NI AVEC L’IRAN (ET LA PALESTINE) NI AVEC ISRAEL (ET LES USA) !POUR LA DÉFAITE DES DEUX ÉTATS CAPITALISTES EN GUERRE !POUR UNE SOLIDARITÉ DE CLASSE ET MILITANTE ENTRE LES PROLÉTAIRES DES DEUX RÉGIONS, COMME EN RUSSIE ET EN UKRAINE !

Ces slogans expriment aujourd’hui la position invariante des communistes internationalistes face à cette guerre et à toutes les autres guerres capitalistes : le défaitisme révolutionnaire et l’internationalisme prolétarien. Pourquoi ?

➊ Parce que la guerre capitaliste est toujours menée contre le prolétariat : en l’occurrence, si aujourd’hui l’État bourgeois d’Iran attaque le territoire dominé par l’État bourgeois d’Israël, c’est avant tout pour soumettre le prolétariat militant de la région iranienne elle-même ; plus précisément, pour justifier la répression de ses luttes contre l’exploitation (par exemple dans le secteur du pétrole et de la santé) et le conduire à la boucherie guerrière « pour la défense de la patrie ». Il en va de même pour le prolétariat de la région israélienne qui refuse de participer à la guerre de ses patrons assassins et de tuer ses frères de classe de l’autre côté de la frontière (ceux qu’on appelle les refuseniks) ; ainsi que pour le prolétariat de la région palestinienne qui proteste contre le gouvernement bourgeois, affameur et répressif de l’Autorité nationale palestinienne et du Hamas. En fin de compte, dans toute guerre capitaliste, le seul gagnant c’est la bourgeoisie et les seuls perdants sont les prolétaires de n’importe quel pays, puisqu’en réalité il ne s’agit pas d’un conflit entre nations, mais d’un conflit de classes qui prend une dimension internationale.

➋ Parce que les États se font la guerre pour accumuler plus de capital, de territoire et de pouvoir : en l’occurrence, si aujourd’hui l’État de la bourgeoisie des ayatollahs d’Iran (partenaire de la Chine) et l’État de la bourgeoisie sioniste d’Israël (partenaire des États-Unis) se disputent militairement et politiquement le territoire dominé par leur subordonné, la bourgeoisie islamiste de Palestine (et du Liban), c’est pour le contrôle de la force de travail, du pétrole et du gaz, des centres industriels, des ports, etc. de l’ensemble de la zone géographique du marché mondial appelée Moyen-Orient. Ils se font également la guerre et l’utilisent comme une soupape de sécurité à la crise capitaliste ou à la baisse du taux de profit et à la dévalorisation mondiale, en réactivant l’industrie et le commerce des armes, en distribuant et en investissant la plus-value extraite des travailleurs. C’est le moteur économique de toute guerre impérialiste. Et cette guerre ne fait pas exception, avec le facteur aggravant qu’elle pourrait se transformer en une guerre nucléaire à grande échelle.

➌ Parce qu’être en faveur de l’un ou l’autre État capitaliste en guerre, c’est tomber dans le piège des faux camps, du nationalisme, du sentimentalisme, de la confusion et de l’opportunisme. Ce piège est favorisé par les médias de désinformation de masse qui, pour ne rien arranger, ont fait de la guerre une chose « normale » et même une distraction par rapport aux autres catastrophes quotidiennes. C’est se placer sur le terrain de la bourgeoisie et de la social-démocratie. C’est une position anti-prolétarienne et contre-révolutionnaire qui doit être dénoncée et combattue comme telle, notamment contre les gauches variées [et avariées ! NdT] du Capital. L’« anti-impérialisme » et la « libération nationale » ont en réalité toujours été des appendices de la guerre impérialiste et du capitalisme d’État (les mal nommés « pays communistes »). Au contraire, nous, prolétaires, n’avons pas de patrie et nous, communistes, luttons toujours pour les intérêts de notre classe mondiale contre et au-delà des intérêts de tout État, nation, « peuple », religion, etc.

➍ Parce que sous le capitalisme, il n’y a pas de « guerre juste » ou de « guerre sainte » entre les nations. La seule « guerre juste » qui puisse exister c’est la guerre de classe mondiale pour abolir le capitalisme, la guerre et la société de classe elle-même, c’est-à-dire pour transformer la guerre impérialiste en révolution communiste internationale. Il est évident que de nombreux désastres, guerres, révoltes et insurrections sont à venir avant que nous n’atteignions ce point de non-retour. Mais ce n’est pas moins vrai ou nécessaire en cette époque de catastrophe économique, sociale, écologique et, pour couronner le tout, de menace imminente d’une guerre nucléaire. Par conséquent, Communisme ou Extinction.

➎ Parce que, malgré la contre-révolution mondiale qui règne encore, maintenir avec intransigeance la position du défaitisme révolutionnaire et de l’internationalisme prolétarien est une pratique nécessaire, défensive et clarifiante à la fois contre le terrorisme des États capitalistes en guerre et contre l’opportunisme confusionniste des gauches du Capital qui les soutiennent. Une pratique défensive jusqu’à ce que le prolétariat mondial soit en mesure de passer à l’offensive révolutionnaire et de renvoyer tous les États, marchés, patries, guerres et classes dans les poubelles de l’histoire. Les prolétaires en uniforme et sans uniforme des régions russes et ukrainiennes qui retournent aujourd’hui leurs armes contre leurs chefs militaires, qui désertent « leurs propres » armées, qui protestent contre « leurs propres » États et qui organisent des réseaux internationalistes de solidarité avec les déserteurs, sont l’exemple concret et actuel du défaitisme révolutionnaire. L’exemple à suivre par les prolétaires du Moyen-Orient et des autres régions du monde déchirées par la guerre.

Proletarios Hartos de SerloRégion équatorienne, octobre 2024

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Traduction française : Les Amis de la Guerre de Classe / Los Amigos de la Guerra de Clases