Pour des grèves ouvrières contre la guerre !

Premier Mai : Arrêt de travail contre la guerre annoncée par les dockers américains

Le syndicat des dockers de l’ILWU a décrété l’arrêt du travail dans tous les ports de la Côte Ouest des Etats-Unis le 1er mai pour exiger la fin de la guerre en Irak et en Afghanistan

Étape majeure pour le mouvement ouvrier américain, le syndicat des dockers, l’International Longshore and Warehouse Union (ILWU), a annoncé qu’il va fermer les ports de la Côte Ouest le 1er mai pour exiger la fin immédiate de la guerre et de l’occupation en Irak et en Afghanistan et le retrait des troupes américaines du Moyen-Orient. Dans une lettre du 22 février au président de la confédération syndicale AFL-CIO John Sweeney, le président de l’ILWU Robert McEllrath rapporte le fait que dans lors d’une récente réunion syndicale de la Côte Ouest, « une des résolutions adoptées par les délégués a appelé les dockers à cesser le travail pendant le service de jour le 1er mai 2008 pour exprimer leur opposition à la guerre en Irak ».

C’est la première fois depuis des décennies qu’un syndicat américain a décidé d’entreprendre une action industrielle contre une guerre américaine. C’est doublement important que cette mobilisation de la puissance de la classe ouvrière ait lieu le Premier Mai, journée internationale des travailleurs, qui n’est pas fériée aux Etats-Unis. De plus, la résolution approuvée par les délégués de l’ILWU ne s’oppose pas seulement à la guerre énormément impopulaire en Irak, mais aussi à la guerre et à l’occupation de l’Afghanistan (que les candidats démocrates Hillary Clinton et Barack Obama, aussi bien que le républicain John McCain, veulent élargir). La résolution pour fermer les ports exige aussi le retrait des troupes américaines de la région tout entière, y compris des principautés pétrolières du Golfe persique/arabique stratégiquement importantes.

L’Internationalist Group s’est battu, dès que les soldats américains ont envahi l’Afghanistan en septembre 2002, pour que les syndicats américains se mettent en grève contre la guerre. [Voir “Mobilize International Labor Action to Defend West Coast Dockers!” The Internationalist No. 14, September-October 2002.] Malgré le fait que des millions de manifestants ont défilé dans les rues de l’Europe et des Etats-Unis contre la guerre en Irak, la guerre continue. Pas plus les partis jumeaux bellicistes de l’impérialisme américain – démocrates et républicains – qu’aucun des candidats capitalistes n’arrêteront cette épouvantable boucherie, qui a déjà tué des centaines de milliers d’Irakiens. Le seul moyen pour arrêter la machine à massacrer du Pentagone est de mobiliser la puissance d’une plus grande force – celle de la classe ouvrière internationale.

Les syndicats et les organisations ouvrières à travers les Etats-Unis et internationalement doivent se saisir de l’action annoncée par le puissant syndicat des dockers de la Côte Ouest d’arrêter le travail pour arrêter la guerre. Il faut saluer l’ILWU pour avoir le courage de faire le premier pas, et il est le devoir des travailleurs partout dans le monde de soutenir les dockers. Là où le soutien est assez fort, le Premier Mai il doit y avoir des grèves de masse, des absences maladies collectifs, des manifestations ouvrières, des réunions aux portes des entreprises, des rassemblements à l’heure du déjeuner, des meetings. Et le but de telles actions doit être non pas de faire pression sur les politiciens bourgeois dont les mains sont couvertes de sang – ils ont voté pour chaque budget de guerre pendant les dernières six années et demie – mais une manifestation de la puissance des travailleurs qui font marcher ce pays, et qui peut l’arrêter net !

C’est maintenant le moment pour une action de classe hardie. Aux Etats-Unis, l’opposition à la guerre est même plus grande dans la classe ouvrière que dans la population dans son ensemble, dont plus des deux tiers veulent arrêter la guerre mais ils sont frustrés par le système politique capitaliste. Dans sa lettre à Sweeney, le président de l’ILWU a demandé « si les autres syndicats affiliés à l’AFL-CIO ont l’intention de participer à des événements similaires ». Chaque militant ouvrier doit assurer que la réponse à cette question est un « oui » haut et fort !

