Marre du blocage pour le blocage! Si l’occupation des facs est nécessaire, l’entre-soi et l’enfermement n’est jamais bon. La fatigue va vite susciter des conflits internes. D’autant que nous sommes plus soucieux de notre image, de nos apparitions publiques, que de l’efficacité de la lutte. Jamais nous ne passerons pour de braves gens! Cela n’a jamais été le cas, et ce ne le sera surtout pas maintenant. Notre critique du spectacle en a bien perdu…

Cette publicité se fait au détriment d’une lutte radicale capable de mettre en place un rapport de forces suffisant. Laissons la légitimitation du mouvement aux manifestations officielles hebdomadaires. Et gagnons-la sur le terrain par des diffs, collages d’affiches, discussions, en créant des solidarités au niveau local, etc.

Marre des actions exclusivement symboliques! Nous connaissons les moyens d’action capables de faire plier un gouvernement. Nous les avons expérimentés il n’y a pas si longtemps. Dans les luttes sociales, les victoires se forgent par la détermination et la capacité de nuisance. Le symbolique, de surcroît pacifiste, doit être associé à de l’action directe. Ne tombons pas dans les pièges de la division: ces deux logiques se complètent et doivent se succéder. De la mobilité, de la spontanéité, de la surprise!

Il faut nous organiser, nous entraîner par petits groupes affinitaires. Les réactions face à la police doivent être préparées -tout en restant spontanées et à l’appréhension de chacun-: se barrer à toute zingue sans laisser personne derrière; faire une chaîne et céder lentement du terrain; foncer sur les flics si un camarade se fait arrêter (si c’est possible)… N’ayons pas peur (c’est ce qu’ils redoutent)!

Toute manifestation doit troubler l’ordre public : surprendre les flics par son parcours désorganisé, les poubelles, les barrières etc. croisées doivent être utilisées et éparpillées sur la voie publique, les symboles capitalistes peinturlurés…

Nous ne sommes pas là pour jouer. Oser lutter, c’est oser vaincre! Il y aura des blessés, il y aura des arrestations. Sommes-nous prêts à aller jusque-là? C’est-à-dire sommes-nous prêts à arracher notre liberté?

Notre mouvement est déjà insuffisant pour l’abrogation de la Loi Pécresse. Alors que dire pour nos autres revendications? Les avons-nous votées pour se donner bonne conscience? Si c’est un baroud d’honneur, ça ne sert à rien.

Mais nous pouvons gagner! En lançant partout des blocages massifs, des occupations, en se dirigeant vers la grève générale… Les gouvernements ont déjà cédé, et ils céderont toujours si nous sommes à la hauteur de leur détermination.

Nous ne sommes pas seuls: face à la forte organisation du gouvernement, nous sommes des milliers et des milliers à être déterminés! Radicalise-toi, et nous gagnerons!