Dans l’univers de la pensée du profit, la violence n’est prise en compte que si elle met en cause sérieusement la fluidité des transits marchands.

La pensée du profit ne définit la violence que sur les critères du profit et de l’augmentation du profit, critères d’ailleurs, d’autant plus discutables qu’on s’interdit de les discuter. Où est la violence ? Le système tout entier est violence.
Ainsi les attaques publicitaires sur le psychisme des enfants ne sont identifiées que si à terme elles sont reconnues pour mettre en danger les conditions d’une consommation future, non le bien-être général de l’humain. Si l’on dit combattre les addictions, ce n’est qu’autant que ces addictions pourraient mettre en danger l’addiction à la consommation (comme par exemple, concernant l’obésité et le diabète des enfants, futurs consommateurs autonomes que le système ne doit pas tuer avant d’avoir pu leur vendre l’ensemble de ce qu’il a à leurs vendre, ni avant qu’on soit certain qu’ils ne pourront l’acheter).

Mais le formatage des psychisme à la course aux biens de l’industrie, et aux objectifs qui vont avec et qui mettent l’individu en rivalité avec les autres, aussi bien qu’en dépossession de lui-même, n’est pas pertinent pour le développement personnel, du moins pas au-delà des promesses invraisemblables (mais malheureusement efficaces) qu’il fait ingérer de force par les médias.
Cette violence originaire des violences attribuées scélératement aux jeunes générations, c’est-à-dire aux principales victimes, passe providentiellement inaperçue des yeux de nos sages, notamment du CSA, et du monde politico-affairiste (dont ils sont issus). Il n’est pas de leur mission de lutter pour une société pacifiée, c’est-à-dire qui serait devenue étrangère aux constantes pressions productivistes et à la compétition à l’avoir, que la marchandise ne cesse de proposer aux individus, en façon de « destination bonheur ». Ce serait mettre en danger leur condition même de dirigeants et de sur-nantis, en s’aliénant leurs principaux alliés dans la course au(x) pouvoir(s). Sans le marketing, il n’y aurait plus de classe politique possible.

Plus généralement, pour les puissances financières et leurs serviteurs, pacifier la société ne peut se comprendre qu’au sens militaire-policier du terme.
Il rapporte toujours plus d’exiger de chaque individu qu’il absorbe les forces destructrices que sa société applique sur lui, plutôt que les dirigeants s’occupent réellement de les atténuer toujours plus comme ils devraient le faire (cela supposerait une autre conception de la fonction dirigeante, et même une abolition progressive de celle-ci).

Tant que le système de la marchandise dictera les règles et les lois, explicites ou subliminales, les luttes contre les formes de l’oppression seront toujours désignées comme « a-sociales » , « anti-patriotiques » , agressives et liberticides, violentes en lieu et places des activités réellement a-sociales, sournoisement destructrices et totalitaires que la société de la marchandise intégrale mène impunément contre le développement personnel de chacun (parce que l’autonomie des humains ne peut représenter aucune valeur marchande, au lieu que les oppressions qu’ils subissent sont la matière même du cycle de la marchandise).

Post scriptum : en cas de difficultés de lecture des scripts, pour une meilleure résolution, voir par exemple:
http://auvergne-indymedia.org/moder.php3?id_article=3342 ou
http://auvergne-indymedia.org/article.php3?id_article=3342