Il ne doit pas y avoir l’illusion que ce sera facile. Sans aucun doute, les patrons de l’Association maritime du Pacifique (PMA) essaieront d’obtenir un jugement des tribunaux pour déclarer l’action gréviste illégale. La direction de l’ILWU pourrait avoir des arrière-pensées, puisque ce mouvement a reçu le soutien écrasant des délégués malgré les tentatives pour l’arrêter, sinon pour affaiblir ou limiter l’action. Et le gouvernement américain pourrait essayer de l’interdire en invoquant la « sécurité nationale, » tout comme Bush & Cie ont imposé pendant les négociations du contrat à l’automne 2002 un arrêt sur la base de la loi Taft-Hartley [qui permet au gouvernement interdire les grèves] pour les ports, disant que n’importe quel arrêt de travail menace « l’effort de guerre » et menaçant d’occuper les ports avec des soldats !

La réponse à chaque tentative de saboter ou d’affaiblir cette première action ouvrière contre cette guerre, et contre la « guerre contre la terreur » plus large de Washington qui vise à terroriser et ainsi soumettre le monde entier, doit être de redoubler d’efforts pour mobiliser la puissance ouvrière indépendamment des partis et les politiciens capitalistes. Si l’arrêt de travail de l’ILWU réussit, il sera seulement un petit mais très important début, qui doit être généralisé et approfondi. Il faudra une action mobilisant la puissance de la classe ouvrière industrielle pour défaire la guerre impérialiste à l’étranger et la guerre des patrons contre les immigrés, les minorités opprimées, les pauvres et les travailleurs « chez nous ».

L’ILWU au premier rang de l’action ouvrière contre la guerre

Les grèves ouvrières contre la guerre impérialiste ne sont pas une idée nouvelle – c’est simplement qu’aucune n’a eu lieu ici depuis très longtemps. Pendant la Première Guerre mondiale, il y avait des grèves de masse énormes en Allemagne contre le carnage des champs de bataille ; elles aboutiront à la chute du Kaiser en novembre 1918. Une année plus tôt, en Russie, l’opposition ouvrière à la guerre a mené au renversement du tsar et la révolution d’Octobre dirigée par bolcheviks de Lénine et Trotsky. L’Internationalist Group et la Ligue pour le Quatrième Internationale appellent aujourd’hui les ouvriers du transport à boycotter les cargaisons de matériel de guerre. C’est exactement ce qu’ont fait, au milieu des années vingt, les dockers français sous la direction des communistes, boycottant des bateaux transportant du matériel de guerre pour écraser une rébellion coloniale dans la région du Rif au Maroc ; ils l’ont fait aussi pendant la guerre menée par la France en Indochine dans les années 1950.

Aux Etats-Unis, l’ILWU a fait grève en 1948 en plein milieu de l’hystérie de Guerre froide et pour défier la loi Taft-Hartley, dite « loi de l’esclavage », défendant ainsi le contrôle syndical sur l’embauche contre les patrons et le gouvernement, qui vitupéraient contre les « rouges » dans la direction syndicale. A Hawaï, en 1953, au plus fort de la chasse aux sorcières mccarthyiste, l’ILWU a appelé à une grève générale de quatre jours des ouvriers du sucre, des plantations d’ananas et des ports contre l’emprisonnement de sept membres du syndicat pour être communistes. Pendant la Guerre du Viêtnam, l’historien socialiste Isaac Deutscher a dit qu’il échangerait toutes les manifestations pacifistes contre une seule grève de dockers. L’ILWU était le premier syndicat à s’opposer à la guerre du Viêtnam, mais pendant la guerre et surtout pendant la grève de 1971, son dirigeant Harry Bridges a refusé d’arrêter le chargement de matériel militaire. (Ce dont se sont servi les armateurs pour mettre l’étiquette « militaire » sur les cargaisons et ainsi déjouer la vigilance des piquets de grève et miner la grève). Cette trahison allait de pair avec un contrat de « mécanisation et modernisation » qui éliminait beaucoup d’emplois syndiqués.

Pendant la préparation de l’invasion impérialiste de l’Irak dirigée par les Etats-Unis, en janvier 2003 les cheminots en Écosse ont refusé de déplacer un train de marchandises transportant des munitions destinées à une base militaire de l’OTAN. Le mois suivant, les syndicalistes italiens des chemins de fer et les militants antiguerre ont bloqué des trains militaires de l’OTAN en occupant les voies ferrées. Aux Etats-Unis, les dockers de l’ILWU ont été la cible de la répression « antiterroriste » du gouvernement, quand la police a tiré des balles soi-disant « non mortelles » à bout portant sur une manifestation contre la guerre sur les quais d’Oakland, en Californie, blessant six ouvriers du port et arrêtant 25 personnes (qui, finalement, ont gagné leurs procès contre la police). [Voir “Oakland Cops Shoot at Longshore Workers and Antiwar Protesters,” The Internationalist No. 16, May-June 2003.] Et chaque année depuis le commencement de la guerre, la section syndicale de l’ILWU de San Francisco/Oakland, Local 10, a voté des résolutions pour l’action ouvrière contre la guerre. D’habitude, elles sont rejetées lors des assemblées de délégués et des congrès de l’ILWU, mais pas cette fois.

