Au-delà de la défaite de son administration, ce sont les relations entre la CIA et le MOSSAD, principal pourvoyeur de renseignements, qui sont soumises au crible du détecteur de mensonge.

L’estimation du Renseignement national 2007 par rapport au précédent de 2005 est passée aux mains du contre-espionnage et du F.B.I. qui ont enquêté et noté la crédibilité de chacune des informations.

Pour sauver la face, les services secrets déclarent que le programme iranien existe toujours et s’est arrêté en 2003, suggérant, peut-être, que c’est l’intervention US en Irak qui a stoppé net le projet…

Rien n’est plus faux.

À l’opposé d’Israël, la puissance de la république islamique d’Iran ne s’est pas construit sur la menace nucléaire, le vol de terre et l’apartheid.

Mais sur une émancipation post-coloniale, un système d’échange économique, politique, durable, respectueux du Droit international, fondé sur la parité et la co-existence pacifiques entre nation.

La preuve : malgré l’embargo et l’encerclement, l’Iran signe des traités d’amitié et tisse des liens avec l’ensemble des pays de la mer Caspienne et plus encore, avec la Chine, l’Inde et le Pakistan.

Sans construire d’alliance militaire.

Nombre d’observateurs considèrent la divulgation du rapport blanchissant les intentions de l’Iran comme un changement stratégique de grande ampleur de l’administration américaine.

L’aide apportée par le gouvernement iranien aux troupes coloniales américaines et celles de l’OTAN, prises dans le piège irakien et perdues dans les montagnes afghanes, y est sans doute pour quelque chose…

L’invasion en décembre 2001 de l’Afghanistan et son occupation depuis lors ainsi que celles de l’Irak n’eussent été possibles sans la caution discrète de la puissance régionale, l’Iran.

Peu de journalistes la soulignent et en approfondissent les raisons.

Reflux de l’impérialisme, pour les uns, victoire morale de l’Iran, pour les autres.

Le rapport exceptionnel du National Intelligence Estimate, rendu public, en décembre 2007, corrobore les études et analyses, faites depuis trente ans, par l’Agence internationale de l’énergie atomique : il n’y a pas d’armes de destruction massive en Iran ni de programme militaire de fabrication en cours.

Cette nouvelle intervient au moment où Washington réunit à Annapolis les chefs d’état arabe, la faction modérée des Palestiniens et Israël.

La crise du nucléaire iranien, attachée à la question d’un État palestinien, soulève maintenant d’autres questions bien plus délicates qu’aucunes analyses et prospective n’osent aborder.

L’invention de la crise iranienne (2003-2007) a-t-elle eu pour motif la dissimulation du fabuleux arsenal d’armes de destruction massive, possédé par Israël et la posture agressive de l’État hébreux ?

Le déploiement stratégique des missiles israéliens ne prend-t-elle pas en otage la sécurité des nations; cette prise d’otage ne dicte-t-elle pas la conduite des États-Unis ?

« De quelle couleur est le parapluie nucléaire dans la région ? » se demandant les dirigeants du Golfe persique.

Depuis la Chute du mur de Berlin et l’implosion de l’Union soviétique la bombe atomique « juive » menace l’ensemble des pays arabes, amis des Américains.
Y a-t-il coïncidence d’intérêts entre un État belliqueux, qui a essayé sa bombe avec l’aide de l’ancien régime d’apartheid, l’Afrique du sud (1), et les États-Unis ?

Washington ne peut rester silencieux sur ces questions sans perdre tout crédit et entraîner une prolifération d’armes nucléaire, au Moyen-Orient.

Le secret qui fonde, depuis Kennedy et Ben Gourion, la confiance aveugle entre la Maison-Blanche et l’État hébreux, n’a plus de raison d’être (2).

La Guerre froide est finie.

Si l’Iran, puissance régionale, qui a signé le traité de non-prolifération, ou l’Inde, puissance nucléaire, qui n’a pas signé le traité de 1968, ouvrent les portes de leurs centrales nucléaires, à Natanz, à Taranpur, aux agents de l’AIEA, pourquoi Israël en serait-il exempté ?

Les tunnels de la centrale nucléaire de Dimona (3), dans le désert du Néguev, doivent être inspecté.

Le tabou du nucléaire juif est brisé.

HIMALOVE

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1.Selon les services secrets américains, le premier essai nucléaire israélien réussi eut lieu le 22 septembre 1979, au large de l’Océan indien, au sud de la corne de l’Afrique ; quelques années plus tôt, un essai fut préparé, dans le désert du Kalahari, avec l’aide du régime d’apartheid.

2.Lire le livre de Seymour M. HERSH « Opération Samson », publié en 1991, par les éditions Olivier Orban ; lire également le livre de Pierre PÉAN, publié en 1982, « Les Deux bombes » qui racontent comment les Français, en pleine guerre d’Algérie, aidèrent les Israéliens à fabriquer leurs bombes. À noter le livre est sorti après l’attaque israélienne de la centrale nucléaire d’Osirak, en 1981, cette dernière était construite par les Français.

3.La centrale de Dimona a été bâtie sur le modèle de celle de Marcoule par les ingénieurs de l’entreprise Saint-Gobain. Le programme d’aide de la France au nucléaire israélien s’est poursuivie bien après les ruptures du général de Gaule avec l’OTAN et Israël.