RESF ne peut pas être dissout !

On ne dissout pas une « position », une « éthique », une « morale ».Ils peuvent seulement essayer de les contrer.

Mais RESF est aujourd’hui une nébuleuse qui a atteint toute la France et qui a réveillé un grand nombre de citoyens qui ne savaient pas ce qui se passait. Aujourd’hui ils savent et n’acceptent pas.

DÉCLARATION :

Après la chasse à l’enfant, la chasse aux sans-papiers, la chasse aux militants ?

Appels à la dissolution du RESF par le porte-parole de l’UMP, détention d’ex-retenus de Vincennes accusés d’être les auteurs de l’incendie de la prison administrative de Vincennes, annonce de dépôt de plainte début août contre SOS soutien aux Sans papiers pour des propos que le militant accusé nie avoir tenus, menaces de poursuites contre un élu du Jura « coupable » d’avoir dénoncé par voie de presse la « rafle » d’une famille sans papiers, poursuites contre le Collectif de soutien aux sans papiers d’Ille-et-Villaine pour le contenu de trois tracts jugés diffamatoires à l’égard de la police aux frontières.

Venant après d’autres faits de même nature, cette accélération prouve à l’évidence que les ministres Hortefeux et Alliot-Marie entendent placer les mois qui viennent sous le signe de la menace, voire de la répression à l’égard de ceux qui combattent leur politique de chasse aux étrangers sans papiers.

Il est clair, en effet, que par delà la diversité des faits et des incriminations, ces mises en causes ont pour objectif de museler toute opposition à la politique gouvernementale d’expulsions massives et brutales, assortie d’objectifs chiffrés à l’unité près, qui conduit à des drames de plus en plus insupportables pour les personnes sans papiers. Drames inutiles qui révoltent la population française dès qu’elle en prend connaissance.

Sans nécessairement reprendre à leur compte les propos ou les actions des personnes ou des organisations poursuivies, les associations, les syndicats, les partis politiques et les particuliers signataires dénoncent les menaces que le gouvernement fait peser sur les libertés publiques en traquant ainsi les sans papiers et en abusant des poursuites contre ceux qui s’opposent à cette logique répressive.

Ils affirment en particulier leur solidarité avec les militants accusés d’être les auteurs de tracts mettant en cause l’action de la Police de l’Air et des Frontières (PAF) qui seront traduits devant le tribunal correctionnel de Rennes le 19 septembre.

Au-delà de ce qui leur est formellement reproché, leur éventuelle condamnation serait une remise en cause de la liberté d’expression et une attaque contre tous les citoyens qui, partout en France, sont solidaires des étrangers menacés et se dressent au nom des droits de l’Homme contre la politique inhumaine du gouvernement en matière d’immigration. Nous ne l’accepterions pas.

Le 10 septembre 2008

Signataires : ATTAC, FCPE, GISTI, LDH, RESF, FSU, Solidaires, SUD-Éducation, UNSA-Éducation, UNSEN-CGT, LCR,

http://www.gisti.org/spip.php?article1209