En mai dernier, les dockers du Local 10 et les employés d’entrepôt du Local 34 ont refusé de traverser des piquets de grève organisés par l’Association des enseignants d’Oakland (OEA) et des militants antiguerre, défiant les ordres des arbitres en refusant de travailler sur les bateaux de l’entreprise antisyndicale notoire Stevedoring Services of America (voir “Oakland Dock Workers Honor Picket, Shut Down War Cargo Shipper,” The Internationalist No. 26, July 2007). A la suite de cette action, le syndicat a lancé un appel à une « Conférence ouvrière pour arrêter la guerre » afin de « planifier les rassemblements sur les lieux de travail, les mobilisations ouvrières dans les rues et les grèves contre la guerre ». L’Appel à l’action déclare :

« L’ILWU Local 10 a averti à maintes reprises que la soi-disant ‘guerre contre la terreur’ est en réalité une guerre contre les travailleurs et les droits démocratiques. Partout dans le pays, des centaines de syndicats et conseils régionaux de syndicats ont approuvé les résolutions condamnant la guerre, mais cela n’a pas arrêté la guerre. Nous avons besoin d’utiliser la puissance des travailleurs pour arrêter la guerre en mobilisant la puissance des syndicats dans les rues, devant les usines et sur les ports pour contraindre le retrait immédiat et total de toutes les troupes US d’Afghanistan et d’Irak. »

Alors que la date de la conférence approchait, le syndicat fut la cible de plusieurs attaques de la police, y compris une agression brutale de flics contre deux dockers noirs de San Francisco dans le port de Sacramento. Quelque 250 manifestants venant de tous les locaux de l’ILWU de Californie du Nord se sont rassemblés pour les défendre devant le palais de justice. Leur procès, dont la date sera fixée lors d’une audience du 18 mars, suscitera une manifestation plus grande encore.

L’Internationalist Group et ses partisans dans les syndicats ont aidé préparer la conférence du 20 octobre, et y ont assisté avec quelque 150 autres militants syndicaux et socialistes de la région de San Francisco, du reste de la Californie et du pays. A la réunion, une priorité toute particulière a été donnée à la résistance à la Carte d’identification des ouvriers du transport (TWIC), qui menace les ouvriers des minorités et la salle d’embauche syndicale, et que le Parti démocrate a mis en avant afin de mener une épuration au sein des dockers au nom de « la guerre contre la terreur ». Peu après cette conférence, un juge fédéral a ordonné l’annulation des élections du Local 10, pour les remplacer par une élection organisée par le Labor Department [Ministère du Travail], à la veille des négociations du contrat de 2008. Les agents fédéraux ont même envahi les locaux syndicaux pour appliquer ces décisions de justice. Cette action est une menace à l’indépendance de tous les syndicats.

C’est avec cet arrière-fond que s’est tenue la récente assemblée des délégués des ports et entrepôts qui a voté une résolution pour un arrêt de travail de 24 heures – « pas de paix, pas de travail » – contre la guerre. La résolution a été introduite dans le Local 10 par Jack Heyman, qui avait aussi présenté la résolution pour paralyser les ports sur toute la Côte Ouest le 24 avril 1999 exigeant la libération de Mumia Abu-Jamal, l’ancien Black Panther et journaliste radical renommé qui est emprisonné, condamné à mort en Pennsylvanie, depuis un quart de siècle. Bien que les hauts bureaucrates syndicaux aient manoeuvré pour empêcher Heyman d’être élu délégué à la réunion côtière, la résolution fut approuvée par le Local 10. A la réunion des délégués, le délégué du Local 34 a fait référence à la « Conférence ouvrière pour arrêter la guerre » en octobre comme étant à l’origine de la résolution.

