Pornographie et fin de la masculinité
Catégorie : Global
Thèmes : Genre/sexualités
«Dans son plus récent livre, Robert Jensen force le lecteur à prendre au sérieux les effets d’une industrie de la pornographie devenue ultra-sadique et à reconnaître la nécessité de repenser l’attirail de la masculinité comme source d’une violence accrue envers les femmes et de leur dégradation.
«J’ai toujours adhéré au système de valeurs collectiviste, libéral, progressiste qui accepte la pornographie comme une expression légitime du Premier Amendement [de la Constitution des États-Unis]. Dans cette vision du monde, les femmes sont censées participer librement aux films pornographiques et la pornographie refléter souvent des fantasmes que les gens ont réellement – même si ces fantasmes sont parfois quasi-violents et dégradants. Donc, tant que les personnes ne font que jouer un rôle dans les films de porno et qu’on ne les force pas ou qu’on ne viole pas la loi, ces films sont acceptables.
«Mais j’ai changé d’avis.(…)»
– Lire l’article: http://sisyphe.org/article.php3?id_article=2763
– Lire aussi un extrait de ce livre, toujours en traduction française:
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=2735.
Le site Sisyphe propose de temps à autres des traductions en français qu’on ne retrouve pas ailleurs. Son adresse est: http://sisyphe.org/.
De mon point de vue il n’y a jamais eu de pornographie humaniste et égalitaire.
Certes dans les premiers pornos les positions sexuelles étaient moins extrêmes, les proportions des corps moins trafiquées ou sélectionnées sur des critères « bêtes de cirque », les positions et les cris moins démonstratifs et faux mais clairement je n’ai jamais vu vraiment de porno où les rapports sexuels étaient sensuels et équilibrés.
Je pense tout simplement que le porno comble le malheur sexuel qui intervient pour plusieurs raisons dont principalement l’inadaptation de l’éducation des jeunes hommes aux relations hommes/femmes étéros dans la société contemporaine. Les mises en scène d’humiliations ou de soumission dans les gestuelles, les épilations pédophilisantes (vierge plus sexy?) tout tend à aller vers une vision très judéo chrétienne du sexe mais sans puritanisme visuel cette fois.
Le soucis pour moi est que la misère sexuelle n’intervient pas uniquement par mauvaise éducation mais aussi par manque de chance, manque d’opportunités etc. et là en effet le porno donne des références minables qui font probablement du mal aux plus maléables et faibles.
Le plus gros drame étant probablement que la population des adolescentEs qui sera probablement celle qui aura le plus de misère sexuelle sera aussi la plus maléable et celle sur qui l’industrie porno aura la plus mauvaise influence.
Alors faut il interdire tout ça? l’interdire aux jeunes? A mon sens ce sera donner encore plus de piquant à ces films.
Et pour avoir expérimenté le refus de se mettre dans la position du mâle et le cassage de désir que cela produit assez invariablement je me dis que ce n’est pas même le début d’une solution.
Manque clairement une production de qualité de pornographie antisexiste qui sans non plus virer à la leçon de sciences nat ou à la gymnastique égalitariste puisse inclure une part de relationnel et de sentiments avant/après les relations et mette en scène des corps plus « normaux » et mieux traités, de tous âges, de toutes orientations (allez on rève…bande…mouille en y pensant).
Tout a fait d’accord avec toi, le porno actuel est dégradant a la fois pour la femme qui y est salement objettisée que pour l’homme qui passe pour une grosse brute sexuelle. Sans compter les complexes que ceux-ci provoquent en montrant des attributs démesurés et des performances inhumaines.
Lars von triers a cependant tenté de rompre avec ce schéma classique en lançant les productions Puzzy Power, j’ai essayé mais franchement ça ressemblait a du M6. Reste le porno amateur d’une très mauvaise qualité technique. A quand le porno réaliste, de qualité, et respectueux?