » (Discours d’investiture de Sarkozy, le 14 janvier 2007) en instaurant une offre « raisonnable » d’emploi qui contraindrait à accepter n’importe quel salaire (d’un montant aussi bas que celui de l’allocation précédemment perçue…) et un RSA destiné à renforcer la contrainte à la précarité (« La personne au RSA qui refusera deux fois un emploi, on coupe tout », N. Sarkozy, à Chateauroux le 27 janvier 2009).

La crise : les scolarisés, les malades, les salariés, les chômeurs, l’immense majorité de la population en fait les frais depuis 34 ans. Et voilà qu’on la ressort du chapeau contre « les mécontents (qui) devraient se remonter un tout petit peu les manches (…) et se mettre à travailler plutôt à l’unité du pays » (É Woerth, secrétaire d’État au budget).

Le catalogue entier de leur diverses manières de nous mettre en concurrence et de nous faire vivre dans la crainte ne leur suffit plus ? Il faudrait encore se serrer la ceinture, et puis, tous ensemble, ouais ! se retrousser les manches pour sauver l’économie ? Comme toujours, c’est sur le travail qu’ils tablent pour contrôler le plus grand nombre. Eh bien non, nous préférons ne pas. Partout ripostons à l’atomisation, collectivisons le refus.

Puisque cette société est une entreprise, c’est partout qu’elle peut être bloquée.

Le succès des mobilisations de décembre contre la précarisation, la grève générale en Guadeloupe (et l’exigence qu’elle porte d’un relèvement substanciel du montant des minima sociaux), l’ampleur des manifestations du 29 janvier, la grève qui débute dans les universités, sont autant de facteurs d’inquiétude pour qui gouverne, et autant d’encouragements pour tous à résister, à inventer ce qu’il faut pour rompre enfin avec la société de concurrence.

Comme le dit une expression guadeloupéenne, c’est une longue manche. Et c’est maintenant.

Coordination des intermittents et précaires