A la fin de l’assemblée côtière du 8 février, il y a eu un débat vigoureux sur la résolution. Les bureaucrates syndicaux ont cherché à la bloquer, sans résultat. Ils demandaient constamment : « Êtes-vous certains que vous voulez vraiment mener cette action ? ». Les délégués ont déclaré de façon écrasante : « Oui ». Même des syndicalistes plutôt conservateurs, y compris des vétérans de la Guerre du Viêtnam, se levaient pour dire que le gouvernement nous ment, que nous en avons assez de cette guerre, que nous devons l’arrêter tout de suite. Alors, les bureaucrates ont plutôt essayé de vider de sa substance la résolution, qui a été réduite de 24 à 8 heures et qui, de grève, s’est changée, en cours de réunion, en arrêt du travail (selon la convention collective) pensant que ceci diminuerait l’opposition des employeurs. A la fin, il y avait un vote verbal et seulement trois délégués sur les 100 ont voté contre.

Les efforts pour saboter la résolution se poursuivent, comme il faut s’y attendre de la part d’une direction qui, comme le reste de la bureaucratie syndicale procapitaliste, cherche « la paix syndicale » avec les patrons. Dans sa lettre à Sweeney, le président international de l’ILWU a essayé de présenter l’action comme un effort d’« exprimer un soutien aux soldats en les amenant à la maison sain et sauf » bien que la résolution approuvée par les délégués ne dise rien de ce genre. Rentrer dans le jeu du « soutien à nos troupes » est une façon de jurer sa loyauté aux desseins plus larges de l’impérialisme américain. Il aide les fauteurs de guerre, alors que ce qu’il faut, c’est l’action collective indépendante des travailleurs contre le système qui produit les guerres impérialistes sans arrêt. Pourtant, malgré les efforts pour l’affaiblir et la dénaturer, l’action du Premier Mai approuvée par les délégués de l’ILWU est un appel pour utiliser la puissance des travailleurs pour mettre fin à la guerre.

Mobiliser la puissance des travailleurs pour vaincre la guerre des patrons !

Que le syndicat des dockers de la Côte Ouest ferme les ports contre la guerre serait une grande étape en avant dans la lutte des classes. Seulement l’Internationalist Group a combattu pour des grèves ouvrières contre la guerre, alors que toutes les coalitions de « paix » front-populistes les ont rejetées et même quelques ex-trotskystes penauds ont refusé d’y appeler, disant que cela n’a « aucune résonance » parmi les ouvriers (voir notre Supplément spécial d’octobre 2007 à The Internationalist, “Why We Fight For Workers Strikes Against the War [and the Opportunists Don’t]”). Avec des pancartes, des banderoles et la propagande, nous avons cherché à souligner la leçon centrale qu’il est nécessaire de vaincre la guerre impérialiste à l’étranger et la guerre des patrons « à la maison » en mobilisant la puissance du mouvement ouvrier contre les partis capitalistes

Cela signifie combattre la mobilisation de guerre sur toute la ligne. Avant tout, cela signifie la participation active à la lutte pour les droits des immigrés, alors que le gouvernement transforme les immigrés sans papiers en « ennemi intérieur ». Les ouvriers ayant une conscience de classe doivent exiger les pleins droits de citoyenneté pour tous les immigrés. L’année dernière, le Local 10 de l’ILWU de San Francisco a voté un arrêt de travail pour se joindre aux manifestations pour les droits des immigrés le Premier Mai, mais cela a rencontré l’opposition patrons du PMA et a été saboté à la dernière minute par le sommets du syndicat. De façon honteuse, le Local 13 à Los Angeles, où la majorité des travailleurs du port est d’origine mexicaine, n’a émis aucune protestation quand la police a attaqué les manifestants pour les droits d’immigrés ce même jour. Aujourd’hui, pendant que les rafles de la police de l’immigration ICE, dans le plus pur style gestapiste, sont organisées dans tout le pays, les travailleurs doivent tenir le premier rôle dans l’organisation des réseaux de riposte rapide pour venir dans les rues empêcher les rafles. Malgré la campagne menée par la presse et les politiciens capitalistes pour attiser l’hystérie anti-immigrée, les travailleurs américains ressentent de plus en plus largement un dégoût pour les « sections d’assaut » gestapistes qui terrorisent les communautés immigrées.

En même temps, les syndicats doivent utiliser leur puissance pour stopper les attaques contre les libertés civiles qui font partie de la guerre impérialiste sur le front intérieur. Les permis de conduire avec les données biométriques, les cartes d’identification de TWIC avec « les contrôles des antécédents », l’espionnage et les écoutes téléphoniques sans mandat judiciaire, l’instauration de tribunaux militaires spéciaux pour les « procès » dans lesquels est refusé aux accusés le droit à l’habeas corpus, à connaître les « preuves » ou même les charges contre eux – tout cela fait partie d’une campagne qui pousse les Etats-Unis à toute vitesse vers un Etat policier. Il y a eu des dizaines, peut-être des centaines de résolutions votées par des syndicats et conseils syndicaux des villes, des comtés et des Etats partout aux USA contre le « PATRIOT Act », montrant que les militants ouvriers sont bien conscients du danger. Mais, comme c’est le cas pour les innombrables résolutions syndicales contre la guerre, il n’y a pas eu d’action ouvrière. Il est devenu banal dans le mouvement syndical de déplorer le manque d’une véritable action quand Reagan a cassé la grève des contrôleurs aériens de PATCO en 1981, préparant ainsi la voie aux attaques antisyndicales, aux capitulations contractuelles et aux attaques racistes sur toute la ligne. Il ne faut pas que nous laissions les bureaucrates syndicaux enterrer les luttes vitales d’aujourd’hui.

Il est maintenant grand temps de transformer des mots en actions, de parler aux dirigeants capitalistes dans la seule langue qu’ils comprennent. Les partis impérialistes de guerre doivent être battus par une mobilisation de classe des travailleurs à la tête de tous les opprimés. La résolution de l’ILWU pour arrêter le travail le Premier Mai afin de mettre fin à la guerre peut fournir aux travailleurs partout une occasion de transformer la protestation impuissante en une lutte pour le pouvoir. Pour cela, la clef est de construire un parti ouvrier de lutte de classe, qui lutte pour un gouvernement ouvrier, pour la révolution socialiste ici et partout dans le monde, qui mettra fin une fois pour toutes au système de guerre interminable, d’appauvrissement et de racisme.

ACTION OUVRIÈRE POUR METTRE FIN À LA GUERRE

La résolution suivante, déposée à l’origine par la section locale 10 de l’ International Longshore and Warehouse (ILWU) de San Francisco, a été amendée et votée à une écrasante majorité après débat lors de la conférence de la Côte Ouest de l’ILWU, le 8 février dernier

ATTENDU QUE : Le 1er mai 2003, la conférence de l’ILWU à San Francisco a adopté des résolutions appelant à la fin de la guerre et de l’occupation en Irak, et

ATTENDU QUE : L’ILWU a pris la tête des syndicats pour s’opposer à cette guerre sanglante et à l’occupation pour la domination impériale et

ATTENDU QUE : De nombreux syndicats et l’écrasante majorité du peuple américain s’opposent aujourd’hui à cette injustifiable guerre bipartite en Irak et en Afghanistan, mais les deux principaux partis politiques, démocrate et républicain, continuent de financer la guerre, et

ATTENDU QUE : Des millions de personnes dans le monde entier ont défilé et manifesté contre la guerre en Irak et en Afghanistan, mais n’ont pas pu arrêter les guerres, et

ATTENDU QUE : les actions historiques de l’ILWU,

1) comme le refus de la section locale 10 des dockers de charger sur des navires les bombes destinées à la dictature militaire au Chili en 1978 et des cargaisons militaires destinées à la dictature militaire salvadorienne en 1981 et

2) le respect du piquet antiguerre du syndicat des enseignants du 19 mai 2007 contre le SSA [Stevedoring Services of America] sur le port d’Oakland, un exemple limité mais remarquable de la façon de s’opposer à ces guerres, et

ATTENDU QUE: La propagation de la guerre au Moyen-Orient est posée avec la menace d’attaques aériennes américaines en Iran ou d’une possible intervention militaire en Syrie ou au Pakistan déstabilisé;

IL EST DÉCIDÉ :

Qu’il est temps de porter la protestation ouvrière à un niveau plus puissant de lutte en appelant les syndicats et les travailleurs aux Etats-Unis et à l’échelle internationale à se mobiliser pour « Pas de paix, pas de travail – jour férié » le 1er mai 2008 pour 8 heures afin d’exiger la fin immédiate de la guerre et de l’occupation en Irak et en Afghanistan et le retrait des troupes américaines du Moyen-Orient, et

IL EST ÉGALEMENT DÉCIDÉ :

Qu’un appel de l’ILWU soit envoyé exhortant de toute urgence à l’unité d’action à l’AFL-CIO, Change to Win [Changer pour gagner – la seconde centrale syndicale américaine, scission de l’AFl-CIO] et l’ensemble des organisations ouvrières internationales auxquelles nous sommes affiliés pour mettre un terme à cette guerre sanglante une bonne fois pour toutes

Présentée par:
ILWU Local 10